L’émotion reste vive après la découverte, en début de semaine, des corps sans vie des deux gérants de l’hôtel Le Venus, situé aux 67Ha Sud. Les victimes, frère et sœur d’origine chinoise mais de nationalité malagasy, sont identifiées comme C. H. S. Antoine (63 ans) et sa sœur C. (64 ans), tous deux natifs de Toamasina.
Après l’autopsie pratiquée à la morgue de l’HJRA, les proches des défunts, venus spécialement de Toamasina, ont procédé à leur inhumation mercredi dernier au cimetière d’Anjanahary. La cérémonie funéraire s’est tenue dans la plus stricte intimité familiale.
Une enquête encore floue
Chargée des investigations, la Brigade criminelle (BC) reste pour l’heure très discrète sur les causes exactes du décès. Si certaines sources privilégient la piste criminelle, aucune confirmation officielle n’a été donnée. La forte décomposition des corps – retrouvés allongés côte à côte sur un lit – complique la recherche d’éventuelles traces de blessures. « Nous sommes encore dans la phase de collecte d’indices et d’éléments pouvant déterminer la véritable cause de la mort », a indiqué une source policière à Anosy.
Une alerte donnée par une proche
C’est une amie du duo, R. I. La, domiciliée à Ambohimanarina, qui a donné l’alerte. Inquiète du silence inhabituel des gérants et de la fermeture du restaurant, signalée depuis le 11 septembre par une pancarte « Congé annuel », elle s’était rendue au commissariat du 7ᵉ Arrondissement. Ses soupçons se sont confirmés lorsqu’une odeur pestilentielle a commencé à s’échapper de l’établissement, ce qui a également alerté le voisinage.
L’affaire reste pour l’instant entourée de mystère, en attendant les conclusions de l’enquête.
F.R
A l’heure où les technologies ne cessent d’évoluer dans le monde, les appareils électroménagers continuent de susciter l’intérêt des consommateurs. A Madagascar, les grandes enseignes rivalisent d'ingéniosité pour offrir la meilleure offre à leur clientèle, à l'instar des magasins Baolai. « Pour satisfaire le public, en ce moment, nous proposons des remises dans tous nos showrooms d’Analakely, Soarano et Bazar Be Toamasina. Pour un réfrigérateur acheté, un Smartphone vous sera offert. Et une "Promotion rentrée" est de mise avec nos Smart TV 4K de marque Hisense. Un nouvel arrivage d’articles de premier choix, au design tendance, est déjà disponible pour tous les budgets et pour tous les goûts », d'après un responsable. On y trouve notamment des réfrigérateurs 137 litres (blanc gris), disponibles à partir de 799.000 ariary seulement, des mini-radios baffles Bluetooth, Canvas TV 4K Qled - mini Led - Uled tv - écrans Oled et Smart TV - disponibles à partir de 17 jusqu’à 120 pouces (avec une garantie d’un an), des kits solaires complets qui comprennent un convertisseur, des panneaux mono et polycristallins, une batterie.
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Le Festival du rire « Jôkôsô » marque cette année sa cinquième édition avec un enthousiasme renouvelé, consolidant sa position essentielle dans le paysage culturel et humoristique. Réparti sur deux périodes distinctes, du 26 au 28 septembre et du 3 au 5 octobre, cet événement incontournable se déploiera dans une variété de lieux partenaires, offrant au public une expérience riche, diversifiée et immersive à travers des espaces dédiés à l’art de divertir par le rire.
Considéré comme l’un des rendez-vous majeurs de l’humour, cet évènement rassemble chaque année des artistes renommés aux côtés de jeunes talents prometteurs, dans une programmation ambitieuse et éclectique. Pour cette édition spéciale, un véritable mélange de formats prendra vie sur scène : spectacles de stand-up, improvisations hilarantes, performances interactives et bien d’autres surprises. Cette diversité d’approches vise à séduire un public large, incluant familles, groupes d’amis, amateurs de culture et fans de comédie. A l’affiche figureront des artistes de renom tels que Gothlieb, Eric et Honorat, Etsetra Etsetra, Philjo, Tsarafara, Aina Maharavo, Dadavy, ainsi qu’une multitude de jeunes talents en pleine émergence. Leur présence garantit des instants d’émotion, de partage et de rire sincère, le tout dans une ambiance conviviale et chaleureuse.
