Publié dans Société

Mahamasina -Tsimbazaza - Plus de 10 morts dans des effondrements de maisons

Publié le lundi, 21 janvier 2019

Vision à la fois cauchemardesque et poignante hier ! Sur les civières de la morgue de l’HJRA Ampefiloha reposent les corps de 8 adultes dont 2 entièrement calcinés ! Le plus insoutenable,  c’est la vue de ceux de deux fillettes d’à peine quelques mois et qui sont installés sur les corps de leurs mamans.  Les grosses pluies du samedi soir ont provoqué un drame  sans précédent vers 19h45 dans le quartier de Tsimialonjafy à Mahamasina, précisément  dans un endroit situé à 50 mètres en contrebas de la grande statue de la Sainte-Vierge dominant la ville, sur le flanc ouest de cette colline de la Haute-ville.

Comme  un «  effet de domino », les habitations entraînées par l’éboulement se sont tombées les unes sur les autres sur ce terrain escarpé à configuration géographique prenant l’allure d’une terrasse.
A part donc les pauvres individus littéralement ensevelis,  deux locataires, de sexe masculin, ont été effroyablement carbonisés. « Située à un niveau haut plus, leur maison a pris feu à la suite d’un court-circuit. Il n’y avait pratiquement aucun moyen pour secourir les malheureux qui étaient piégés à l’intérieur. La foudre a frappé la construction avant qu’elle n’ait pris feu et pendant le drame en relation avec le glissement de terrain », raconte un riverain. Les pompiers, d’après un bilan sorti vers la fin de la matinée hier, mentionnent 4 rescapés. Deux d’entre eux sont des jeunes femmes habitant la maison en proie aux flammes.  Vers 13h, la tête carbonisée d’une victime non identifiée fut repérée sous les ruines.
Le cas de Maryola (V.photo), une très  jeune maman est cruel. La dépouille de sa fillette de 4 mois fut dégagée des décombres vers 1h du matin, dimanche. Lors des recherches par les pompiers, les secouristes affirment avoir encore entendu  la jeune mère dire faiblement « Ooooh ! » à travers les décombres. Puis, plus rien.
Aucune réponse de sa part durant les autres tentatives pour l’appeler. Son corps, ceux de ses parents et de la domestique demeurent introuvables ! Mais presqu’au même moment, un drame similaire, quoique d’assez faible ampleur, s’est produit  cette fois sur le versant Est de la haute colline, précisément du côté de Tsimbazaza Andoharano ! Là, les trois membres d’une petite famille dont l’une des fillettes évoquées plus haut, ont péri lorsque leur maison était emportée puis submergée par un autre phénomène de glissement de terrain. « Désolé, je ne peux rien vous dire de plus. Rien qu’avec la disparition de notre petite fille, cela me dépasse totalement. Vraiment, je ne dirai davantage ! », lance un chef de famille, la voix presque éteinte par l’émotion. Ce qui témoigne de la profonde douleur qui a affecté les proches des disparus.
« Pas avant trois jours ! »
Mais revenons sur la situation tragique à Andohalo, là où le drame a fait le plus de victimes. Ceux qui sont habitués à emprunter l’escalier 416 sont effondrés  par  l’ampleur du désastre, sinon de la désolation. Quatre habitations s’y étaient d’un coup effondrées, ne laissant ainsi la moindre chance pour leurs locataires d’échapper  au moins à  cette  mort fulgurante.  A l’index, un glissement de terrain.
“ Ramollie par les eaux de ruissellement trop abondantes, une énorme masse de ces terres s’est subitement détachée du vieux sol  qui l’a supportée et a enseveli les habitations, leurs occupants avec”, assure le chef de corps des sapeurs-pompiers.
Sur le terrain, les secours sont  particulièrement très difficiles car il fallait agir avec la plus grande prudence afin de tenter de localiser les autres corps sous des tonnes de débris, de mottes de terre et surtout de la glaise.  “Je crains fort que les recherches doivent  se poursuivre  encore dans les trois prochains jours “, commente le même gradé des sapeurs, preuve que les secours sont loin d’être une mince affaire.  Dès les premiers moments de l’alerte le soir du samedi, les sapeurs- pompiers étaient déjà sur place pour aider à retrouver et  tenter de dégager les corps des malheureux. Vers les premières heures de la matinée du dimanche, d’autres équipes de soldats du feu y étaient envoyées en renfort. “Nous allons rejoindre et prêter main-forte aux  copains qui n’ont pas cessé de travailler toute la nuit”, explique un chef d’équipe rencontré au cours d’une halte à Ambondrona, hier matin.
Vers le début de l’après-midi, toujours hier, on a assisté à la venue des délégations officielles à la morgue d’Ampefiloha, histoire d’apporter du réconfort moral aux familles des disparus.  Le Premier ministre Christian Ntsay est venu sur place ce matin, afin de faire un point sur la situation. La ministre de la Population et le ministre de l’Intérieur étaient également sur les lieux hier soir. En tenue sportive, Maka Alphonse, le président du CFM s’y était rendu au chevet des sinistrés.
Franck Roland

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  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

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