Publié dans Société

Retour des Barea au pays - Un accueil majestueux

Publié le dimanche, 14 juillet 2019

Un accueil triomphal, c’est ce que la population malagasy a réservé aux Barea, hier à l’aéroport d’Ivato. Un événement historique qui sera inscrit dans l’histoire du football malagasy car c’est la première fois qu’on assiste à ce genre d’événement. Des milliers de personnes sont venues accueillir les héros de toute une nation, l’équipe nationale malagasy, les zébus de Madagascar. Depuis la matinée, Ivato et ses alentours, notamment à l’extérieur de l’aéroport national, commençaient à se remplir. On voyait des gens habillés en rouge, vert et blanc, comme les couleurs du drapeau malagasy, des déguisements, des pancartes et des grandes affiches sur lesquelles il est inscrit : « Merci Barea ». La joie des supporteurs malagasy était immense et tout le monde était reconnaissant de la performance des Barea. Petits et grands, filles et garçons sont venus en masse et il n’a suffi que quelques heures pour remplir le lieu destiné à accueillir les « Avengers malagasy » du ballon rond. Vuvuzela, sifflets, tambours… bref, tous les ingrédients étaient là pour faire de la journée du samedi un événement historique ponctué d’un grand carnaval.


Ambiance de folie
On ne se privait pas de danser, de siffler, de crier haut et fort, de se féliciter ou même de faire des photos de groupe, tout était permis pour montrer la ferveur et à quel point les gens sont heureux. Ambiance de folie était ainsi au programme, et ce, quelques heures avant l’arrivée de l’avion emmenant l’équipe. A 15h30 , le bourdonnement de l’avion commençait à se faire  entendre. Tout le monde cherchait une place pour mieux voir les membres de l’équipe descendre de l’engin. « Voilà Carolus, voilà Melvin, waouu Voavy Paulin…m** Rakapy et encore Mombris », des cris de joie s’entendaient même à Talatamaty et chacun était fier d’avoir enfin vu son joueur préféré en face et non plus à la télévision. L’équipe et tout le staff ont même pris quelques heures pour pouvoir atteindre leur bus. La foule était tellement déchainée et folle, au bon sens du terme, d’avoir vu ses idoles que tout le monde ne voulait pas bouger de là où il était avant d’avoir touché la main des Barea. Mais pas de chance pour certains car le bus partait enfin de l’aéroport pour aller rejoindre la destination finale, Mahamasina.

Des joueurs cool !
Les bus les transportant ont mis plusieurs heures pour sortir de l’aéroport. Sur les routes, des fans saluent l’équipe. Des cris de remerciement ont été entendus et même des déclarations d’amour de la part des jeunes filles. Mais les joueurs ne pouvaient pas sortir au risque de se faire arracher leurs mains,  ils se sont contentés de coucous et des petits bisous avec un geste de  la main. Faneva Ima – assis sur le devant – enthousiaste et heureux, ne se privait pas de faire des selfies malgré la foule et de signer des autographes sur des ballons et tee-shirts des fans. Melvin, l’adoré de tous, était assis derrière et la voiture qui le transportait était la plus suivie. D’Ivato en passant par la nouvelle route de Tsarasaotra, Alarobia, Ankorondrano, Analakely et Ambohidahy, des voitures ornées de logo des Barea et des posters de l’équipe et une foule immense attendaient impatiemment le passage de l’équipe.  Beaucoup ont même attendu des heures pensant que le cortège passerait plus vite, mais malheureusement, le bouchon causé par le public a retardé le trajet. L’équipe des Barea n’était arrivée ainsi  à destination que très tard, vers 23h, mais  les fans les ont attendus avec sagesse et fierté.

Melvin : « Je suis déjà marié » !
Mais encore pendant le trajet Ivato – Mahamasina, deux filles se sont apparemment évanouies en voyant le beau gosse de la CAN, Adrien Melvin. Celui qui a marqué cette participation de l’équipe malagasy à la compétition sportive car il a été le joueur le plus apprécié, notamment sur le plan professionnel qu’humain. Les  visages des jeunes filles étaient  peints du numéro 23 et elles étaient munies de maillot portant le numéro 23,    avec des grands posters du gardien de but. Malheureusement, ce jeune homme « crush » des jeunes filles malagasy a lancé un message sur facebook : « Pour toutes les filles qui sont à fond sur moi, il ne faut pas, je suis déjà marié ! », lance-t-il avec un grand sourire en montrant sa bague.

