Kristina a commencé le basket un peu tard (à 14 ans) par rapport aux autres joueuses. Elle a d’abord commencé par le tennis, hérité de son père, et devient même championne de Madagascar en U12 avant de basculer dans le sport collectif en 2019.
« Oui j’ai commencé ma carrière sportive dans le monde du tennis qui a toujours été un sport de famille : de grand-père à père et de mon frère à moi. Avec mon frère, notre père nous a toujours initiés au sport et à la compétition. Ce qui nous donné beaucoup d’avantages dans la vie en général car le sport est un très bon moyen d’éducation. Même s’il est vrai que changer de sport surtout passant de celui individuel au collectif peut être un gros basculement, je n’aurais jamais joué au basket sans mon frère. Hasina a toujours été mon modèle. C’est lui qui m’a fait aimer le basket et c’est grâce à lui et à ma famille que je suis là où j’en suis aujourd’hui. » Pas seulement grande en taille par rapport aux autres joueuses malagasy mais la curiosité est une compétence qui a révélé le potentiel de Kristina. « Mise à part ma taille (177cm), je dirais que ma différence réside dans le fait que J’aime garder un esprit de curiosité. Ce qui me permet de toujours avoir envie d’en savoir plus. Cela marche pour le basket mais également dans la vie quotidienne que ce soit les études ou les relations. Il est important de toujours avoir envie d’apprendre, de découvrir et d’évoluer. »
Le secret de la victoire est l’entraînement pour Kristina. Actuellement elle évolue à Virginia Academy aux États-Unis. « J’ai eu la chance de voyager à travers le monde depuis mon plus jeune âge, donc mon arrivée dans un pays aussi développé que les Etats Unis n’a pas été un gros choc culturel. Mais je dirais que c’est le basket qui m’a permis de bien m’intégrer. C’est grâce à ce sport que j’ai pu rencontrer mon coach, mes coéquipières qui sont maintenant devenues mes meilleures amies ou alors toutes les personnes qui m’encouragent et qui sont petit à petit devenues la famille. »
Elle s’est fait surtout connaître par le public malagasy après le buzz, lors des Jeux de la Francophonie, sur les réseaux sociaux congolais. Mais elle a déjà appréhendé toutes les conséquences.
« Les réseaux sociaux sont à double tranchant. Il y aura toujours des commentaires négatifs et positifs. A partir du moment où nous décidons de partager notre vie avec les autres, nous devons également accepter les critiques. Mais pour ma part, je me focalise surtout sur ces jeunes athlètes qui admirent et encouragent les petites victoires que j’accomplies. C’est pour eux que nous partageons notre vie sur les réseaux sociaux pour que nous puissions vivre l’expérience à plusieurs. Car au final, je ne serais pas là sans toutes ces personnes qui m’encouragent sous chacune de mes publications. »
Kristina Rakotobe a gagné plusieurs titres avec son club de cœur, notamment le championnat de Madagascar U14 en 2019, la 3ème place en U16 en 2021 et vice-championne U18 en 2022. Kristina ne se cantonne pas seulement à gagner des titres, elle a d’autres ambitions dans le sport.
« J’ai commencé le basket à 14/15 ans et c’est vraiment une fierté pour moi de pouvoir dire que j’ai porté les couleurs de Madagascar après 3 ans de basket lors de l’Afrobasket U18 à Antsirabe. Ce fut une expérience formidable car c’est cette compétition qui m’a donné envie de jouer à un autre niveau. Ce qui me plaît le plus dans ce sport c’est de rencontrer d’autres athlètes que ce soit lors de l’Afro basket, au camp organisé par la NBA à Las Vegas ou lors des Jeux de la francophonie où j’ai pu échanger avec les autres et apprendre leurs histoires. Mon objectif et d’abord de rendre fière ma famille, faire évoluer Madagascar puis de profiter de chaque instant que le basket me permet de vivre. Etre heureuse à travers la passion. »
Comme toute sportive digne de ce nom, Kristina a son idole respectivement à l’international que national qui l’inspire autant sur le terrain que dans la vie. « A l’international, mon club préféré et celui des Las Vegas Aces en WNBA car c’est l’un des premiers clubs ayant réellement donné de la valeur au basket féminin. Puis j’aime beaucoup la personnalité d’Aliyah Boston, c’est une joueuse très intelligente et agressive sur le terrain.
J’ai eu la chance de rapidement faire sa connaissance en dehors et c’est la gentillesse de son âme qui m’a vraiment touchée. A Madagascar, mon club préféré sera toujours le mien MB2ALL. C’est au sein de ce club que j’ai appris à jouer au basket, que j’ai rencontré mes grandes sœurs qui sont maintenant mes coéquipières en équipe nationale et qui me poussent toujours à devenir meilleure. Puis mon joueur préféré c’est Donovan Rakotonanahary, j’admire sa capacité de toujours se relever. Son parcours n’a pas été facile mais il a toujours réussi à se révéler plus fort. C’est également ce qui nous relie et ce qui nous rend plus fort. Nous avons tous les deux évolué ici à Madagascar et avons eu la chance de poursuivre aux USA. Connaître quelqu’un qui vit le même parcours que soi est toujours un atout. »
Elias Fanomezantsoa
