Le VIH se propage en silence ! Les chiffres en disent long, non seulement au niveau national mais aussi dans les différentes Régions. Pour Antananarivo, le réseau Mad’Aids enregistre 25 à 30 nouveaux cas positifs par mois dans ses zones d’intervention, à savoir le premier, le 3ème et le 6ème Arrondissement. Autrement dit, ils détectent une nouvelle personne séropositive par jour, rien que dans la Capitale. Ces nouvelles personnes porteuses du VIH (PVVIH) sont moyennement âgées entre 18 et 25 ans, à en croire Etienne Razafindratiana, responsable psycho-sociale dudit réseau. D’ailleurs, la ministre de la Santé publique, Dr Monira Managna, rappelle que plus de 90.000 personnes sont porteuses du VIH à Madagascar, dont 32.000 dépistées. En d’autres termes, 58.000 personnes vivent avec le virus sans connaître leur statut sérologique, faute de dépistage, ce qui favorise les transmissions dans toute l’île. Les nouveaux cas concernent surtout les adolescents et jeunes âgés de 20 à 49 ans, selon toujours les informations recueillies.
Loin d’être une priorité
« La lutte contre le VIH/Sida demeure négligée par l’Etat, en étant loin d’être une priorité. Pourtant, les statistiques concernant les nouvelles infections sont alarmantes, notamment auprès des jeunes », avance un acteur engagé dans cette cause. Effectivement, la majorité des financements alloués dans cette lutte provient des bailleurs. Pourtant, ce financement international a connu une baisse soudaine et brutale cette année, y compris à Madagascar. Les services de prévention, de traitement et de dépistage du VIH ont ainsi été perturbés. « L’Etat devrait réviser sa priorité, y compris le financement alloué dans la lutte et la prise en charge de ce fléau qui ne cesse de gagner de l’ampleur », suggère notre source.
En outre, davantage de personnes sont conscientes de l’importance des dépistages du VIH/SIDA pour mieux se protéger. Toutefois, les tests de dépistage se font rares ces derniers temps, d’autant plus qu’ils sont destinés seulement aux groupes vulnérables, à l’exemple des travailleuses de sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les utilisateurs de drogues injectables ou encore les femmes enceintes. Une rupture de stock risquerait d’aggraver les perturbations si des mesures ne sont pas prises dans l’immédiat...
Recueillis par P.R.
« Surmonter les obstacles pour rendre la stratégie de lutte contre le VIH/Sida plus efficace ». Tel a été le thème choisi pour la Journée mondiale de lutte contre cette maladie au titre de cette année 2025. La célébration officielle s’est tenue hier dans l’enceinte de la Commune de Bemasoandro- Itaosy. Une occasion pour le ministère de tutelle, les partenaires techniques et financiers ainsi que plusieurs acteurs de renforcer les connaissances de la population sur le VIH/Sida. La lutte contre la honte, la peur et la stigmatisation a aussi été mise en avant. Cependant, la célébration a permis de démontrer que la propagation du virus peut être contrôlée et prévenue grâce au dépistage précoce et aux mesures de protection. « La VIH peut être bien traité, avec des soins gratuits. Une PVVIH peut mener une vie normale dès qu’elle suit correctement son traitement antirétroviral », ont sensibilisé les acteurs à cette occasion. Outre le dépistage de ce virus, d’autres services de santé gratuits ont également été offerts à la population, venue en masse sur place.








