Publié dans Société

Trafic d'héroïne dans l'océan Indien - Un gros trafiquant sud-africain arrêté à Madagascar

Publié le lundi, 27 mai 2019

La cavale de Lusinga Adam Martin alias Papa Freddy a pris fin samedi dernier à Andoharanofotsy. Un mois après sa fuite lors d'un contrôle des douaniers et de la Force intervention de la police (FIP) sur la route reliant Mahambo et Toamasina, ce Sud-africain a été traqué depuis et arrêté dans un hôtel avec sa petite famille. Toutefois, ce présumé gros trafiquant a encore tenté de fuir, laissant sa femme - une Malagasy - et ses enfants entre les mains des gendarmes et des douaniers, mais ses poursuivants ont pu finalement le capturer. Dans l'après-midi de cette arrestation, il fut de suite présenté aux journalistes au cours d'un point de presse tenu aux bureaux des douanes à Antanimena.

Le 22 avril dernier, le lundi de Pâques, suite à une information fiable concernant l'introduction d'héroïne du côté de Sainte-Marie, la Brigade de surveillance de la douane a opéré une opération avec la FIP sur cette route venant de Mahambo où sont débarqués les passagers en provenance de l'île Sainte-Marie. Les renseignements évoquaient que les marchandises seront transportées par des Sud-africains, pris en photo à bord d'une Range Rover lors de l'achat de leurs billets de transport à destination de Toamasina. Initialement, le plan des trafiquants était de transporter les marchandises en haute mer. Et de là, un bateau venant de l'île Maurice les récupérerait. Mais à la veille du rendez-vous, les autorités mauriciennes ont réussi à intercepter le skipper, mettant ainsi dans l'eau le projet des trafiquants. D'où le transport de la drogue forte vers la terre ferme, assuré par Papa Freddy et consorts.
Arrivée au poste de contrôle de la Brigade de surveillance de la douane, à quelques kilomètres de l'entrée de la ville de Toamasina, la Range Rover avec ses cinq occupants à son bord s'arrêta. Le temps pour les douaniers et ceux de la FIP d'aller effectuer la fouille, le chauffeur, Papa Freddy selon des sources, démarra en trombe à la grande surprise des contrôleurs. Une course-poursuite s'était ainsi engagée entre la puissante voiture de ce baron de la drogue et le modeste véhicule de la Police. Mais avec la méconnaissance de Papa Freddy de l'environnement, il empruntait, pour semer ses poursuivants, une route sans issue. Bloqués dans cette impasse, les occupants de la Range continuaient leur fuite, à pied cette fois-ci, abandonnant sur place la voiture et son contenu, 41 kg d'héroïne répartie dans plusieurs valises et sacs. Depuis, la chasse pour retrouver Papa Freddy et consorts est ouverte. Localisé, avec sa petite famille à Toamasina, puis à Ambohibao et dans d'autres quartiers de la Capitale, le Sud-africain parvient toujours à déjouer les plans élaborés par les traqueurs jusqu'à samedi dernier.
Le mode opératoire de ces trafiquants a été révélé par les douaniers malagasy. Ils importent les produits stupéfiants de l'Afrique, notamment de la Tanzanie, et les font venir en bateau pour être réceptionnés à Nosy Be, Mahajanga ou Toamasina. C'est de ces trois villes côtières de Madagascar que les drogues dures partent pour l'île Maurice et l'île de La Réunion. D'après les dires des douaniers, ces trafiquants possèdent des moyens et des complices pour l'importation et l'exportation des marchandises.
Une sérénité douteuse
Recherché par les douaniers de la zone de l'océan Indien, Papa Freddy est finalement appréhendé à Madagascar, la plaque tournante du trafic de drogue dans la Région. Tout le monde attend maintenant la suite. Papa Freddy sera-t-il jugé à Madagascar ou dans l'une des deux îles voisines où ses commerces font des ravages auprès des consommateurs ? Samedi, plusieurs  journalistes ont été étonnés par les comportements de Papa Freddy. Selon les témoins, l'homme affiche en effet un calme olympien face à l'assistance. Il a même poussé le luxe de sourire à l'assistance comme s'il n'a rien fait de mal. Pire, Papa Freddy aurait même lancé à des douaniers qu'il les connait très bien. Une phrase qu'on peut interpréter comme « on se reverra ».  « Peut-être qu'il est au courant que des condamnés à perpétuité viennent récemment de s'évaporer dans la nature à Ejeda (Tuléar) et que lui aussi peut faire de même dans n'importe quelle prison malagasy », lance avec boutade un journaliste qui, à l'instar de ses collègues présents à Antanimena, s'est dit intrigué par les comportements de cet homme qualifié comme un baron de la drogue dans la Région de l'océan Indien.
La Rédaction

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Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

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