Publié dans Société

Défécation à l’air libre - Des sportifs de Boeny dans l’embarras !

Publié le vendredi, 19 août 2022



Tout s’est passé en début de soirée du 18 août dernier vers 19h. Deux membres de la délégation des Jeunes sportifs de Boeny (JSB) ont été appréhendés par des villageois, à 5km de la sortie d’Ambovombe. Cela alors qu’ils étaient en route pour rejoindre le Championnat national de basket U-16, accueilli à Fort-Dauphin du 20 au 28 août. « Nos jeunes étaient sortis pour faire leurs besoins, non loin de notre véhicule. Deux d’entre eux ont déféqué sur la route. Un villageois les a surpris et a aussitôt alarmé les autres. Ils étaient venus sur place en un clin d’œil. Ils ont haussé le ton en nous accusant d’avoir profané leur "kibory" (tombe). Munis d’armes blanches, ils nous ont ensuite lancé des menaces verbales, au point de séquestrer les deux jeunes qui ont déféqué sur la route et non dans une localité "sacrée" comme ils l’ont avancé », nous confie Fatouma Miarisoa, chef de la délégation des JSB.

Choquée, cette responsable a instantanément demandé de l’aide aux Forces de l’ordre d’Ambovombe. Des éléments se sont dépêchés sur le lieu de la tension pour rétablir l’ordre. « Après des négociations ardues, les villageois ont accepté de relâcher nos jeunes sportifs afin qu'ils puissent arriver à temps au championnat. Par contre, ils ont réclamé un zébu pour rompre le « fady », alors que la délégation n’avait pas les moyens pour ce faire. J'ai dû rester à Ambovombe et négocier pour octroyer une chèvre à la place, mais ils n’ont rien voulu savoir », ajoute notre source. Il a fallu l’intervention du Commandant de Brigade ainsi que le Gouverneur d’Androy pour arranger les choses, selon les dernières informations recueillies sur place.

« Ce n’est pas la première fois que des usagers de la RN13 se plaignent de ce genre de situation. Certains profitent de l’ignorance des voyageurs pour leur réclamer des zébus ou leur soutirer de l’argent, en prétextant sur la violation du "fady". Et ce même si la défécation à l’air libre ne s’est pas faite pas dans des zones "sacrées" », reconnait un responsable d’une association œuvrant dans la Région d’Androy. Pour cette Région, 54 Communes sur les 58 ont pu combattre la défécation à l’air libre. Celle-ci reste pourtant une pratique courante pour les voyageurs. Bon nombre d’entre ces derniers ignorent les « fady », notamment faute de signalisations…

Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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