La programmation valorise également la richesse des scènes locales et internationales, mettant en lumière l’importance de la diversité culturelle et linguistique dans l’univers de l’humour contemporain. Ce festival ne se résume pas seulement aux spectacles : il se veut être un espace de rencontre et de dialogue, prônant des valeurs d’inclusion, de tolérance et de partage. Lors de la conférence de presse annonçant cette cinquième édition, les organisateurs ont insisté sur leur volonté de faire du Festival du rire un lieu où chacun peut se retrouver, s’unir autour du rire et célébrer la richesse humaine sous toutes ses formes. Cette édition promet d’être un moment phare du calendrier culturel de 2025, un événement incontournable pour tous ceux qui croient au pouvoir universel du rire. Plus qu’un simple festival, il s’agit d’une véritable célébration de la vie, de la culture et de l’humour, où chaque spectacle offrira une expérience unique, authentique et profondément humaine.
Si.R
Le football malagasy s’apprête à vivre un nouveau tournant dans son histoire. Deux clubs de la Grande île entrent en lice, ce week-end, dans les compétitions interclubs de la Confédération africaine de football (CAF). Elgeco Plus, le double champion, s’engagera en Ligue des champions et AS Fanalamanga en Coupe de la Confédération.
Pour son premier tour préliminaire en Ligue des champions, Elgeco Plus, champion de Madagascar 2025, affrontera les Silver Strikers du Malawi. Le match aller est programmé demain dimanche 21 septembre à 15h00 au stade de Côte d’Or, à l’île Maurice, tandis que la manche retour se jouera à Lilongwe, au Malawi, le 26 ou 27 septembre.
Afin de renforcer son effectif, le club dirigé par Oelison Rafanomezantsoa, dit Careca, a enregistré l’arrivée de quatre internationaux locaux, vice-champions du dernier CHAN : Gregas (CFFA), Toky Niaina (COSFA), ainsi que Toky et Nicolas (Fosa Juniors). Leur expérience du haut niveau constitue un véritable atout dans cette campagne africaine. A ces recrues locales s’ajoutent deux renforts offensifs camerounais, Ismail et Raul U, venus densifier l’attaque. La délégation malagasy a quitté Antananarivo jeudi dernier pour Maurice afin de finaliser sa préparation.
Dans le même temps, l’AS Fanalamanga, finaliste de la Coupe nationale 2025, défiera le Club Ferroviário de Maputo en Coupe de la Confédération. Le match aller est prévu le 21 septembre dans la capitale mozambicaine, tandis que le retour se jouera également à Maputo le 26 septembre. L’équipe, encadrée par l’expérimenté Titi Rasoanaivo, mise sur une discipline tactique et une solidarité collective pour espérer créer la surprise.
La participation simultanée de deux clubs malagasy à ces tournois continentaux illustre la progression du football national et l’ambition croissante des acteurs locaux. Entre l’expérience des Barea du CHAN, l’émergence de jeunes talents et l’appui des autorités sportives, Madagascar veut franchir un cap et s’imposer peu à peu sur l’échiquier africain.
Elias Fanomezantsoa
La Grande Île s’embrase, “tout feu, tout flamme” au sens propre du terme. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, les flammes dévorent forêts, broussailles et champs, laissant derrière elles un paysage noirci et la désolation. Malgré les millions de dollars investis chaque année pour la préservation de l’environnement, Madagascar continue de brûler : près de 6 millions d’hectares sont réduits en cendres chaque année.
Quels sont les facteurs qui déclenchent ces incendies ? Quelles en sont les conséquences sur les populations, la biodiversité et le climat ? Et si les arrêter complètement paraît impossible, quelles mesures peuvent encore limiter leur ampleur ? Ce dossier explore ces questions à travers les causes naturelles et humaines des feux, leur impact économique et écologique, ainsi que les stratégies locales et nationales pour tenter de protéger ce qui reste de l’Ala Atsinanana et des autres forêts emblématiques de la Grande Île.
L’urgence palpable sur le terrain
“Na ho tapitra aza ny Ala Atsinanana “, disaient nos arrière-grands-parents pour parler de ce qui n’arriverait jamais. La forêt de l’Est, tapissée d’arbres géants, bruissant de vie, paraissait éternelle. Dans l’imaginaire collectif, elle incarnait l’inépuisable, l’indestructible. Employer ce proverbe, c’était convoquer l’évidence : impossible que l’Ala Atsinanana disparaisse, tout comme il serait impensable qu’un jour le soleil oublie de se lever. Aujourd’hui, ce dicton résonne comme une ironie cruelle. Chaque saison sèche, Madagascar s’embrase : des collines rouges de l’Imerina aux lisières luxuriantes de l’Est, en passant par les savanes du Sud, les flammes avancent, implacables.
