Au programme de son séjour dans la Grande île, Miti-Drummond prévoit diverses rencontres avec les parties prenantes, dont les autorités compétentes et les organisations de la société civile. Des rencontres avec des personnes albinos d’Antananarivo, Fort-Dauphin, Amboasary et Ambovombe sont aussi prévues. Ses observations préliminaires seront partagées à la presse à la fin de sa mission. L’experte internationale soumettra, notons-le, un rapport complet de sa visite dans le pays au Conseil des droits de l’Homme en mars 2023.
La protection à renforcer
Victimes d’enlèvement, de vol d’organes et de persécution, la plupart des albinos à Madagascar se sentent sans protection. Même leurs parents semblent impuissants face à cette discrimination et insécurité grandissante, notamment dans le Sud du pays. Ils vivent quotidiennement dans la peur à cause des agressions. Comme dans certains pays d’Afrique, les vols d’organes des enfants albinos s’expliquent par les fausses croyances et les rituels perpétrés par des personnes voulant gagner la chance et le pouvoir. Comme issue à ces gros problèmes, certains défenseurs des droits de l’Homme suggèrent la création de centres d’accueil pour les personnes atteintes d’albinisme afin de les mettre en lieu sûr. Il s’agit d’une mesure déjà appliquée dans des pays africains.
Pour rappel, des Communes de la Région d’Androy ont adopté un pacte communautaire pour la protection des enfants albinos. « Toute forme de violence perpétrée envers une personne atteinte d’albinisme n’est pas tolérable. Les auteurs de kidnapping d’albinos devront payer 10 têtes de zébus à sa famille et à la communauté. Les auteurs de meurtre envers un albinos devront payer 31 têtes de zébus, outre les sanctions pénales infligées », précise le « Dina ».
Recueillis par Patricia Ramavonirina