Publié dans Société

Atsimo-Andrefana - Toliara face à un exode rural massif 

Publié le jeudi, 05 janvier 2023



Difficile à gérer. Davantage d’habitants issus des Régions de sud de Madagascar migrent à Toliara, capitale de la Région d’Atsimo-Andrefana, fuyant notamment la famine due au changement climatique et l’insécurité grandissante. « Ces gens grossissent non seulement le nombre des sans-abri mais ils rejoignent également ceux déjà sur place, sans emploi », reconnait Dédé Vita Sidison, maire de la Commune urbaine de Toliara (CUT). « Ces gens n’ont pas choisi d’être inactifs. Le fait est qu’il n’existe pas de travail pour ceux qui fuient le monde rural et c’est pareil pour les jeunes diplômés. Beaucoup œuvrent dans le petit commerce. Or, ce secteur est déjà saturé », souligne ce maire. « Notre Constitution n’interdit aucunement l’exode rural sauf que la ville de Toliara ne s’est pas préparée à accueillir d’innombrables migrants. La hausse considérable du nombre de cyclo-pousses qui inondent les rues de la cité figure parmi les indicateurs de cette situation », informe Jean Rabehaja, député de Toliara I. Cet élu d’ajouter : « Le chômage en est également l’un des symptômes, d’autant Toliara ne dispose aucune grande industrie ni d’usine de zone franche ». Ces faits pénalisent le développement de Toliara, voire celui de la Région d’Atsimo-Andrefana.
Pour la réouverture de Base Toliara
Le maire de la CUT ainsi que le député élu à Toliara I plaident pour la réouverture de Base Toliara. « Il faut veiller aux intérêts de la population. Ce qui m’importe en tant que maire, c’est le développement de la ville, l’amélioration des conditions de vie de la population, la résolution du problème de l’emploi. Je ne vois donc pas de raison pour bloquer l’activité d’une compagnie qui peut répondre à ces attentes », avance le premier magistrat de la ville de Toliara. Il n’a pas manqué d’inviter les décideurs à considérer toutefois l’urgence de la situation et d’interpeller l’Etat, le seul qui peut en décider. Le maire, d’après ses dires, a intégré des dispositions dans le plan d’urbanisme directeur de la CUT concernant le port où cette compagnie minière acheminera ses produits. « Base Toliara ne devrait pas être source de division au sein de la population mais au contraire promouvoir l’unité si l’on trouve un terrain d’entente. Je pense que c’est lié à un manque de communication de part et d’autre, que ce soit du côté des partisans que des opposants au projet. Je me pose en tant que "Raiamandreny" et propose la tenue d’une table-ronde autour de laquelle tous les concernés pourraient discuter. De plus, Toliara a un avantage par rapport à Toamasina et Taolagnaro ou opèrent déjà Ambatovy et QMM », s’exprime ce parlementaire.
Dans tous les cas, ces autorités de Toliara reconnaissent les appuis de l’Etat pour Toliara et l’Atsimo-Andrefana, notamment en matière d’infrastructures comme les routes, les établissements scolaires « manara-penitra » ou encore les Centres de santé de base. Le lancement des travaux sur la RN10, le bouclage des travaux sur la RN9, l’achèvement du pont de Mangoky reliant Menabe et Atsimo-Andrefana, ou encore le Projet de développement de la zone de transformations agro-industrielles dans la Région du sud-ouest de Madagascar, financé par la Banque africaine de développement (BAD), en font partie…
Recueillis par Patricia Ramavonirina






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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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