Puisque les habitants de ces quartiers ont appliqué ce qu'on les a conseillé de faire en cas d'arrestation de bandit pris en flagrant délit de forfait, on peut dire que sur place, la situation a quelque peu changé. " Dans ces deux secteurs formant le quartier d'Isotry, la situation paraît se normaliser et il y a de moins en moins d'actes de banditisme", se félicite une source d'information locale.
Or, jusqu'à preuve du contraire, rien n'autorise, notamment du point de vue juridique, cette pratique ou plutôt ces punitions corporelles infligées à des suspects, quelqu'en soit le motif. Et aucun texte n'autorise tout citoyen, encore moins la masse à se faire justicier vis-à-vis d'un bandit. En un mot, cet appel aux amputations des suspects n'est autre qu'une forme de vindicte populaire bannie et poursuivie par la loi en vigueur. Les récents faits qui secouent la localité de Mangalaza à Ambatondrazaka offrent l'exemple du caractère hors-la-loi de ses habitants. Après l'avoir capturé vivant, ils ont, pour le punir, exécuté, de façon barbare en l'immolant avec un pneu en flammes, un homme soupçonné d'avoir volé des boeufs. Agissant selon la loi régissant le meurtre, les Forces de l'ordre et la Justice ont procédé à l'arrestation puis à l'incarcération provosoire de tous ceux qui ont participé à l'exécution sommaire du présumé voleur de zébus.
Faisons donc au rapprochement avec cette histoire de graffitis invitant à amputer les suspects dans ce quartier mal famé et populaire de la Capitale. La Police est sortie de ses gonds pour dénoncer une telle pratique par les habitants de ce quartier. "Les membres du fokonolona n'ont pas le droit d'amputer qui que ce soit. Leur devoir est d'informer ou appeler la Police en cas d'arrestation de suspect. Seule cette dernière, qui agit dans un cadre légal, est habilitée à procéder à des arrestations, mais non infliger ces punitions corporelles aux suspects", explique une source au niveau du commissariat d'Arrondissement concerné à ce propos.
Franck R.