Publié dans Société

Insécurité urbaine - Des graffitis pour l'amputation des voleurs

Publié le jeudi, 03 août 2023

Une situation horrible, inadmissible et tout à fait illégale ! C'est du moins ce qu'on peut le qualifier. Pour faire face aux actes de banditisme qui ternissent l'image de leurs quartiers de la ville, on assiste actuellement à un fait inédit : la pose de graffittis sur les murs du quartier, des affichettes dans lesquelles les auteurs des écrits,  dont on ne sait qui sont-ils, appellent les habitants à amputer les doigts des voleurs qu'ils réussissent à appréhender. C'est ce qui se passe actuellement dans deux quartiers longtemps réputés comme une zone rouge du 4e Arrondissement de la ville. Pas plus tard que la semaine dernière, mais il y a à peine aussi deux jours, un individu arrêté par le fokonolona, pour avoir volé une autoradio, a été amputé de ses doigts. Plus récemment encore, un autre qui a volé une moto à Andavamamba, mais qui a eu le malheur de fuir dans ce quartier populaire et commerçant du 4e Arrondissement, a subi le même sort que le premier, mais encore plus grave. Les gens qui l'ont appréhendé lui ont broyé les jambes avec une masse.

Puisque les habitants de ces quartiers ont appliqué ce qu'on les a conseillé de faire en cas d'arrestation de bandit pris en flagrant délit de forfait, on peut dire que sur place, la situation a quelque peu changé. " Dans ces deux secteurs formant le quartier d'Isotry, la situation paraît se normaliser et il y a de moins en moins d'actes de banditisme", se félicite une source d'information locale.

Or, jusqu'à preuve du contraire, rien n'autorise, notamment du point de vue juridique, cette pratique ou plutôt ces punitions corporelles infligées à des suspects, quelqu'en soit le motif. Et aucun texte n'autorise tout citoyen, encore moins la masse à se faire justicier vis-à-vis d'un bandit. En un mot, cet appel aux amputations des suspects n'est autre qu'une forme de vindicte populaire bannie et poursuivie par la loi en vigueur. Les récents faits qui secouent la localité de Mangalaza à Ambatondrazaka offrent l'exemple du caractère hors-la-loi de ses habitants. Après l'avoir capturé vivant, ils ont, pour le punir, exécuté, de façon barbare en l'immolant avec un pneu en flammes, un homme soupçonné d'avoir volé des boeufs. Agissant selon la loi régissant le meurtre, les Forces de l'ordre et la Justice ont procédé à l'arrestation puis à l'incarcération provosoire de tous ceux qui ont participé à l'exécution sommaire du présumé voleur de zébus.

Faisons donc au rapprochement avec cette histoire de graffitis invitant à amputer les suspects dans ce quartier mal famé et populaire de la Capitale. La Police est sortie de ses gonds pour dénoncer une telle pratique par les habitants de ce quartier. "Les membres du fokonolona n'ont pas le droit d'amputer qui que ce soit. Leur devoir est d'informer ou appeler la Police en cas d'arrestation de suspect. Seule cette dernière, qui agit dans un cadre légal, est habilitée à procéder à des arrestations, mais non infliger ces punitions corporelles aux suspects", explique une source au niveau du commissariat d'Arrondissement concerné à ce propos.

 

Franck R.

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Editorial

  • Visite d’Etat
    Le pays s’apprête à accueillir une visite d’Etat. Dans une ambiance effervescente, la Grande île se prépare à recevoir sur le sol malagasy, en visite d’Etat, le Président français Emmanuel Macron le 23 avril. Ce sera le 5ème voyage officiel d’un Chef d’Etat français à Madagasikara mais il s’agit cette fois-ci d’une visite d’Etat. On entend par « visite d’Etat, un voyage officiel d’un Chef d’Etat souverain dans un pays souverain suite à l’invitation officielle du Chef d’Etat d’un pays souverain. C’est le plus haut niveau protocolaire d’un voyage officiel qu’effectue un Chef d’Etat à l’extérieur. Selon le protocole français en matière de visite ou voyage du Chef d’Etat, il existe trois sortes de voyage : le voyage officiel (d’Etat éventuellement), le voyage de travail et le voyage privé. Le général de Gaulle effectua un voyage officiel à Madagasikara en 1958. Il ne s’agissait pas d’une visite d’Etat du fait…

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