Le sang a giclé vers 19h, mercredi dernier, dans le quartier de Tsararivotra, périphérie de Toamasina. Sur place, des individus armés au nombre de trois, selon plusieurs témoins, ont ouvert le feu sur Sizaza Brucia (32 ans) qui était au volant de la voiture appartenant à la société qui l'emploie, une familiale, de type Starex. La conductrice était sur le point de rentrer chez elle, et il n'y avait que la concernée dans le véhicule lorsque ses agresseurs ont pris la victime pour cible. Ces faits sanglants se sont produits à quelque 400 mètres de son domicile.
D'après notre correspondant sur place, deux projectiles ont atteint S. Brucia au niveau du cou. Sous l'impact des balles, la trentenaire s'est affalée sur le volant ! Elle n'a même pas eu le temps d'arrêter sa voiture, laquelle a continué à rouler sur quelques mètres encore, fauchant ainsi un cyclopousse se trouvant sur son passage. Le tricycle était passé puis coincé sous la Starex. « D'abord, j'ai entendu les détonations. Et puis, il y avait cette Starex fonçant dans ma direction. J'ai cru que l'automobiliste était ivre. Or, en la voyant de plus près, j'ai vu que du sang s'échappait de son cou. Et à ce moment-là, la malheureuse était déjà morte », confie le conducteur de ce cyclopousse. Lorsque le véhicule s'est finalement immobilisé, des passants, en réalisant le drame, ont coupé le contact.
Les premiers éléments de l'enquête ont avancé que trois inconnus ont rapidement pris la fuite sitôt après les coups de feu. Des passants et autres riverains ont affirmé les avoir vus prendre les jambes à leur cou.
L'on soupçonne que les agresseurs ont calculé le coup. Ces derniers lui auraient barré carrément la voie, la conductrice ayant été contrainte de réduire son allure, du fait de l'état de la route à l'endroit. Et en abaissant sa vitre, elle a vu un inconnu s'approcher du poste de conduite pour tirer aussitôt et sans hésitation sur elle.
A cette source d'ajouter encore que malgré les tirs, la victime a pu encore démarrer sa voiture. Malheureusement, elle n'a pas pu aller plus loin car la mort l'a déjà frappée.
Pour le moment, l'on craint qu'il s'agisse d'un meurtre. A preuve, les agresseurs n'ont rien pris de valeureux sur la victime sauf qu'un portable, la flotte de la boîte où elle a travaillé. Quelques moments après le drame, une voix de femme a répondu à l'autre bout de la ligne lorsque les proches de la victime ont tenté de la joindre, avec cette même flotte. De son côté, l'inconnue ayant répondu à cet appel téléphonique aurait expliqué avoir pris la décision de remettre le téléphone en question aux autorités, arguant l'avoir vu être abandonné à l'endroit.
Menacée de mort
En attendant que les enquêteurs puissent tirer cette affaire au clair, la victime se serait souvent plainte d’avoir reçu des menaces de mort, et ce, il y a déjà quelques années de cela. Cependant, la victime n'a jamais voulu parler qui avait alors menacé d'intenter ainsi à sa vie, du moins à ses proches.
Le comble, c'est que son iPhone censé contenir des renseignements, est obstinément verrouillé. Or, il n'y a qu'elle, et elle seule, qui est habilitée à le débloquer, et ce, à cause d'une reconnaissance faciale exigée par le matériel de communication, pour le déverrouiller.
D'après un recoupement de cette source d'information locale, S.Brucia, de son vivant, serait en instance de divorce. Un recours qu'elle aurait décidé quatre mois à peine après son mariage, en juin 2024. Une décision que son conjoint, qui serait connu pour être un homme agressif, se serait farouchement opposé, selon toujours les informations. Or, les versions sont encore divergentes : l'une a avancé que le mari de celle-ci serait actuellement à l'étranger tandis qu'une autre encore a assuré que le concerné serait bel et bien, quelque part dans le pays.
En attendant, le procureur de Toamasina, Yvi Sandro, a déclaré devant la presse que l'enquête menée par la Section de recherche criminelle de la Gendarmerie est déjà en cours.
Franck R./ Kamy