Publié dans Société

Permis biométriques et certificats provisoires - Corruption, retards et décisions pénalisantes dénoncés !

Publié le vendredi, 14 novembre 2025
L’association des travailleurs au sein des auto-écoles face à la presse, hier à Antanimena L’association des travailleurs au sein des auto-écoles face à la presse, hier à Antanimena

Colère généralisée. La grogne enfle au sein des auto-écoles et des usagers du permis de conduire à travers tout Madagascar. Plusieurs Régions, dont Morondava, Toliara, Fianarantsoa, Antsiranana, tirent la sonnette d’alarme. Le permis biométrique et le Certificat de capacité provisoire (CCP), imposés depuis 2023, provoquent une crise sans précédent, alimentant corruption, retards, exclusion professionnelle et pertes financières massives.

Dans de nombreuses localités, des employeurs refusent catégoriquement le CCP. Certains chauffeurs, dont le permis est arrivé à expiration puis remplacé par un document provisoire, se voient remerciés du jour au lendemain, alors même qu’ils sont les principaux soutiens de famille. « On remplace le permis expiré par un certificat provisoire, mais ensuite les employeurs rejettent ce document. Résultat, bon nombre de chauffeurs sont mis à la porte (…) Pourtant, ce sont des pères de famille”, déplore un responsable au sein d’une auto-école.

A Toliara, la dernière véritable distribution de permis biométriques remonte à 2024. Ailleurs, l’imprimante biométrique est souvent en panne, obligeant les candidats à attendre des mois, sans aucune garantie. Pourtant, selon les professionnels, ce système ne fait qu’encourager les petits arrangements au sein du Centre immatriculateur. « Le permis biométrique nourrit la corruption. On préfère revenir au permis carton traditionnel, plus rapide et plus fiable », martèle les dirigeants de l’association des travailleurs au sein des auto-écoles. A Morondava, seuls 100 usagers ont pu recevoir un permis, qu’il soit provisoire ou biométrique. La colère a explosé, entraînant des manifestations et même des auto-écoles incendiées.

 

Centralisation abusive

Par ailleurs, les membres de l’association dénoncent une centralisation des services, jugée abusive. Pour obtenir l’agrément ou le Certificat d’aptitude professionnelle (CAP), les responsables au sein des auto-écoles situées dans les autres provinces doivent venir à Antananarivo. Les dépenses sont estimées à près de 600.000 ariary, pour 15 minutes d’entretien seulement, suivi deux semaines plus tard d’un examen d’une demi-journée. « On paye le transport, l’hébergement, les repas,… Tout cela pour revenir avec un biscuit et un goûter comme seule formation », ironisent nos interlocuteurs.

Les auto-écoles rappellent qu’elles constituent pourtant l’une des principales sources de revenus de l’Agence des transports terrestres (ATT). Le droit d’examen s’élève à 10.000 ariary pour les catégories A et B, 15.000 ariary pour les catégories C, D, E et F. Lors de la session de juillet dernier, 1.200 candidats ont passé l’examen, générant au moins 24 millions d’ariary, rien que sur les droits des catégories légères. « Nous rapportons plusieurs millions d’ariary à l’ATT, mais les sites d’examen ne respectent même pas les normes exigées à nos auto-écoles. Nous sommes reçus dans des lieux indignes », dénonce Manitra Christian, vice-président de l’association des travailleurs au sein des auto-écoles de Toamasina. Les professionnels réclament une véritable autonomie des provinces dans la délivrance des permis, l’octroi des agréments ainsi que la gestion des dossiers.

E.F

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Editorial

  • Que d’un raccourci !
    On n’en finit … jamais d’épiloguer sur la galère que la Société nationale d’eau et électricité fait subir aux pauvres et impuissants abonnés. Il n’y a pas un jour ou une nuit sans que la JIRAMA fasse la sienne. D’après les constats quotidiens de tous, les délestages et les coupures se durcissent au fil du temps. Sur le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), c’est le gala ininterrompu des coupes et des arrêts des machines et appareils ménagers. Ampoules, frigos et autres machines délicates risquent fort d’être endommagées. Au beau milieu du souper, en pleine concentration d’une séance de film, en plein travail dans les ateliers de soudure, en pleine coupe de cheveux ou brushing dans les salons de coiffure, en pleine concentration d’un travail de connexion dans un cybercafé, etc. les coupures intempestives du courant gâchent tout ! La vie quotidienne, de jour comme de nuit, des usagers de la JIRAMA…

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