Publié dans Société

Coupures prolongées de l’électricité à Antananarivo - Les manifestations s’intensifient dans plusieurs quartiers

Publié le dimanche, 23 novembre 2025

Plus de 24 heures dans le noir. Bon nombre de Fokontany dans la ville d’Antananarivo, à l’exemple d’Ankaditoho, Soanierana, Namontana, Ambanidia, Ambohipo, Ilafy, etc., l’ont vécu durant le week-end dernier. Diverses manifestations populaires ont ainsi eu lieu dans de nombreux quartiers de la Capitale pour dénoncer les coupures prolongées. « Nous n’en pouvons plus ! Les coupures du courant électrique se sont intensifiées ces derniers jours dans notre Fokontany et ceux environnants. Nous sommes privés d’électricité depuis vendredi à 19h jusqu’à maintenant, ce samedi à 19h. C’est normal que les habitants expriment leur colère dans la rue », témoigne Narcisse R., résidant à Soanierana III J, parmi ceux qui se sont manifestés à Ankaditoho, samedi en début de soirée.

Les manifestants ont coupé la circulation, en brûlant des pneus et en bloquant l’accès par des pierres. Ils ont même chanté des parodies, exprimant leur regret face à l’évolution de la situation actuelle. « Les habitants se sont manifestés en septembre et octobre derniers pour dénoncer la pérennisation des délestages et coupure d’eau, mais voilà que les cas s’empirent alors que l’on s’attendait à une évolution, même un petit peu », déplore Hoby A., commerçante résidant à Ankaditoho.

Des pertes palpables

« Nous avons appelé à plusieurs reprises le centre d’appel de la JIRAMA pour informer sur la coupure prolongée, mais en vain. Ils nous ont dit d’en faire part aux responsables et que des travaux sont en cours, mais cela prend trop de temps ! », s’insurge Liva R., habitant à Ambolokandrina. « Nous avons dû annuler tous les rendez-vous de coiffure de ce samedi alors que c’est le jour le plus faste pour nos activités », nous confie la gérante d’une coiffure à Tsimbazaza, peinée en calculant les pertes de la journée. Cette peine est également partagée par les responsables de poissonnerie, cybercafés et autres commerces dépendant de l’électricité. « Nous avons tellement espéré du changement positif depuis les manifestations populaires, mais on dirait qu’il n’y a que du négatif jusqu’ici. Les entrepreneurs sont à l’agonie mais personne n’ose s’y plaindre directement, au risque d’être lynché ou critiqué d’opposants », se désole Bob R., dans le désarroi.

Pour sa part, la JIRAMA enchaîne les publications sur sa page Facebook, en avançant des pannes dans plusieurs endroits d’Antananarivo. Elle a quand même tenu à rassurer les usagers que les travaux sont aussitôt entrepris après les diagnostics menés sur place, et que les techniciens font de leur mieux pour restaurer au plus vite l’alimentation électrique. Ces publications sont pourtant considérées par les abonnés comme des excuses. Ils sollicitent des mesures drastiques et des actions pérennes d’autant plus que le montant de leurs factures reste inchangé, voire en hausse, malgré les coupures répétitives et prolongées...

P.R.

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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