La Vérité (+) : Pouvez- vous nous parler de vous ? Et pourquoi avez-vous décidé de participer à cet évènement ?
Vero Ranaivoharisoa (V.R.) : « Je m'appelle Vero Hanitra Ranaivoharisoa. J'ai 52 ans, mariée, et mère de 2 enfants. Je suis sophrologue et coach en estime de soi. J'ai commencé ma carrière professionnelle en travaillant pour l'UNICEF Madagascar, Comores, Seychelles et Maurice. J'ai été responsable des achats et de la logistique. Quand j'ai entendu l'existence de cet évènement sur les réseaux sociaux, je me suis dit que je vais m'inscrire pour représenter les mamans malagasy d'Analamanga, et me voici devenue "Miss Maman Madagascar" ».
(+) : Selon vous, quels ont été vos atouts ?
V.R. : « Ma douceur et mon projet. Je suis une femme douce qui est à la fois exigeante quand il le faut. Mon projet, c'est d'ouvrir une association dont l'objectif sera d'aider les mamans au village pour améliorer leurs conditions de vie. N'attendons pas les dirigeants pour changer les choses, nous aussi on peut le faire, apportons nos contributions ! Je voudrai encourager et soutenir les mamans qui vivent particulièrement dans les villages. Supposons qu'elles veulent un petit pont pour faciliter les déplacements inter-villages, un petit bassin pour laver les linges… Dans ce cas, je souhaiterai aller sur place pour les écouter et les soutenir afin d'améliorer leur quotidien ».
(+) : Comment trouvez-vous les mamans malagasy, quelle place tiennent-elles dans la société ?
V.R. : « Les mamans malagasy sont très courageuses, rigoureuses et travailleuses. Beaucoup n'ont pas eu la possibilité de travailler dans les administrations ni d'avoir un travail qualifié, mais elles se battent pour s'en sortir et épauler leur famille. Je compare une mère à la terre. Elle donne vie, la chaleur, la fertilité, mais malheureusement elle n'est pas toujours appréciée à sa juste valeur. Et c'est pareil pour beaucoup de femmes. Les femmes sont fortes, solides comme la terre mais en même temps, elles sont fragiles. Donc, il faudra en prendre soin. En général, nombreuses sont les mamans malagasy qui souffrent. En plus de vivre dans la pauvreté, beaucoup ne se sentent pas aimées et considérées. Sans parler de la violence envers les femmes. En outre, quand on est une maman pauvre, on n'arrive pas à satisfaire les besoins des enfants et cela engendre le non-respect des enfants envers leur maman. Il faudra que les mères se protègent, qu'elles soient autonomes et éduquées et qu'on ose exprimer nos besoins dans la vie ».
(+) : Selon vous, la définition d'une maman idéale ?
V.R. : « Je n'ai pas une réponse exacte à cette question. Mais je dirai que chaque maman est précieuse, et elle mérite d'être respectée quel que soit son statut ».
(+) : Comment avez-vous trouvé les autres candidates lors de la compétition ?
V.R. : « Ce fut une très belle aventure pour moi. Je me suis fait de nouvelles amies, de nouvelles connaissances. Nous ne nous sommes pas considérées comme des concurrentes. Ce n'était pas une compétition envers les autres mais plutôt envers soi-même. Il s'agissait de donner le meilleur de soi-même. J'ai adoré cela ! J'ai rencontré des femmes merveilleuses que je ne vais jamais croiser sans avoir participé à cette compétition ».
(+) : Etes-vous prête pour la prochaine étape, c'est-à-dire rencontrer les autres mamans venues des quatre coins du monde ?
V.R. : « Si je suis actuellement élue, c'est grâce au comité "Miss Maman Madagascar", et je compte toujours sur leur accompagnement pour faire face à la compétition internationale. J'espère faire honneur à toutes les participantes de cette année et toutes les mamans malagasy. Et je souhaite également pouvoir réaliser beaucoup de choses avant de céder cette couronne à la prochaine "Miss Maman Madagascar", édition 2020 ».
Florentine Ravaonirina