Publié dans Société

Riana Raymond - Le parcours exemplaire d’une journaliste d’investigation !

Publié le vendredi, 08 mars 2019

Une journaliste de terrain. Cette appellation suffit à décrire Riana Raymond (alias Riana kely, qui signifie « Petite Riana », de par sa petite taille). Cheveux courts et une allure de garçon manqué,  elle donne immédiatement l’impression d’une femme forte et audacieuse.  Cela fait 18 ans que cette mère de deux enfants a intégré le monde du journalisme. Curieuse de nature, elle reconnait que le journalisme constitue le seul et unique métier qui garantit son épanouissement. Son ultime objectif, combattre le fléau de corruption à travers ses investigations !

« J’ai commencé le métier en l’an 2000. A l’époque j’ai fait un stage dans une radio privée avant de travailler dans une télévision », confie Riana Raymond. Par la suite, elle a enchaîné les travaux dans plusieurs médias et presse écrite dont la télévision Record, le quotidien Gazetiko, puis Taratra où elle a travaillé pendant 10 longues années et enfin l’Express de Madagascar.

Forte de ses nombreuses années passées dans le journalisme et de ses formations en journalisme d’investigation, Riana voit plus haut et plus loin. Elle élargit ses horizons dans l’information en ligne et s’intéresse de plus en plus au journalisme d’investigation. « Je suis parmi les bénéficiaires du projet SKYPES de l’USAID qui consiste à mener des investigations autour du trafic de bois de rose et des ressources minières », affirme – t – elle. Ledit projet permet de faire des découvertes et des révélations fracassantes sur le circuit et le blanchiment du bois de rose, ainsi que l’implication des autorités locales. Grâce à ses investigations, Riana réussit l’exploit de provoquer le limogeage d’un directeur régional dans l’Alaotra et l’affectation d’un chef district.

« L’intérêt public constitue ma principale motivation dans le journalisme d’investigation ». Cette journaliste chevronnée prend la grande décision de travailler à son propre compte en créant son propre site web baptisé Mada24.net. « A ne surtout pas confondre avec 24hMada », précise – t – elle.

Dénoncer et combattre la corruption

En tant que journaliste d’investigation, Riana a enchaîné les révélations et les grands dossiers. En 2004, elle fait éclater au grand jour l’exigence d’un détournement des indemnités des militaires. Elle fut même l’objet d’une série d’intimidations. « Je me rappelle qu’un haut gradé m’a convoqué au Palais présidentiel pour me soutirer le  ou les noms de mes sources. J’ai refusé jusqu’à la fin », confie – t – elle.

Elle se rappelle également d’une autre investigation qu’elle a menée sur le trafic de bois de rose dans la partie Nord de l’île en 2010 et pendant laquelle elle s’est attirée la foudre des exploitants locaux jusqu’à recevoir des menaces.

Elle avait également pu accompagner une expédition militaire pour une opération de sécurisation dans la partie Sud de Madagascar. A cet endroit, les dahalo (voleurs de zébus) sèment la terreur chez la population. Durant cette opération, elle a avait fait de nombreuses découvertes qui ont permis d’étoffer

ses investigations. « J’ai découvert plusieurs informations qui risquaient de faire beaucoup de bruits. Du coup, un colonel est même allé jusqu’à me menacer avec son arme », confie – t – elle. Une histoire qui a failli mal tourner sans l’intervention de hauts gradés depuis la Capitale. Aujourd’hui, elle fournit des informations qui sont les fruits de ses investigations à un public international et n’est pas prête de s’arrêter en si bon chemin.

Mère célibataire

Femme active, Riana Raymond est aussi une mère célibataire de deux enfants : âgés respectivement de 16 et 8 ans. Elle affirme ne pas être confrontée à de grandes difficultés pour associer son travail et sa vie de famille. « Des fois, il faut faire un peu de sacrifices car il m’arrive d’être absente tout le temps. En revanche, mes enfants sont très compréhensifs et nos relations sont basées sur le soutien mutuel. Mes enfants m’encouragent beaucoup dans ce que j’entreprends », confie – t – elle.

Quand elle n’est pas en mission, Riana consacre du temps à ses progénitures en les aidant à faire leur devoir, par exemple. Une occasion de passer plus de temps avec eux tout en leur apportant de l’aide dans leurs études. « Mes enfants sont souvent premiers de leur classe », s’exclame fièrement Riana qui ajoute aussi les petites sorties avec ses enfants durant son temps libre.

Propos recueillis par Sandra Rabearisoa

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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