Fin d’une épidémie, mais pas de la vigilance. Malgré l'annonce officielle de l'éradication de la poliomyélite sur le territoire malagasy, les autorités sanitaires ne baissent pas la garde. Une vaste campagne vaccinale se poursuit afin d'empêcher toute résurgence du virus, encore détecté dans certains réseaux d’assainissement. La bataille contre la poliomyélite n’est pas encore totalement gagnée. Bien que cette maladie ne soit plus endémique à Madagascar, des traces du poliovirus sauvage continuent d’être retrouvées dans les eaux usées de plusieurs localités. Parallèlement aux campagnes de vaccination, un renforcement du contrôle sanitaire aux frontières est également envisagé, à en croire le ministre de la Santé publique, Pr Zely Arivelo Andriamanantany. Les autorités prévoient d’exiger un carnet de vaccination à l’entrée sur le territoire afin de limiter les risques d’importation du virus.
Après la pandémie de Covid-19, le taux de vaccination a chuté de manière alarmante, tombant à 35 %. Plus d’un million d’enfants « zéro dose » n’ayant jamais reçu aucune dose de vaccin ont été recensés après la crise sanitaire. Cependant, les efforts menés durant les deux dernières années ont permis de rattraper entre 150.000 et 450.000 enfants non vaccinés. L’objectif est de dépasser un taux de couverture vaccinale de 95 %. Selon les données du ministère de la Santé publique, les deux dernières campagnes de vaccination ont permis d’atteindre près de 19 millions d’enfants. L’Etat malagasy a mobilisé pas moins de 140 milliards d’ariary au cours des deux dernières années pour éliminer la poliomyélite. Ce succès est le fruit d’une collaboration étroite avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations unes pour l’enfance (UNICEF) et les partenaires de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite.
Le Gouvernement rappelle également l’importance des mesures d’hygiène de base, comme le lavage des mains et l’utilisation correcte des latrines, des gestes simples mais essentiels dans la prévention de la transmission du poliovirus. « Il ne faut pas relâcher nos efforts. La baisse du taux de vaccination pourrait entraîner une résurgence de la maladie », a mis en garde le ministre de tutelle. « C’est pourquoi nous continuons d’encourager toutes les mères à faire vacciner leurs enfants. La solidarité et la vigilance de tous sont indispensables », a-t-il ajouté.
Le ministre de la Santé publique a également précisé que l’annonce officielle de la fin de l’épidémie a été faite après une période d’observation rigoureuse de 12 mois, soit 20 mois depuis le dernier cas confirmé. Aucun nouveau cas de poliovirus n’a été recensé depuis. Une réussite attribuée à la volonté politique affirmée du Président de la République, qui a fait de la santé publique une priorité nationale, ainsi qu’à l’implication personnelle de la Première dame, Mialy Rajoelina dans les campagnes de sensibilisation, de mobilisation communautaire et de renforcement de la confiance des familles envers la vaccination.