Actuellement, l'approvisionnement en eau constitue un enjeu majeur pour de nombreux ménages dans la Capitale. Et bien que des progrès notables aient été réalisés, des difficultés persistent. Selon le dernier bilan du Centre de coordination des opérations (CCO), jusqu'à 748 m3 d'eau potable ont été distribués par 21 camionnettes dans la ville d'Antananarivo. Ce chiffre témoigne d'un approvisionnement efficace dans certains quartiers, où 51 bonbonnes ont été remplies, certaines même plusieurs fois dans la journée.
Cependant, cette avancée est ternie par la présence d'intrus qui profitent des ressources destinées aux résidents. En effet, les files d’attente sont gonflées par des gens venant d’autres quartiers. Ceux-ci sont pour la plupart des revendeurs d’eau et n’hésitent pas à apporter des dizaines de bidons « jaunes ». Cette pratique lèse ainsi les véritables habitants à qui est destinée la livraison d’eau effectuée par des camions citernes, comme c’est le cas à Ambohimangakely. « Ces pirates n’hésitent pas à semer le trouble dans la file d’attente afin de créer le chaos », a indiqué un père de famille. D’autres ont également témoigné de l’existence de camionnettes remplies de bidons qui font également une razzia au niveau des points d’eau, en ne laissant que des miettes pour la population. Les autorités devraient voir cela de près avant qu’il y ait des blessés dans cette « bataille de l’eau ». « Certes, des gens s’amenant en voiture et même en véhicule « plaques vertes » se déplacent pour chercher de l’eau à la fontaine publique, mais ils sont toujours raisonnables et respectent les autres. De plus, ils résident dans les environs et on connait tous dans la même galère. Ce sont les individus avides d’argent et profitant du malheur des autres qui nous désolent », a indiqué Hary R.
La distribution d’eau fait donc ses preuves en résolvant temporairement les problèmes endurés dans différents quartiers. Cependant, la coordination au niveau des points d’eau devra également être vue de près par les autorités. Il s’agira d’élargir les lieux à desservir et le nombre de camions-citernes mis en service. Ainsi, il serait possible de garantir un accès équitable à l'eau pour tous les habitants, tout en évitant que les plus vulnérables ne soient les derniers servis dans cette lutte acharnée pour se procurer de cette ressource vitale.
Nikki Razaf