Après quelques années sabbatiques, Lucas a été envoyé chez ses grands-parents à Fianarantsoa pour suivre des cours dans un centre spécialisé. Il a su parler, lire, comprendre, etc., au bout de 3 ans. Le centre a toutefois fermé ses portes faute de bailleurs pour financer ses activités. « Il est revenu chez nous, où des centres spécialisés pour enfants autistes existent quoi que je n'aie pas la possibilité de l'y envoyer. En faisant des sacrifices, j'ai pris en main son éducation, en faisant l'école à la maison. C'est un peu convenable sauf qu'il est tout le temps enfermé chez nous et cela le rend nerveux et agressif des fois, surtout quand il veut sortir », témoigne la mère de Lucas. Son cas n'est pas isolé puisque bon nombre de parents d'enfants autistes vivent la même situation.
Pour sa part, l'association Autisme Madagascar interpelle les autorités compétentes à augmenter le nombre d'écoles inclusives et les centres spécialisés. Cette demande requiert des équipements adéquats, des formations des enseignants et personnels ou encore davantage de moyens et d'infrastructures. Parmi les plaidoyers menés par ladite association dans le domaine de l'éducation, cette sollicitation a été renforcée hier au Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza, dans le cadre de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme. Cela fait maintenant 10 ans que Madagascar célèbre cette journée et depuis, des avancées ont été constatées. « L'autisme est devenu un sujet de plus en plus relayé dans la presse ces dernières années. Davantage d'écoles et centres spécialisés ont été créés. De nombreux spécialistes viennent à Madagascar et des partenaires proposent leurs collaborations. Mais le plus important, c'est que la plupart des parents sont conscients et sont devenus plus forts et courageux », se réjouit Mbolatiana Raveloarimisa, présidente de l'association. Quoi qu'il en soit, du chemin reste à faire…
Patricia Ramavonirina