“Sur la route nationale 7, du côté du plateau de Ihorombe, alors que nous revenions d’une mission dans le Sud, une lueur inhabituelle s’est dessinée à l’horizon. Les flammes dévoraient les collines avec une intensité inquiétante. Des habitants, armés de simples branches, tentaient de contenir l’incendie avec des moyens dérisoires. Le feu était fort, le vent instable, et la fumée épaisse.
Sur place, l’urgence était palpable. Les villageois nous ont fait signe de ne pas nous arrêter. ‘Passez vite, accélérez entre les fumées’, nous ont-ils lancé, le regard tendu. Nous avons suivi leur conseil, le cœur battant, les vitres fermées, les yeux rivés sur la route. Le souffle brûlant du feu, les volutes de fumée, l’odeur âcre… tout rappelait que dans ces régions, même le retour d’une mission peut devenir une traversée à haut risque”, raconte Tiana Rakotobe, employée sur un projet dans le Sud.
Ce moment illustre la vulnérabilité du territoire face aux incendies, souvent liés à la sécheresse prolongée, au tavy, aux feux de brousse volontaires ou non, alliés à l’absence de dispositifs de prévention et de lutte. Dans le Sud comme ailleurs, l’eau et les moyens manquent pour éteindre les feux et les communes rurales restent démunies face aux flammes.
Derniers feux de forêts en date ce mois de septembre 2025 sont ceux du Parc National d’Ankarafantsika. Un incendie d’une ampleur inhabituelle a ravagé la partie nord du parc national d’Ankarafantsika, dans la région de Boeny. Les flammes ont démarré dans les zones de Mahatazana et Maroaboaly, s’étendant rapidement à cause de la sécheresse et du vent. Plus de 300 personnes se sont mobilisées pour contenir le feu — agents du Madagascar National Parks (MNP), sapeurs-pompiers, militaires, civils — mais les dégâts n’ont pas encore été pleinement évalués.
L’événement a déclenché une vive polémique entre les responsables du parc et les autorités régionales. Le gouverneur de Boeny a publiquement critiqué la gestion du MNP, l’accusant d’inaction et de manque de coordination. En retour, le MNP a défendu son dispositif, affirmant que les feux avaient été maîtrisés grâce à une mobilisation rapide, et que les zones les plus sensibles du parc — cœur de biodiversité — avaient été préservées.
Le ministère de l’Environnement a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer l’origine exacte des incendies et identifier les responsables. Dans un contexte de sécheresse prolongée, où les feux de brousse se multiplient dans l’ouest et le sud du pays, cette affaire illustre les tensions croissantes entre gestion environnementale, gouvernance locale et attentes des populations.
Une saison annuelle redoutée
Nous sommes en pleine saison des feux actuellement. Cette période des feux commence avec l’arrivée de la saison sèche, dès juin, et atteint son pic entre septembre et octobre. Chaque année, elle menace les écosystèmes, la santé humaine, les moyens de subsistance et les équilibres climatiques. La combinaison chaleur, vent, absence de pluie, pratiques agricoles traditionnelles et végétation inflammable transforme chaque incendie en crise incontrôlable.
En 2024, plus de 6 millions d’hectares ont été ravagés, et déjà, pour 2025, les satellites détectent 8 676 foyers actifs. Les villageois vivent ce cauchemar au quotidien : odeur acre de fumée, ciel voilé, peur pour les champs et les maisons.
Les causes : facteurs humains, sociaux et climatiques
À Madagascar, les feux sont déclenchés par une combinaison complexe de facteurs humains, sociaux et naturels. Le tavy, pratique ancestrale d’agriculture sur brûlis, consiste à brûler des parcelles pour fertiliser temporairement le sol. Mal maîtrisé ou situé en bordure de forêt, il peut provoquer des incendies incontrôlables. Cette méthode reste largement utilisée dans les zones rurales où les alternatives agricoles sont limitées et où la pression démographique pousse à créer de nouvelles terres cultivables.
