Voici comment les suspects procèdent. L’un d’eux s’efforce de convaincre la victime sur son hypothétique possibilité de l’embaucher en tant que fonctionnaire au sein du ministère des Finances. Lorsque la cible mord à l’hameçon, il lui refile le numéro de téléphone d’un « autre employé » dudit ministère, son présumé collègue. Ce dernier lui donnera de plus amples informations à propos des démarches à suivre si la victime a vraiment l’intention de se faire embaucher.
Le suspect conseille ainsi son interlocuteur ou interlocutrice d’envoyer la somme nécessaire via le système de « mobile banking » M-Vola. Quant aux dossiers, il lui propose de les lui envoyer par taxi-brousse. Pendant cela, il y eut un contact permanent entre les faux agents de recrutement du ministère des Finances. Ce fut alors chose faite. Les postulants ont suivi point par point toutes les instructions.
Le 19 septembre 2019, celui qui a perçu l’argent provenant des « postulants » dupes des Régions, leur a conseillés de rejoindre la Capitale sous prétexte qu’on va devoir les soumettre à un entretien. Or, une fois sur place, les impétrants constatent avec une désagréable surprise que « l’embaucheur » a été obstinément injoignable et que son téléphone est résolument éteint. Du coup, tous réalisent qu’ils ont été arnaqués et ont décidé d’intenter une action judiciaire.
L’enquête et la réquisition du numéro de téléphone utilisé par l’un des suspects pour contacter ses victimes, ont permis d’obtenir la traçabilité de l’utilisateur. C’était dans ces circonstances que l’employé de 42 ans du ministère des Finances, basé à Ambositra, fut repéré puis interpellé près de l’Hôtel de ville à Analakely.
Suspendu de ses fonctions depuis peu, le fonctionnaire en cause a ainsi décidé de regagner la Capitale pour commettre ces magouilles pendant que son acolyte est encore en cavale. Durant son audition à la Police, le quadragénaire a fait l’aveu. Il a reconnu avoir perçu ces sommes d’argent et les dossiers des victimes venant des autres Régions, et que tous deux se partagent l’argent, empochant chacun 5 millions d’ariary à l’issue de chaque arnaque.
Franck R.