Publié dans Société

Canal C3 - Le plomb, une menace pour la santé publique

Publié le dimanche, 02 juin 2024
Les travaux de curage du canal C3 doivent être accompagnés d’une stratégie de gestion des déchets solides... Les travaux de curage du canal C3 doivent être accompagnés d’une stratégie de gestion des déchets solides...

Parmi les échantillons écotoxiques découverts. Les analyses des métaux lourds effectués sur les boues curées du Canal C3 en 2017 ont révélé que le plomb constitue l’un des éléments chimiques dangereux qui y sont présents. « Les échantillons analysés ont révélé qu’il dépasse les valeurs de référence des seuils H14. Or, l’Organisation mondiale de la santé classe le plomb parmi les 10 produits chimiques gravement préoccupants pour la santé publique », explique Christian Rarivoson, expert en environnement au sein du Projet de développement urbain intégré et de résilience pour le grand Antananarivo (PRODUIR). Ainsi, le plomb constitue une menace pour la santé publique des Tananariviens. Il altère de diverses manières de nombreux systèmes de l’organisme et peut nuire au développement du cerveau chez l’enfant, ce qui entraîne une baisse du « quotient intellectuel » et des changements comportementaux, entre autres la réduction de la faculté de concentration et la hausse des comportements anti-sociaux. L’exposition au plomb peut causer anémie, hypertension artérielle, déficience rénale et peut aussi avoir une incidence sur plusieurs systèmes de l’organisme, dont celui immunitaire et celui reproducteur. Cet élément est particulièrement nocif pour les jeunes enfants et les femmes en âge de procréer.

Le curage, un « must »

Le canal C3 est devenu, au fil des années, un dépotoir pour les composantes électroniques ou mécaniques, sans parler des déchets ménagers tananariviens. Les batteries pour véhicules motorisés sont, par exemple, des sources de pollution au plomb pour le canal. De plus, les activités artisanales et industrielles telles que les peintures, textiles, recyclage de matériaux, incinérations de déchets, etc., rejettent également des effluents et des résidus à forte teneur en plomb dans les réseaux de drainage secondaires et tertiaires dont l’exutoire est le canal C3. A moindre échelle, la contamination des particules de l’air ambiant, qui finissent par se déposer dans l’eau, et l’usage pendant des décennies de l’essence contenant du plomb, avant l’usage de l’essence sans plomb, ont probablement participé à la contamination dudit canal. Pourtant, ses abords sont abondamment peuplés d’autant plus que cet ouvrage traverse une grande partie des quartiers populeux d’Antananarivo. Ainsi, le curage du canal C3 est un « must » en termes de santé publique. Cette activité doit être accompagnée d’une stratégie de gestion des déchets solides, également nécessaire pour une question de santé publique. « Au vu des problématiques de santé que peut générer la gestion des boues de curage, PRODUIR s’est orienté vers l’option d’évacuation des boues de curage sur un site alternatif dédié à leur confinement, dont la mise en œuvre est davantage maîtrisable en termes technique, environnemental et social », a conclu notre interlocuteur.

Recueillis par P.R.
 




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Editorial

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    Attention ! « Mananika ny trambo ». La bête grimpe et rampe. Elle atteint la ligne rouge. Les sentinelles ne doivent pas baisser la garde. De quoi s’agit-il ! En cette semaine qui s’achève ce samedi 6 décembre débutait, le lundi 1er décembre par la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre le Syndrome immunitaire déficitaire acquis, le SIDA. Un peu partout dans le monde, surtout dans les grandes agglomérations à risque, les autorités sanitaires organisèrent des manifestations parfois à caractère festif ou autres de nature à transmettre des messages forts sur le danger que représente le VIH / SIDA. Des mobilisations pour la conscientisation de la population notamment des jeunes, population à risque, sur la conduite à tenir. A Madagasikara, comme dans la plupart des pays à population jeune, le pays s’expose de plus en plus dangereusement aux griffes de cette terrible maladie. Ces deux dernières décennies,…

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