Par ailleurs, 19 autres personnes ont été grièvement blessées. Les ambulances des centres hospitaliers des Districts voisins ont été dépêchées sur place : 5 blessés ont été admis au CHR d'Ambovombe, 5 à Amboasary, enfin 7 autres le sont à l'hôpital de Taolagnaro. La plupart ayant été entaillée par des débris de verre et autres objets métalliques dangereux. Le chauffeur figure parmi les blessés. Actuellement, il est en garde à vue pour homicide involontaire, dans les locaux de la Gendarmerie à Taolagnaro. "L'homme est encore tellement traumatisé qu'il est difficile de lui tirer les vers du nez", explique le colonel commandant ladite unité de Gendarmerie.
L'ultime réflexe catastrophique
A l'origine de ce drame, un problème mécanique survenu en cours de route est la première hypothèse. Un court-circuit s'est produit et le conducteur a aperçu des langues de flammes sortir du moteur. Alors, dans un ultime réflexe, il a immédiatement coupé le contact et a tenté de ranger le minibus sur le côté de la chaussée. Puis qu'il a roulé sur une pente, il a voulu freiner. Mais c'était dans ces circonstances que l'irréparable s'est produit. Aucune commande ne lui obéit plus. Ni la pédale de frein qu'il a actionnée, ni la direction ne répondait plus à toute sollicitation.
"Du coup, le minibus s'est dévié de sa trajectoire pour aller buter un talus avant qu'il ne s'est renversé sur le côté. Pire, cette situation a favorisé le feu qui a démarré à l'avant au niveau du moteur et a pris une vigueur incroyable pour attaquer l'ensemble de l'habitacle avec une vitesse folle, n'épargnant ainsi les passagers, alors pris totalement au dépourvu", continue notre source auprès des Forces.
Sitôt alarmée, la brigade de la Gendarmerie de Ranopiso, qui se trouve près de l'endroit de l'accident, a dépêché ses éléments sur place pour organiser les secours. Rapidement, ils étaient joints par ceux de la compagnie d'Ambovombe, l'EMMO Toliara, le commandant d'infanterie militaire de la région, enfin de la direction régionale de la sécurité publique.
De leur côté, des taxis-brousse dont les gros "Karandalana" ainsi que les camionneurs se sont arrêtés pour participer au sauvetage des victimes. "Le problème, c'est qu'il n'y avait, ni point d'eau, ni même du sable à l'endroit, du moins pour circonscrire les flammes", renchérit cette source. Cette situation a provoqué un énorme bouchon sur cet axe. Et il fallait attendre jusqu’à16h ce samedi après-midi- là pour que tout fût finalement rentré dans l'ordre.
En attendant que tout soit confirmé, la Gendarmerie émet un doute sur la véritable cause de la rapidité des flammes pour consumer tout le véhicule. Certes, il y a bien sûr ce début d’incendie occasionné par un court-circuit comme elle a avancé plus haut. Mais elle ne cache pas non plus sa crainte sur ce que certains passagers ont transporté avec eux, du moins pour confirmer ou non la présence de produits et autres substances inflammables à bord du véhicule.
D'après le gouverneur de l'Anosy, en l'occurrence Jocelyn Rambola, quatre dépouilles auraient été déjà récupérées par leurs familles respectives. Sans doute, cet accident d’Ankariera dans l’Anosy est l’un des plus tragiques ayant pu se produire au cours de ces deux dernières décennies. Début août 2017, un autocar à impérial appelé familièrement Boeing et qui a transporté des scouts et autres pèlerins d’une église FJKM a subi le même sort à Ankazobe sur la RN7. En gravissant une pente, le moteur a pris feu et il y eut une explosion, entraînant ainsi un incendie grave sur le car. Résultat : 20 passagers sur les 140 que le car a transportés ont péri.
Franck R.