L’épisode a pris une tournure particulière avec l’arrestation d’un député d’une commune située à une quarantaine de kilomètres de la capitale. Soupçonné de porter illégalement une arme et d’encadrer les étudiants manifestants, l’élu a été interpellé vers 10h15, avant même que la foule n’ait pu entamer sa tentative de descente vers Ambohijatovo. Jusqu’au milieu de l’après-midi, sa localisation exacte demeurait floue. « En tout cas, il n’est pas entre nos mains », a affirmé une source sécuritaire du côté de Fiadanana. Deux autres personnes ont également été arrêtées : un étudiant et un jeune accusé de vol.
Moins violents que lors des précédents épisodes, les affrontements d’hier se sont néanmoins prolongés tout au long de l’après-midi. Leur intensité a progressivement diminué, l’Emmonat parvenant peu à peu à reprendre le contrôle des foyers de tension, notamment à Ambohijatovo, Behoririka, Ampandrana et surtout Analakely, où l’accès était quasiment impossible. Des explosions de grenades lacrymogènes ont encore retenti dans certains quartiers en fin de journée.
Dès les premières heures de la matinée, la capitale avait été placée sous haute surveillance. Des unités de l’Emmonat ont quadrillé les zones stratégiques, notamment Antaninarenina et Ambohijatovo, compliquant la circulation, y compris celle des piétons. À Analakely, l’avenue de l’Indépendance était désertée, seuls circulaient les véhicules des forces de sécurité, sirènes et gyrophares activés. Aucun incident majeur n’y a été signalé.
Seul le secteur des pavillons affichait encore une activité commerciale habituelle en matinée, contrastant avec l’atmosphère quasi fantomatique qui régnait ailleurs dans la capitale.
Franck R.