En quelques années de mise en œuvre, plus de 2 700 certificats de nationalité malagasy ont été délivrés en faveur des enfants concernés, grâce au nouveau Code. Sharmine et son frère benjamin font partie des bénéficiaires depuis cette année. « Nés d’un père métisse arabe et d’une mère malagasy, nous avons lutté depuis des années pour obtenir une nationalité malagasy. Mon frère aîné a même raté sa chance d’aller à l’étranger tandis que mon père est décédé apatride. Mais avec le soutien de Focus Development, nous sommes désormais reconnus comme étant malagasy, après avoir obtenu nos certificats de nationalité », témoigne cette jeune fille résidant à Ambatovaky, Toliara.
Un plan d’action national élaboré
Malgré cette avancée significative, la lutte continue pour des milliers d’autres apatrides, dont l’obtention de la nationalité malagasy reste un rêve. « L’absence de divers paperasses constitue un blocage pour l’obtention d’une nationalité, même si toutes les personnes nées à Madagascar sont censées disposer de copies d’acte de naissance. De plus, bon nombre d’entre les apatrides s’isolent et n’osent consulter les bureaux administratifs à cause de leur situation », relate Maika Mahazaka Fandresena, de l’association Focus Development. L’élaboration du plan d’action national de plaidoyers sur l’éradication de l’apatridie, une autre étape franchie, pourrait toutefois changer les choses. La validation dudit plan d’action auprès des Parlementaires, suivie de son application, seront les prochaines étapes dans la lutte. Le plan d’action national a été élaboré avec l’association citée en sus, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), le ministère de la Justice et les autres départements ministériels techniques, ainsi que les représentants des communautés, de la société civile et de la presse.
Patricia Ramavonirina