L’initiative réaliste pour les étudiants malagasy consiste en la réhabilitation de tous les campus à Madagascar durant les deux premières années sous l’actuel deuxième mandat présidentiel. Tel est l’avis d’un fin connaisseur de la problématique de l’enseignement supérieur de l’île. « Les problèmes des universités publiques à Madagascar datent de plusieurs années. Les dirigeants successifs ne se souciaient ni de la réhabilitation ni de la rénovation », dit la source.
« Aucun régime ne veut se lancer dans un investissement à long terme et la politique de certains partenaires techniques et financiers non plus ne finance que l’éducation de base, mais non pas la recherche ou l’enseignement supérieur », regrette-t-elle. Après le Président Didier Ratsiraka qui créait dans les années 1970 les centres universitaires régionaux, personne au pouvoir ne se préoccupait pas tellement des universités publiques.
Certes, le président Marc Ravalomanana, au début de son deuxième mandat (2007-2009), initiait quelque chose dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme du système éducatif sous l’impulsion de l’« éducation pour tous ». Son Gouvernement importait en 2008 des matériaux de construction de nouvelles infrastructures destinées aux universités. Mais le changement brusque de 2009 en décidait autrement.
C’étaient pourtant exactement cela les origines des bâtiments R+3 construits à Antananarivo, à Mahajanga et à Toamasina durant la transition (2009-2013) sous couvert de la continuité de l’Etat. Le campus de Maninday à Toliara bénéficiait aussi de la construction d’un bâtiment R+3 sous la transition. Mais le régime HVM qui lui a succédé a ignoré le projet. Les malotrus ont ainsi transformé le site du chantier en lieu d’aisance.
Rien de vraiment concret n’a eu lieu depuis sauf ces quatre dernières années où la construction de douze dortoirs et de huit campus dans différentes régions a été réalisée. Neuf des dortoirs dont le chantier était exécuté sous l’ancienne ministre, la Pr Elia Béatrice Assoumacou, étaient complètement finis si trois étaient en cours de finition, d’après une source bien informée.
Des travaux de réhabilitation ont été lancés à Antananarivo (Ivontovorona et Ankatso II) et à Mahajanga. Il en était de même de la construction des campus dont trois étaient entièrement équipés et quatre en finition.
Au vu et au su de tous, des travaux de réhabilitation ont eu lieu sur le campus de Maninday à Toliara, l’an dernier. Ceci a permis aux étudiants de s’y loger et de poursuivre leurs études tranquillement. Des installations incendiées ont aussi été reconstruites, sauf à Fianarantsoa où l’amorce du chantier est prévue cette année.
Mais, louable qu’elle fût l’initiative de l’ancienne patronne de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à Madagascar, elle était loin de répondre aux besoins des universités publiques du pays. Il revient alors à l’actuel ministre, le Dr Andriamanantena Razafiharison, et son équipe de continuer l’œuvre entamée par leurs prédécesseurs.
En effet, ce week-end, le titulaire du poste est descendu à Antsiranana. La recherche des solutions pérennes au problème persistant sur le campus universitaire local a motivé son déplacement. L’université du Nord compte quelque 12.000 inscrits qui s’entassent sur un site surpeuplé qui n’est pas digne des universitaires.
Le nouveau locataire de Fiadanana a lancé à cette occasion la construction d’un nouveau réfectoire qui devrait être utilisable dans deux ou trois semaines. L’ouverture du nouveau campus d’Antalaha, d’une capacité de 1.500 étudiants, aura lieu bientôt dans le cadre de la mise en place des universités de proximité.
M.R.