La situation se complique pour le Groupe Sodiat, et ce sont aujourd’hui ses employés qui tirent la sonnette d’alarme. Avec le gel d’une partie des comptes bancaires des sociétés composant le groupe, l’activité est quasiment à l’arrêt. Les conséquences sont déjà visibles. En effet, les salaires du mois risquent de ne pas être versés et l’avenir même de plusieurs filiales, sinon toutes, semble menacé.
Selon les informations recueillies, les blocages bancaires touchent avant tout les comptes des entreprises du groupe, et non seulement ceux du président-directeur général, contrairement à ce qu’affirment certains mauvaises langues. Il est d’ailleurs rappelé que personne ne possède autant de comptes bancaires à titre personnel que ceux cités ici et là dans le microcosme politique. Le nombre élevé de comptes correspond aux multiples sociétés et à leurs comptes opérationnels, qui sont généralement deux ou trois par entité.
En tout cas, pour le personnel, la réalité est brutale. Avec des comptes gelés et certains réduits à zéro ariary, les sociétés ne peuvent plus produire, plus vendre, plus payer leurs fournisseurs ni honorer leurs engagements les plus basiques. « Il n’y a plus d’argent pour bouger le moindre petit cil », résume un employé, dépité.
Les conséquences en chaîne sont immédiates. Aujourd’hui, aucune rentrée d’argent possible, même si certains clients continuent de payer leurs factures. Paiement sortant impossible également, ce qui paralyse les opérations quotidiennes. Il y a donc un risque réel de rupture d’activité, faute de trésorerie pour poursuivre la production ou le commerce.
C’est cette impasse totale qui pousse aujourd’hui les employés à manifester. Non pas par opposition aux dirigeants du pays qui ont décidé le gel des comptes, mais pour défendre leur droit au travail. « Nous voulons travailler », martèlent-ils. Mais tant que les comptes resteront bloqués, rien ne bougera.
Dans les ateliers comme dans les bureaux, le même constat revient. Aujourd’hui, tout est bloqué. Et sans solution rapide, c’est la survie même de certaines entités du Groupe Sodiat qui pourrait être compromise. Les prochaines semaines seront déterminantes pour les 4500 employés qui dépendent de cette reprise d’activité, pour ne pas finir au chômage technique, une menace qui plane plus que jamais sur leur tête à l’heure actuelle.
La Rédaction








