Publié dans Société

Tribunal du travail - Une cinquantaine de conflits traités chaque mois

Publié le lundi, 09 décembre 2024
Les juges en formation proviennent de différentes Régions de l’île, représentant les Tribunaux de première instance, les Cours d’appel et la Cour suprême Les juges en formation proviennent de différentes Régions de l’île, représentant les Tribunaux de première instance, les Cours d’appel et la Cour suprême

En recrudescence. Les affaires de conflits au travail à Madagascar ont augmenté depuis la pandémie de Covid-19. La preuve, chacun des 7 juges du travail se charge en moyenne de 50 dossiers y afférents, à en croire Nina Raharinarivonirina, présidente du Tribunal du travail. Ce tribunal d’exception traite chaque mois environ une cinquantaine d’affaires de conflit au travail, selon les informations recueillies. Le chômage technique, les impacts des coupures intempestives de l’électricité, le non-respect des droits des travailleurs ou encore les différends collectifs constituent les principaux cas traités au Tribunal du travail. Dans la majorité des cas, les sociétés ne disposent pas de comité d’entreprise, lequel devrait traiter en interne les conflits. Par conséquent, les employés portent plainte et confient les affaires auprès du Tribunal. « Le traitement des conflits au travail prend plus de temps que les autres affaires. De nombreuses analyses sont à faire, à l’exemple du calcul tenant compte du salaire, des jours de congé, etc. Aussi, les lois en vigueur ainsi que les normes internationales du travail (NIT) sont à considérer dans les affaires », ajoute notre interlocutrice. D’ailleurs, les juges du travail, garants de l'application des lois et des conventions internationales, jouent un rôle essentiel dans la protection des droits des travailleurs.

Les juges en formation
Issus des Tribunaux de première instance, des Cours d’appel et de la Cour suprême. 40 juges participent depuis hier et pendant 3 jours à l’atelier de formation sur les NIT. Fruit de la collaboration entre l’Organisation internationale du travail (OIT) et le ministère de la Justice, l’atelier est assuré par des formateurs venant de Turin, en Italie.  Madagascar, membre de l'OIT, a ratifié plusieurs conventions internationales du travail pour protéger les droits des travailleurs et promouvoir un travail décent. Cependant, des défis persistants, tels que la faiblesse des capacités institutionnelles, la corruption, la méconnaissance des droits des travailleurs et la pression économique, restent à relever pour assurer une mise en œuvre effective de ces normes. Cet atelier vise à améliorer la compréhension des juges du travail des NIT et à renforcer leurs capacités d'interprétation et d'application, en particulier en ce qui concerne le nouveau Code du travail de Madagascar. « Les normes internationales du travail viennent en renfort aux lois en vigueur dans le pays. L’objectif étant d’arriver à ce que nos lois deviennent à caractère international », avance Hanitriniaina Belalahy, secrétaire général du ministère de la Justice.
Dans le cadre de l’ouverture de la formation, hier à la Cour suprême Anosy, des matériels informatiques ont été remis au Tribunal du travail pour améliorer l'efficacité et la qualité des services. « Nous espérons que ces outils contribueront à créer un environnement de travail plus efficace et plus moderne, au bénéfice de tous les citoyens de Madagascar », a souligné Frederick Muia, directeur du Bureau de pays de l'OIT pour Madagascar, Comores, Maurice et Seychelles. Notons que cet évènement marque une étape importante dans les efforts conjoints pour promouvoir la justice sociale et les droits humains dans le monde du travail.
P.R.


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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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