Les petits commerces en  profitent
Chacun essaie d’en tirer profit  et ce suivant sa manière. L’accueil des Barea  a généré plusieurs  activités rapportant de l’argent. Les alentours  de l’aéroport international d’Ivato ont été envahis par des personnes vendant des goodies Barea tels que des sifflets ,vuvuzela, autocollants et drapeaux.
Les autocollants ont été vendus entre 100 ariary  à 5000 ariary  le format A4. Ils ont été soit  collés sur les véhicules, soit appliqués directement  au niveau du visage.  Quant aux sifflets, les  vendeurs les ont cédés  entre 500 à 1000  ariary  l’unité. Le  mini drapeau a été l’article le plus vendu, indique un marchand ambulant. « J’en  ai apporté une centaine et en  moins d’une heure, je les ai tous vendus. Il  peut servir de  décoration  à la maison et peut être même réutilisé au cours d’un autre événement  de même envergure » explique Rasoa, une vendeuse de drapeau. Actuellement, même sans avoir rencontré les joueurs, je peux rentrer tranquillement avec les poches remplies, rajoute-t-elle en riant.
Outre les goodies, la  vente des articles vestimentaires a également explosé. Toutes les personnes étaient  vêtues  de maillots, tee-shirts, polos, casquettes et sweat portant le logo et le nom des Barea. Des investissements ont eu lieu avant la journée.  « Afin de réserver   un accueil chaleureux  à notre équipe, montrons  que nous  sommes ensembles et que  nous les supportons en portant leur image. Nous sommes quatre dans  la famille, et à part les  deux  maillots officiels achetés au début de la Coupe d’Afrique des  Nations (CAN), nous avons commandé 4 autres tee-shirts. Afin d’être bien habillés à cette  sortie, nous  avons   alloué un budget  d’environ 100 000 ariary » indique un  supporteur des  Barea.
« Notre commerce ne s’est pas arrêté au lendemain de  leur défaite au quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations 2019 en Egypte. Au contraire, le nombre de commande de tee-shirt  a doublé voire triplé. La livraison  se poursuit  ainsi  jusqu’à la fin de  ce mois.  Depuis le lancement de cette production  vestimentaire, nous  gagnons pas mal d’argent. Et actuellement notre petit commerce s’est transformé en une petite entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication de tee-shirts », raconte un jeune entrepreneur.

Les  taxi-be ont été introuvables
Des milliers de citoyens malagasy et  plusieurs étrangers supportant  notre équipe nationale les Barea  sont venus en  masse pour accueillir  leurs héros  samedi dernier. Les  voitures particulières ont été innombrables mais pour ceux  qui n’en disposent pas, ils ont été contraints de recourir au service des   transports en commun.   Toutefois, les   taxi-be  ont  disparu de  la circulation au moment où les usagers en ont  plus besoin.
La ligne  D reliant  67ha et  Ivato restait insuffisante. « Faute de  transport en commun, la marche à pied est  beaucoup plus rapide et  reste la meilleure solution», témoigne un père de famille qui est venu avec  ses deux garçons.
En outre, les bus desservant Ambohimanarina et Ambohibao ont pris également une pause, du moins c’est ce que les  usagers ont constaté. « Je  suis  partie de Tsimbazaza pour rejoindre l’aéroport  international  d’Ivato   vers 10 heures. Pour échapper aux  embouteillages au niveau de la route Digue, j’ai prévu de  prendre  le  bus à Antanimena  afin d’emprunter le trajet d’Ambohimanarina à Ambohibao.   Mais malheureusement, j’avais complètement tort d’avoir pris cette décision. Ainsi, je me suis rendue à pied pour ne  pas perdre du temps » raconte Domoina, une jeune femme âgée vingtaine d’années.
Des  taxis-be en location et privatisés
Joindre l’utile à l’agréable. Telle a été la réponse d’un propriétaire de quelques taxis-be  qui a mis en  location vers Ivato tous ses véhicules. D’après les informations recueillies sur place, les familles nombreuses, les groupes de personnes et les petites communautés ont eu recours au service de location .« Notre voiture ne peut pas contenir  toute la  famille. Petits et grands, hommes et femmes veulent  y aller  d’où cette dépense » affirme Nirina, une des personnes  venues  accueillir les  Barea à  l’aéroport. « Nous voulons être ensemble  dans une ambiance privée pendant ce  moment historique de Madagascar » avoue  Rija, un  habitant d’Ankazomanga.

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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