Si le chiffre peut paraître bas, il n’en reste pas moins préoccupant. « Le plus dur, ce n’est pas le virus, mais plutôt le silence qui tourne autour de lui ! », confie un étudiant en deuxième année de droit à Ankatso. Le tabou autour du VIH est encore fort dans la Région DIANA, ce qui rend les actions de prévention d’autant plus cruciales. En parallèle aux tests, plus de 2.000 préservatifs ont été distribués, avec un accent mis sur les jeunes âgés d’entre 15 et 28 ans, une catégorie de personnes considérée comme la plus vulnérable, à la fois par méconnaissance et par manque d’accès à des services adaptés.
Dialogue
La campagne n’a pas seulement permis de réaliser des tests, mais a aussi enclenché des dialogues. Dans les écoles, les campus et même certains quartiers populaires, les équipes de terrain ont insisté sur l’importance de l’usage systématique du préservatif et du dépistage régulier du virus. « Nous avons vu des jeunes écouter, poser des questions, certains pour la première fois », explique une animatrice communautaire. Soutenue par la Région Bretagne (France) et des partenaires comme PharMada, cette initiative a montré qu’avec un peu de volonté et de coordination, il est possible de faire bouger les lignes. Certes, trois cas détectés sur plus de cinq cent personnes pourraient paraître minimes, mais ils sont le reflet d’une vigilance qui doit rester constante. Le VIH ne se voit pas, ne fait pas de bruit, mais il continue de circuler. A Antsiranana, le message semble commencer à passer, même si le chemin à parcourir demeure très long. Tant qu’on n’aura pas réussi à briser totalement le mur du jugement et de la peur, chaque action de ce genre restera essentielle.