Publié dans Société

Violences économiques - Des sanctions conséquentes pour les auteurs

Publié le mercredi, 15 janvier 2020

« Mon mari ne me laisse pas travailler, ni dehors ni à domicile. Il me répète souvent qu’une épouse et mère doit se dévouer à sa famille et que c’est son rôle de subvenir à nos besoins. Pourtant, il a du mal à assumer ce rôle, vu son salaire. Quand je lui demande de l’argent pour les besoins supplémentaires, par exemple pour l’achat de vêtements et accessoires pour les enfants, il s’énerve et me crie dessus, au point de me dénigrer et de m’insulter à haute voix », nous confie Sitraka R., mère de famille résidant à Itaosy.

« J’ai tenté de chercher du travail et j’ai réussi mais il a tout fait pour que je démissionne. Pourtant, il me connaissait quand j’étais cadre dans une compagnie d’assurance », ajoute la jeune femme de 30 ans, mère de 2 enfants. Comme elle, bon nombre de femmes mariées subissent cette forme de violence économique. Celle-ci est utilisée pour empêcher une personne d’accéder à l’autonomie financière. Selon la définition de « Le Parados », cette exploitation financière peut prendre différentes formes comme empêcher l’autre de travailler ou contrôler son choix de profession, saisir son salaire, omettre volontairement ou refuser l’accès à toute somme d’argent, contrôler le budget familial et les dépenses sans tenir compte des besoins et de l’opinion de sa conjointe, refuser le partage du budget, utiliser le budget familial pour le jeu ou la consommation de drogues et d’alcool, provoquer l’endettement de sa conjointe, etc. Certains hommes le subissent également, mais les cas sont rares.

La violence économique, engendrant la dépendance financière de la femme ou du mari, etc., fait partie des nouvelles infractions prises en compte la Loi n° 2019-008 relative à la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Dans son article 13, la Loi évoque que « quiconque aura privé ou restreint son conjoint ou la personne engagée avec lui dans une union, de ses droits liés à l’accès aux ressources financières est puni de six mois à deux ans d’emprisonnement et d’une amende de cent mille ariary à cinq cent mille ariary (100 000 Ariary à 500 000 ariary) ». Des sanctions conséquentes qui soulagent les victimes ou entraînent le mécontentement des auteurs. « J’ai espoir que désormais, mon mari me donnera plus de budget pour nos besoins à la maison. Je porterai plainte dans le cas contraire. Reste à savoir si cela nécessite des preuves et comment je vais faire pour l’avoir ? », avance notre interlocutrice. Ladite loi sur les VBG a, rappelons-le, été déclarée conforme à la Constitution et aux conventions et protocoles internationaux relatifs à ce sujet par la HCC, à l’issue d’une audience en date du 13 janvier dernier. L’on attend sa promulgation et sa mise en vigueur, cette année même…

Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Visite d’Etat
    Le pays s’apprête à accueillir une visite d’Etat. Dans une ambiance effervescente, la Grande île se prépare à recevoir sur le sol malagasy, en visite d’Etat, le Président français Emmanuel Macron le 23 avril. Ce sera le 5ème voyage officiel d’un Chef d’Etat français à Madagasikara mais il s’agit cette fois-ci d’une visite d’Etat. On entend par « visite d’Etat, un voyage officiel d’un Chef d’Etat souverain dans un pays souverain suite à l’invitation officielle du Chef d’Etat d’un pays souverain. C’est le plus haut niveau protocolaire d’un voyage officiel qu’effectue un Chef d’Etat à l’extérieur. Selon le protocole français en matière de visite ou voyage du Chef d’Etat, il existe trois sortes de voyage : le voyage officiel (d’Etat éventuellement), le voyage de travail et le voyage privé. Le général de Gaulle effectua un voyage officiel à Madagasikara en 1958. Il ne s’agissait pas d’une visite d’Etat du fait…

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