L’ensemble de l’opinion locale, notamment les habitants du District de Miandrivazo, va donc suivre de très près ce procès. Pour les observateurs, ce jugement servira de test pour la Justice malagasy dans sa capacité à trancher sur le sort du prévenu. Ils espèrent assister ainsi à un procès débarrassé de toute corruption.
Dans cette affaire, le riche éleveur en cause est soupçonné également d’avoir voulu falsifier les faits, et cela malgré le fait qu’il y a de nombreux témoins à la scène de l’assassinat. Car lorsqu’un groupe d’individus en colère s’étaient lancés aux côtés du propriétaire bovin en cause, aux trousses du lieutenant, ce dernier, dans sa fuite, a malheureusement trébuché avant de faire une chute. L’incident s’est produit à quelques pas des casernes de la Gendarmerie et de l’Armée, lesquelles l’officier militaire a désespérément tenté de rejoindre.
Plusieurs témoins ont pu voir le propriétaire bovin participer au lynchage du lieutenant. Ce dernier a reçu un bloc de pierre sur le crâne. Cette agression lui était donc fatale. Face à son accusation, l’éleveur mis en cause a voulu convaincre la Justice que le lieutenant était victime d’une vindicte populaire. Pour cela, on le soupçonne d’avoir réussi à pousser le « fokonolona » local à faire une pétition, et ce, par la ruse, selon l’information.
Le « fokonolona », mais aussi les autorités locales de Miandrivazo affirment surtout leur crainte à cause des menaces que le suspect a proférées à leur endroit si jamais ils porteront ombrage à ses intérêts. Sans aucun doute, c’est l’officier de l’Armée qui en a fait les frais lors de cette mission secrète qu’il a menée sur place.
Franck R.