De plus, les précipitations sont assez abondantes dans plusieurs Régions. Le problème réside plutôt dans la gestion non maîtrisée de l’eau, à en croire le Pasteur Dr Mamy Rasolofondrainibe. Pour y remédier, un groupe de citoyens consciencieux baptisé « Amboaram-pokonolon’ny rano » (APR) opte pour la vulgarisation de la technique « tranchées à contour continu » ou « CCT » afin d’améliorer l’accès à l’eau et prévenir la pénurie.
« Cette technique consiste à collecter les eaux de pluie depuis les massifs montagneux. Ces eaux pénètrent dans le sol, contribuant à sa fertilité et évitant l’érosion. De surcroît, elle permettra de développer l’agriculture tant sur les montagnes que sur les plaines », informe Josué Rajoelison, technicien en eau et en agriculture.
Expérimentation fructueuse
De nombreuses sources d’eau, dont des étangs, barrages, etc., pourront se former avec la technique CCT. C’est le cas à Miarinarivo Itasy, où des pépiniéristes ont pu effectuer deux années d’expérimentation. « Nous sommes partis sur une montagne déserte, sans plantation spécifique, pour creuser une courbe dans le cadre de cette technique. Maintenant, il y a des mares qui se sont formées ainsi que des jeunes plants cultivés. La culture dans les plaines s’est également développée », témoigne Micaya Razanadrakoto, pépiniériste. D’ailleurs, les sites pilotes identifiés dans le pays notent des expérimentations fructueuses. Les résultats semblent prometteurs à Ankazobe, Anjozorobe, Tsaratanàna Ambohidratrimo, Betsizaraina, Arivonimamo, etc. Au niveau mondial, la technique CCT est déjà utilisée dans de nombreux pays tels que le Pakistan, l’Inde, la Chine, l’Ethiopie,...
Par ailleurs, un évènement dénommé « APR - Water Cup Madagascar » vient d’être lancé samedi dernier à Antsahamanitra. « Il s’agit d’un concours national sur l’utilisation de la technique CCT, qui se déroulera sur une période de 45 jours, d’octobre à novembre de cette année. Toutes les communautés rurales, les coopératives agricoles, les associations intervenant dans la protection de l’environnement, etc. sont invitées à y participer », informe le fondateur et président exécutif. Les organisateurs de l’APR restent convaincus qu’il est important d’imprégner les valeurs traditionnelles malagasy, lesquelles consistent à impliquer directement le « Fokonolona » (communauté) dans la vulgarisation de cette technique.
Patricia Ramavonirina