Une finale légendaire, une victoire inédite, un exploit monumental. C’est un jour qui restera gravé dans l’histoire de la pétanque internationale. En effet, pour la première fois depuis la création du Mondial La Marseillaise, une équipe étrangère s’est imposée face à l’élite française. La triplette malagasy composée d’Yves Cédrick Rakotoarisoa, de Lova Satamandimby Rakotoarisoa et de Tiana Laurens Razanadrakoto, surnommé « Tonnerre », a brillé jusqu’au bout malgré la tension. Et elle a réalisé l’exploit en s’adjugeant la 64e édition du prestigieux tournoi.
La rencontre a duré plus de 2h45, sous tension, dans une atmosphère électrique. Opposés aux redoutables tenants du titre, Philippe Quintais, Philippe Suchaud et Jean-Claude Jouffre, les Malagasy ont entamé la partie sur les chapeaux de roues, menant 7-0 dès la septième mène. Malgré une remontée tentée par les Français, les champions en rose ne sont jamais parvenus à combler l’écart.
La dernière mène fut le théâtre d’un suspense insoutenable : alors que Tonnerre place une boule décisive, Suchaud riposte avec un superbe palet glissant. Mais Lova Rakotoarisoa répond par une frappe implacable. Tonnerre reprend le point, Suchaud manque sa cible, et Quintais échoue à deux reprises au tir. Score final 13-10.
Cette victoire dépasse le simple cadre sportif. L’équipe Rakotoarisoa a su faire preuve d’une résilience extraordinaire. Quelques jours plus tôt, le 7 juillet, ils avaient été agressés et menacés verbalement après leur victoire lors du 5e tour. Loin de se laisser abattre, ils ont enchaîné des performances éclatantes jusqu’à cette finale historique.
Avec ce sacre, Madagascar inscrit son nom en lettres d’or dans l’histoire de la pétanque. Face à une triplette cumulant neuf titres à La Marseillaise, les Malagasy ont démontré que talent, sang-froid et passion peuvent renverser les plus grandes légendes. Le public marseillais, d’abord stupéfait, a fini par saluer l’exploit comme il se doit avec respect et émotion.
« C’est historique. Inoubliable. Un rêve devenu réalité », confiait Yves Cédrick Rakotoarisoa, les larmes aux yeux, au micro d’un journaliste à l’issue de la finale.
Elias Fanomezantsoa