Publié dans Société

Insécurité - Le barbarisme atteint son paroxysme

Publié le mardi, 24 mai 2022


 
Ces dernières semaines, tout le monde est unanime sur un point : le degré de barbarisme observé dans le pays a atteint partout son paroxysme. Le pire, c’est que ces atrocités qui revêtent différentes formes sont les faits, non pas des bandits et autres criminels de profession d’individus. Elles sont désormais perpétrées par des citoyens ordinaires. Les faits.

A commencer par l’explosion des viols incestueux. Le dernier fait en date remonte il y a quelques semaines de cela à Soaviandriana où un chef de famille de 57 ans a abusé sexuellement de sa fille de 16 ans, le premier ayant profité de l’absence de son épouse, retenue dans une autre localité pour une raison de santé. Pire, la victime était par la suite rendue enceinte et aurait dû même se faire avorter, son père n’étant pas la première fois à se comporter de façon ainsi bestiale avec elle. La Justice était saisie de l’affaire. Mais la liste des exemples de ce genre de bestialité n’est pas exhaustive. Car durant les deux premières semaines de mai 2022, on a enregistré au moins trois autres cas de ces viols incestueux chez nous.

Par ailleurs, une autre forme barbarie se traduit notamment par les vols d’organes à cause de la superstition. Là, ce sont les albinos dont les mineurs qui font les frais des assassins. Des individus superstitieux, souvent des hommes influents du village et autres officiers, et qui ne pensent qu’à s’enrichir, poussent leurs sbires à kidnapper, s’acharner, enfin tuer de façon inhumaine leurs victimes innocentes, parfois uniquement pour leurs yeux. Dans certaines Régions, la société croit encore en la vertu sinon au présumé pouvoir surnaturel des yeux et autres organes des albinos.

Autres cas de figure de cette barbarie, les vindictes populaires. Pour un rien, on tue facilement. Et comme avec le viol incestueux, le phénomène où de plus en plus d’habitants de l’île se comportent de cette sorte en de violents et implacables justiciers, a pris une proportion particulièrement inquiétante. Il y a deux semaines de cela, des villageois en furie, ont exécuté un quadragénaire à Ambanja. La faute à ce dernier ? Il a occasionné un accident meurtrier où les quatre membres d’une famille ont perdu la vie lorsque cet automobiliste qui, sous l’emprise de l’alcool, a perdu le contrôle de son véhicule 4x4, qui a alors foncé sur la maison à l’intérieur de laquelle se trouvaient les victimes. Souvent, une fausse accusation ou une simple rumeur à propos d’un individu accusé à tort d’un quelconque méfait, débouche sur une effusion de sang et autre exécution sommaire du suspect. Pas plus tard que la semaine dernière, la triste fin d’un certain Andry, ce jeune chef de famille attaqué et achevé par une meute d’individus surexcités et armés jusqu’aux dents à Betafo, illustre cette promptitude injustifiée et illégale d’une catégorie de gens à se faire justice eux-mêmes. Heureusement, les Forces de sécurité et de défense et surtout aussi la Justice, la vraie cette fois-ci, ont remis la population locale dans le droit chemin. Dix-neuf villageois trempés dans cette histoire d’exécution sommaire, furent jetés en prison depuis.

Un parlementaire d’Ikongo s’était récemment lamenté, toujours sur le fait qu’on tue pour une bouchée de nourriture volée dans cette localité du Sud-Est. La semaine dernière, on y a enregistré au moins trois cas d’exécution sommaire ou de meurtre barbare. L’un concernait un individu achevé de manière inhumaine par des villageois car ils l’ont surpris d’avoir volé du manioc dans un champ, juste pour apaiser sa faim ! Idem pour deux autres suspects qui ont volé des volailles, histoire de mettre quelque chose sous les dents, faute de liquidité pour s’en procurer.

Mais le barbarisme peut être aussi familial. C’est le cas d’un chef de famille d’Antsirabe qui, sur le conseil d’un groupuscule adonné aux rites sataniques afin de s’enrichir, n’a pas hésité à égorger et poignarder à mort son petit garçon. Il y avait aussi le double meurtre survenu à Ambohimanambola où les corps des époux originaires de la Sava mais résidant à La Réunion, furent retrouvés sous l’amas de blocs de rocher d’une carrière désaffectée de cette première localité. Le présumé meurtrier, ou plutôt l’instigateur du forfait n’était autre que le neveu âgé de 44 ans du couple. Sommé de rendre des comptes sur ce qu’il a fait des loyers provenant de la location des maisons appartenant à son oncle et à sa tante, situées dans la Capitale, le quadragénaire en cause a préféré éliminer ces derniers avec la complicité d’autres larrons. Enfin, il vaut mieux ne pas parler des affaires de cœur. Rappelons l’assassinat de cette étudiante de 25 ans prénommée Elisabeth à Mahajanga. Ses assassins, pour un mobile non encore élucidé, l’ont rouée de coups jusqu’à ce que mort s’ensuive avant de jeter sa dépouille dans un dépotoir du quartier.

Franck R.

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Editorial

  • Et l’agriculture !
    Le ministère de l’Agriculture existe-t-il encore ? Ou bien fonctionne-t-il encore ? Autrement, le ministre titulaire du portefeuille est-il encore là ? De deux ou trois choses. Un, il évite le bling-bling, les caméras et travaille discrètement et … efficacement. Deux, ou on l’ignore et il s’efface. Trois, il somnole quelque part. C’est tout juste si on connait son nom ! S’il est un département ministériel ayant une place et un rôle de tout premier plan pour ne pas le dire crucial et stratégique dans cette lutte contre la misère à laquelle le pays tout entier se trouve engagé, c’est bien le ministère de l’Agriculture et de l’élevage. Tous les efforts pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, le combat numéro un de Madagasikara, ont pour fondement initial l’agriculture. Il est loin, très loin le temps où l’agriculture fut le fleuron de l’économie nationale tout comme la compagnie Air-Mad, l’image forte et la…

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