Les résultats médiocres du BEPC de cette année constituent ces derniers jours un sujet vif de débats, non seulement dans les communautés et les institutions mais aussi sur les réseaux sociaux. Toutes les parties prenantes, à savoir les autorités éducatives, les enseignants, les parents et les élèves, s’accusent de cet échec flagrant. Pourtant, ils se trouvent chacun sur les bancs des accusés, à en tenir compte des résultats. « Le faible niveau de certains enseignants, n’ayant ni les diplômes ni les compétences et non moins les formations requises, constitue le fond de ce problème », pointe du doigt Verohanitra R., mère de famille dont la fille a échoué au second examen officiel. « La principale faute revient aux parents. Bon nombre d’entre eux sont tellement occupés par la difficulté de la vie quotidienne qu’ils négligent l’éducation et le suivi de la scolarité de leurs enfants. Quasiment absents, d’autres n’arrivent plus à cerner leurs enfants, dont la délinquance s’agrandit de jour en jour », se désole Minosoa R., professeur de français au sein d’un établissement public d’Antananarivo.
Mais la plupart des critiques vont à l’encontre des élèves. « Ils ne font qu’à leur tête, notamment avec les mauvaises fréquentations et l’influence négative de l’Internet, surtout les réseaux sociaux dont Facebook. Sans le suivi des parents et l’indifférence des enseignants, la situation s’empire », s’exprime Mario A., chef d’une micro-entreprise à Itaosy. « Les mauvaises influences des réseaux sociaux se sont reflétées durant les examens du BEPC, pendant lesquels certains candidats ont utilisé les langages SMS notamment dans les épreuves littéraires. Les élèves ne s’intéressent guère à la lecture de nos jours », constate une enseignante dans une école privée, voulant garder l’anonymat. « Le pire, c’est que certains parents n’hésitent pas à porter plainte contre les enseignants dès que leurs enfants ont des problèmes au niveau des notes ou des comportements en classe, sans même demander ce qui se passe. C’est déplorable !… », ajoute-t-elle. Quoi qu’il en soit, chacun a sa part de responsabilité dans ce taux de réussite en chute libre !
Patricia Ramavonirina