Publié dans Société

Autonomisation des femmes - Une centaine d’artisanes se professionnalisent !

Publié le vendredi, 03 février 2023



Des femmes enceintes et allaitantes parmi les bénéficiaires. 100 femmes vulnérables provenant de plusieurs quartiers de la Commune d’Anosiala Ambohidratrimo ont bénéficié de 4 mois de formation professionnelle sur la vannerie. Il s’agit d’une initiative de l’entreprise Arte Nostra, avec le soutien de l’Organisation internationale du travail (OIT) et en partenariat avec le ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle (METFP) et également celui de l’Artisanat et des Métiers. « Nous n’avons imposé aucun critère de sélection. Toutes celles qui voulaient apprendre le métier étaient les bienvenues, y compris les femmes enceintes et celles allaitantes. Après leur formation, nous les avons directement embauchées afin qu’elles aient un revenu décent », avance Tiana Ramarijaona, présidente-directrice générale de ladite entreprise. C’était jeudi dernier à Anosiala, lors de la cérémonie de remise de certificats pour ces artisanes, désormais professionnelles dans le tissage de raphia.
Suzanne Razafinirina fait partie des femmes vulnérables formées qui travaillent actuellement à Ambatomena Anosiala. « Je suis mère de 3 enfants, dont deux déjà scolarisés et le dernier en bas-âge. Je me suis dit qu’il est maintenant temps de travailler pour améliorer mes revenus, au profit de mes enfants. Après les mois de formation, laquelle a commencé depuis le 1er août 2022, je sais maintenant tisser des sacs et chapeaux en raphia. C’est mon premier emploi et je compte rester ici puisque rares sont les entreprises qui acceptent les mères qui viennent au boulot avec leurs enfants », nous confie cette artisane. Pour sa part, Mampionona Heriniaina sait tisser des sacs et paniers en raphia après la formation. « J’ai dû abandonner l’école en classe de 7ème, il y a 2 ans. Depuis, je ne faisais rien de spécial à la maison jusqu’à ce que mes amies m’aient encouragé à participer à cette formation », témoigne la jeune femme âgée de 16 ans.
Les produits artisanaux fabriqués par les femmes formées par Arte Nostra sont destinés à l’exportation. D’ailleurs, l’entreprise exporte ses produits en raphia dans le monde depuis 2009 jusqu’à maintenant. « La formation dispensée à ces femmes répond aux besoins du marché international », reconnait Gabriella Vavitsara Rahantanirina, METFP. « Madagascar impressionne le monde grâce à ses produits artisanaux de qualité, ainsi que par nos artisans et créateurs réputés. Ce genre de formation y contribue largement », ajoute Sophie Ratsiraka, ministre de l’Artisanat. Pour sa part, le Directeur pays de l’OIT reconnait le fait que le renforcement de l’employabilité des femmes dans le domaine de l’artisanat permettrait de faire avancer la justice sociale afin de vaincre les inégalités. « Les femmes artisanes formées sont désormais autonomes, en effectuant un métier leur générant des revenus décents. Elles pourront facilement envoyer leurs enfants à l’école », souligne-t-il. D’ailleurs, Arte Nostra a créé une école primaire, où sont scolarisés les enfants de ses milliers d’employés, composés majoritairement par des femmes vulnérables. Opérationnel depuis la rentrée scolaire en septembre dernier, l’établissement est ouvert tant aux enfants des employés que ceux du voisinage.
Patricia Ramavonirina



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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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