On peut dire que, face aux enquêteurs de la Gendarmerie à Masindray, le suspect s'était montré très têtu et pas du tout coopératif pour rester obstinément muet. "Le suspect a beau ne pas vouloir me dire la vérité. Mais, j'ai su comment le faire parler", explique une source au niveau de la brigade de Masindray. "Finalement, ce gardien a avoué et nous a indiqué l'endroit où il a caché la hâche. En effet, il nous a conseillé d'aller jeter un coup d'oeil dans un point situé à l'est de la porcherie où il a enterré l'arme du crime", déclare cette source.
Faut-il rappeler aussi que l'affaire, et à la lumière de l'aveu même de ce gardien, a plutôt un relent passionnel. Car durant son interrogatoire, le concerné a expliqué que son employeur aurait courtisé sa femme et a décidé de l'éliminer, et ce, avec la complicité de cette dernière.
Marié et avec enfants
Pour revenir dans le cas du défunt employeur du couple en cause, beaucoup de détails le concernant demeurent encore dans l'opacité totale. Par exemple, on ignore quand exactement a-t-il commencé à s'installer au pays en tant qu'éleveur. D'autant plus que ce Chinois n'a jamais voulu décliné ses papiers d'identité aux autorités locales de Masindray- Avaradrano où il a élu domicile. Toutefois, une information récente de la Gendarmerie parle de sa situation matrimoniale. En effet, le Chinois est marié mais son épouse légitime est en Chine. Mieux, il a aussi des enfants, mais ces derniers seraient également demeurés dans leur pays natal. "D'ailleurs, ce sont les enfants de la victime qui ont donné une procuration à des amis chinois résidant dans la Grande-île pour régler les dettes de leur père, comme vis-à-vis du fournisseur en nourritures pour les cochons. Ce sont encore eux qui sont en charge de toutes les formalités post-mortem", continue cette source.
Aux dernières nouvelles, la dépouille du quinquagénaire devra être autopsiée ce jour. Par la suite, l'on prévoit sa crémation, selon toujours l'information. En attendant, l'ambassade de Chine aurait déjà pris aussi l'affaire en main.
Un bref rappel des faits s'impose. Vers le début de la semaine dernière, les habitants de la Commune de Masindray, dans l'Avaradrano, ont été alarmés par l'odeur pestilentielle qu'émanait un sac suspect trônant à un coin d'une rizière sise à 500 mètres du domicile de la victime. Cela est survenu vers 10h du mardi matin dernier. En jetant un coup d'oeil à l'intérieur du sac, ils y découvrent, non sans horreur, le cadavre ensanglanté du Chinois. Et c'est le signal de départ à l'enquête sur ce meurtre.
Franck R.