Publié dans Société

Biodiversité - Madagascar sécurise ses ressources naturelles pour les générations futures

Publié le mercredi, 29 octobre 2025

Les communautés malagasy reprennent leur droit. L’accès aux richesses naturelles de Madagascar entre dans une nouvelle ère. Clôturé en septembre 2025, le projet ABS-Mada, financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et mis en œuvre sous la tutelle du ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD), a posé les bases d’une gestion équitable et durable des ressources génétiques de la Grande île. L’Objectif est de garantir que les bénéfices issus de l’exploitation de ces ressources profitent d’abord aux communautés locales, gardiennes de la biodiversité.

Le projet, lancé il y a quatre ans, visait à appliquer concrètement le protocole de Nagoya sur l’Accès et le Partage des Avantages (APA). Il s’agissait de mettre fin à la biopiraterie qui, pendant des décennies, a permis l’exploitation non autorisée de plantes, molécules et savoirs traditionnels malagasy. Désormais, tout chercheur ou entreprise souhaitant utiliser ces ressources doit obtenir un Consentement préalable en connaissance de cause (CPCC) auprès des communautés concernées, condition indispensable à la délivrance du Permis APA.

« Le CPCC n’est pas un simple document administratif, mais la reconnaissance du droit des communautés à décider du devenir de leurs ressources », explique un responsable du MEDD. Les bénéfices issus de l’utilisation de ces ressources peuvent être monétaires (redevances, contrats), ou non monétaires (formation, transfert de technologies, infrastructures locales).

Au-delà des textes, la réussite du projet repose sur la formation et l’autonomisation des communautés. Grâce à la collaboration avec des partenaires comme Natural Justice, des représentants communautaires ont été formés à établir des registres communautaires de leurs ressources génétiques et à définir des protocoles bioculturels fixant leurs propres règles d’accès. Ces outils juridiques novateurs garantissent la reconnaissance officielle de leurs savoirs traditionnels.

“ Le projet a permis de doter Madagascar d’un cadre légal clair pour la gestion de son patrimoine génétique. Il renforce la capacité des communautés et de l’Etat à assurer un partage juste des bénéfices issus de nos richesses naturelles », selon Rinah Razafindrabe, directeur  des Aires protégées, des Ressources naturelles renouvelables et des Ecosystèmes au MEDD, résumant  l’enjeu.

Si le financement du FEM s’achève, les acquis du projet sont désormais institutionnalisés au sein du MEDD, garantissant la continuité des activités. Le suivi des accords APA et la sensibilisation des acteurs économiques deviennent des missions permanentes de l’Etat.

E.F.

 

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Editorial

  • Secteurs clés
    Après avoir esquissé des lignes retraçant quelques points essentiels des « Domaines prioritaires » de la vie nationale auxquels les dirigeants de la Refondation de la République ont donné deux mois aux nouveaux membres du Gouvernement pour faire leurs preuves, nous en venons aux « secteurs clés » portant le même degré d’importance en termes d’urgence et dans la même durée impartie. Nous entendons par secteurs clés, spécialement à travers cette colonne, quatre points inévitables : l’agriculture, le tourisme, l’industrie et les services publics (transports et infrastructure routière). L’agriculture vient, en toute logique, en premier plan, des secteurs clés. Madagasikara, étant reconnu pour un pays à vocation agricole, plus de 75% de la population vivent et évoluent dans le monde rural. Ainsi, la croissance des produits agricoles dont le riz, principale nourriture des malagasy, trône en première ligne. Les autres produits tels le manioc, le maïs, les cultures maraîchères et…

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