Un zébu sacrifié pour accompagner la cérémonie du culte des ancêtres, vendredi dernier dans la Commune de Tsianisiha, dans l’ex-Province de Toliara. Il s’agit d’un évènement plus que symbolique puisque les communautés, à travers ce rite, espèrent que leurs ancêtres leur accordent la clémence par rapport au non-achèvement des nouveaux tombeaux où les défunts devaient être transférés. En fait, 93 tombeaux sont localisés dans la zone d’exploitation de Base Toliara. Cette compagnie s’est donc engagée à en construire des nouveaux pour le transfert des corps des défunts. Un engagement tenu notamment avec les travaux qui ont avancé et les nouveaux tombeaux déjà bâtis. Mais avec la suspension du projet minier par l’Etat, celle-ci a dû suspendre la construction des tombeaux qu’elle a déjà entamés. En effet, sur les 93 tombeaux concernés, 38 ont déjà été relocalisés alors que la construction des 55 restants qui étaient en cours au moment de la suspension dudit projet n’a pas pu être achevée, déplorent ces communautés.
La croyance locale à Tsianisiha considère que les sinistres, comme les maladies ou les morts inexpliqués, sont justement les conséquences d’un manquement et le non-achèvement de ces nouveaux tombeaux, d’après le maire Rakotomavo Dody Jummerman. « Ce sont les ancêtres qui réclament leurs caveaux. Nous espérons ainsi l’empathie de l’Etat et nous implorons le déblocage de ce projet pour permettre à cette compagnie minière d’achever au moins la construction de ces nouveaux tombeaux pour nous épargner d’autres sinistres. Nous aimerions bien, face à l’urgence, les finir avec nos propres moyens mais nous n’avons pas ces moyens en question. C’est pour cela que nous demandons à l’Etat de permettre à cette compagnie d’achever ce qu’elle a déjà entrepris », lance-t-il.
Comme le maire, Frankel Ranivahatrarivo soutient que les 18 Fokontany de Tsianisiha réclament à l’unanimité la réouverture de Base Toliara, laquelle va contribuer au développement de la Commune, notamment avec les divers projets sociaux que cette compagnie s’est engagée à entreprendre sur place. Ce notable a dirigé la cérémonie du culte des ancêtres. La viande du zébu sacrifié a été distribuée à la population, comme lors des évènements familiaux ou communautaires importants dans cette partie de l’île, entre autres le « Savatse » (circoncision) ou encore le « bilo » (fête de remerciement à Dieu).
Recueillis par P.R.