En effet, la gabegie règne à nouveau dans la ville des mille, et ce, malgré les efforts de la Commune urbaine d’Antananarivo dans l’assainissement de la ville. Les charrettes circulent encore en dehors des heures déterminées par la CUA, à savoir de 10h du matin à midi et de 14 à 16h, et ce, au vu des agents. Pour les automobilistes, les charrettes sont leurs pires ennemis, pires même que les scooters. Ils ralentissent la circulation et occasionnent des accidents dont les dommages ne seront jamais indemnisés, mais consolés d’un simple « excuse-moi, ce n’était pas intentionnel ».
En demandant à ces tireurs de charrettes pourquoi ils continuent de travailler en dehors de heures définies par la loi, ils ont répondu qu’« on sait que c’est interdit, mais il faut bien gagner son pain quotidien » et d’autres affirment ne pas connaître tout simplement l’existence d’une telle restriction d’horaires.
Rien que dans la journée d’hier, une de ces charrettes a percuté un taxi-be au niveau d’Ampasika vers Itaosy. Le tireur a été blessé et les dégâts sur le véhicule ont été considérables. Hélas, ce genre d’accident impliquant les charrettes et les véhicules mais aussi des piétons devient de plus en plus fréquent.
Les taxis-be de retour à leurs âneries quotidiennes
Cahier des charges, ils ne connaissent pas. La population en a plus qu’assez des bus qui les débarquent en pleine moitié du trajet. L’heure de fin de service à 20h, encore rappelée récemment par une note de la CUA, n’est pas respectée. Mais que font les policiers de la circulation ? Ils ont déjà eu aussi leur part et ferment les yeux avec les « 500 » ariary en sous-papier.
A titre d’exemple, à Anosy et Mahamasina, il fut un moment où des agents régulaient les taxi-be faisant même l’éloge des usagers, mais
actuellement cette mesure a presque disparu et a laissé la place au « chacun pour soi ».
En durcissant les sanctions, comme la mise en fourrière systématique, le retrait de licence ou la mise à pied du véhicule, la CUA serait accusée de terroriste économique. Mais dans les faits, ce sont les chauffeurs et les « goals » qui sont les vrais preneurs d’otage. Les usagers se demandent chaque jour que Dieu fasse s’ils vont arriver à rentrer chez eux et à quel prix.
Selon l’adage « La loi est dure, mais c’est la loi », mais pour qui ? Il faut appliquer la loi pour tous, surtout que des vies et des biens sont dans la balance et arrêter l’égoïsme des uns et des autres, quitte à être le méchant de l’histoire. La discipline doit être sensibilisée à chaque instant et le développement s’en suivra. Si les embouteillages reprennent de plus belle, c’est que le je-m'en-foutisme a aussi repris du service.
Nikki Razafy