L’avocat de Philippe François, ce Saint-Cyrien français condamné à 10 ans de travaux forcés pour tentative de putsch dans le cadre de l’affaire Apollo 21, a saisi la Cour de cassation d’Antananarivo afin de casser justement la décision de celle-ci concernant le sort de son client. Après quelques mois d’attente, la Cour en question a dû finalement prononcer sa décision, hier. Et là, ce fut la consternation pour les conseils de l’accusé, si l’on puisse s’exprimer ainsi, car la Cour a rejeté simplement le pourvoi. Ce qui veut dire que le Français restera encore à Tsiafahy où il est incarcéré actuellement. « Oui qu’il en soit, c’est une décision de justice qui est difficile de commenter malgré ce qui se passe. Mais on verra comment va-t-on réagir, nous autres avocats, et ce, dans l’intérêt de la loi », dixit Me Chan Fa, l’avocat de Philippe François. Du coup, pour la prochaine démarche, la défense envisage l’extradition en France de Philippe François. « On va faire jouer l’accord de coopération de 1973 qui prévoit justement l’extradition de citoyen français et surtout pour faire valoir le statut de nationalité française de mon client », continue-t-il.
Pour Me Arlette Rafanomadio, l’avocat de Paul Rafanoharana, on ne peut prédire la suite car on veut voir le motif de ce rejet par la Cour. Cependant, elle affirme que le pourvoi n’empêche pas l’extradition. A une question de savoir si son client Franco-malagasy pourra être extradé en France, tout comme son co-accusé Philippe François, Me Arlette répondit : “Bien sûr, il existe une possibilité si mon client fait prévaloir sa nationalité française”.
Philippe François s’est expatrié à Madagascar en 2020. Il fut entraîné dans le projet de tentative de coup d’Etat contre le Président Andry Rajoelina. Pour sa défense, cet ex-officier de l’armée française a expliqué devant la Justice qu’il s’est reconverti dans le privé à Madagascar. Traduit devant le tribunal d’Anosy à côté de ses co-accusés dont le Franco-malagasy Paul Rafanoharana et l’épouse de celle-ci, le Saint-cyrien a été condamné, en décembre 2021, à dix ans de travaux forcés à Tsiafahy. La presse hexagonale n’a pas donc hésité à affirmer que le Quai d’Orsay semble l’avoir oublié. En attendant l’issue d’une autre et éventuelle démarche de son avocat au niveau de la Justice malagasy et celle française, la balle est dans le camp des avocats, cette fois-ci français du vétéran de la marine française.
F.R