Publié dans Société

Identification des ménages vulnérables - Le FID reconnait des erreurs 

Publié le jeudi, 12 mai 2022


Depuis 2015, un projet de protection sociale intitulé « Filets sociaux de sécurité » (FSS) est attribué aux ménages les plus vulnérables à Madagascar. Ce projet est financé par la Banque mondiale et coordonné par le ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme (MPPSPF). Le Fonds d’intervention pour le développement (FID) assure sa mise en œuvre, notamment les transferts monétaires aux bénéficiaires. Si aux dernières nouvelles, près de 700.000 ménages bénéficiaires sont enregistrés, de nombreuses personnes plus vulnérables se plaignent de temps en temps d’être exclues des divers programmes inscrits dans le cadre dudit projet. « Notre quartier à Andavamamba est toujours victime d’inondation à chaque saison des pluies. Et la situation est encore pire après le passage d’un cyclone. Nous sommes tous des sinistrés. L’eau arrive jusqu’à la hauteur de nos lits respectifs, sans oublier la fissure des murs qui va causer d’importants effondrements des cases d’habitation à défaut de réhabilitation. Si la plupart des riverains perçoivent des aides financières, malheureusement, quelques-uns sont rayés de la liste sans avoir reçu aucune explication. Pourtant, nous connaissons des voisins qui mènent une vie assez confortable et qui profitent encore des appuis venant de l’Etat », a martelé Séraphine R., une femme âgée de 65 ans habitant à Andavamamba. Et effectivement, il ne s’agit pas de la seule plainte connue. Des cas similaires se révèlent de jour en jour.
Questionné à ce sujet, Achille Razakatoanina, l’un des responsables de ces transferts monétaires auprès du FID, a confirmé que des centaines de doléances, allant jusqu’à 500 dossiers par mois, sont effectivement reçues par le Fonds d’intervention pour le développement. « Certes, des gens se plaignent toujours d’être exclus mais en guise de réponse, des explications leur sont apportées. Soit, ils ont manqué la période d’inscription. Soit, ils ne répondent pas aux critères de validation, ou encore leurs noms sont déjà enregistrés dans d’autres Fokontany. Déjà, il faut savoir que nous ne sommes pas en mesure de déterminer le niveau et les conditions de vie de chaque ménage. Cela relève d’une responsabilité partagée, notamment de la communauté qui doit nous signaler en cas de doute et des responsables en charge de la validation communautaire (…) Dans un tel projet communautaire, des erreurs de ciblage, d’inclusion et d’exclusion se présentent toujours. Suivant la norme internationale, si les erreurs sont évaluées à moins de 5 %, elles seront toujours acceptables et c’est le cas à Madagascar. Il faut savoir également que nous opérons dans l’urgence et des cas imprévus pourraient se présenter. Les doléances qui nous sont parvenues sont toutes traitées. Mais de là à dire aussi que toutes les personnes qui en font la demande obtiennent de l’aide est quand même faux. Cependant, les demandes favorables existent bel et bien et elles représentent la majorité des dossiers traités », a-t-il expliqué.

A titre de rappel, un montant de 315 millions de dollars mis à disposition par la Banque mondiale soutient le pays afin de mettre en œuvre un système de protection sociale dans 14 Régions. L’on se souvient du premier projet à hauteur de 40 millions de dollars, financé en 2015 par l'Association internationale de développement (IDA). Cela a été suivi d'un premier crédit supplémentaire d'un montant de 35 millions de dollars en octobre 2016 afin de répondre à la grave sécheresse provoquée par le phénomène El Niño dans le sud de Madagascar, assorti d’un deuxième don supplémentaire de 90 millions de dollars en mars 2019 pour étendre la protection sociale. Et en 2021, la Banque mondiale a approuvé un financement supplémentaire sous forme de dons d’un montant de 150 millions de dollars, en accélérant la riposte en protection sociale face à la pandémie de Covid-19.
K.R.

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Editorial

  • Triple ni !
    Madagasikara boycotte le vote des Nations unies sur le règlement à long terme, sur la base de la proposition de la France et l’Arabie Saoudite, du conflit au Proche-Orient entre Israël et la Palestine. La proposition initiée conjointement par la France et l’Arabie Saoudite consiste essentiellement à créer deux Etats, Israélien et Palestinien, sans le Hamas. Selon, Emmanuel Macron, Chef d’Etat français, l’existence de deux Etats sans le Hamas, indépendants et souverains, créera une dynamique conduisant ipso facto vers la paix dans la région. Le texte a été adopté par 142 voix pour dont la plupart des pays européens, certains pays africains, par 10 contre dont entre autres les Etats-Unis, Israël et 12 abstentions. La Grande île brillait par son absence au vote ! L’Etat malagasy affiche, pour la nième fois, sa neutralité absolue, ni pour, ni contre, ni abstention !

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