L’exploitation du bois de chauffe et la production de charbon de bois contribuent également à la fragilité de la végétation. A Madagascar, plus de 90 % de la population utilise le bois de chauffe et le charbon de bois comme principales sources d’énergie domestique. Cette dépendance massive s’explique par plusieurs facteurs : le coût élevé et l’instabilité de l’électricité, le prix inaccessible du gaz pour la majorité des ménages, et l’ancrage culturel de ces combustibles dans les pratiques quotidiennes.
Le bois et le charbon ne servent pas seulement à cuisiner : ils représentent aussi une source de revenus pour de nombreuses familles, notamment en zone rurale, où leur production et leur commercialisation sont intégrées dans l’économie informelle. Mais cette consommation entraîne des conséquences graves : la déforestation à grande échelle, la dégradation des sols, et des risques sanitaires liés aux fumées toxiques.
L’expansion agricole non durable, l’élevage et la déforestation fragmentent les forêts et rendent les incendies plus difficiles à contenir. La pauvreté, l’insécurité foncière et le manque d’infrastructures incitent certaines populations à recourir au brûlis, parfois accidentellement, lorsque des feux domestiques ou des activités humaines proches des forêts échappent au contrôle.
Les conditions climatiques aggravent le phénomène. La sécheresse prolongée, les vents forts, la chaleur extrême et le réchauffement global favorisent la propagation rapide des flammes. Les feux qui jadis pouvaient être maîtrisés se répandent désormais sur des surfaces vastes, atteignant parfois des zones isolées et difficiles d’accès, où l’alerte et l’intervention sont retardées.
Les conséquences : écologiques, sanitaires, économiques et sociales
Les effets des feux de brousse et de forêt à Madagascar sont multidimensionnels. Sur le plan écologique, les pertes de biodiversité constituent sans doute la plus grave des conséquences. Madagascar, reconnu comme l’un des “hotspots” mondiaux de biodiversité, abrite un très grand nombre d’espèces endémiques — plantes, mammifères comme les lémuriens, reptiles, invertébrés — dont beaucoup sont déjà menacées. Lorsque la forêt est détruite ou fragmentée par les flammes, les habitats essentiels pour nombre de ces espèces sont irrémédiablement altérés ; certaines espèces sont contraintes de reculer dans des zones refuges de plus en plus isolées, ce qui fragilise leurs populations et augmente le risque d’extinction.
Par ailleurs, la perte de couvert forestier a des effets directs sur le sol. La végétation joue un rôle protecteur contre l’érosion : ses racines maintiennent la structure du sol, sa couverture limite l’impact des pluies. Quand cette couverture disparaît à cause des incendies, les pluies, parfois violentes, lessivent les sols, provoquent ravines, glissements de terrains, et emportent la terre arable. Ce phénomène d’érosion réduit la fertilité des sols, rendant l’agriculture moins productive, ce qui peut pousser les communautés à encore recourir au tavy ou à étendre des terres cultivées, créant un cercle vicieux. L'eau douce peut également être affectée : les bassins versants perdent de leur capacité de régulation, la sédimentation augmente dans les rivières et lacs, ce qui dégrade la qualité de l'eau, nuit à la faune aquatique, augmente les risques d’inondations en aval.
Sur le plan sanitaire, la fumée des incendies dégage des particules fines (PM2.5 notamment), des gaz toxiques, de la suie, qui sont transportés parfois sur de longues distances, jusqu’aux zones habitées, notamment les zones urbaines comme Antananarivo ou d’autres chefs-lieux régionaux.
À Antananarivo notamment, pendant la saison des feux, le ciel est couvert d’une brume opaque recouvre la ville, comme un voile de cendres suspendu entre les collines. Ce phénomène, loin d’être ponctuel, est devenu presque quotidien en cette saison sèche. Les feux de brousse qui encerclent la capitale libèrent des volutes de fumée qui s’accumulent dans l’atmosphère, piégées par l’absence de vent et de pluie. À cela s’ajoute la pollution urbaine : gaz d’échappement, poussières, incinérations sauvages. Le cocktail est lourd, irrespirable. Ces particules provoquent des irritations respiratoires, exacerbent l’asthme, la bronchite, peuvent entraîner des complications chez les plus vulnérables — enfants, personnes âgées, malades chroniques — pendant les épisodes les plus sévères.
L’horizon reste flou, comme effacé. Les collines d’Ambohimanga ou d’Ankadifotsy disparaissent derrière un rideau gris. Le soleil peine à traverser cette couche, donnant à la lumière une teinte jaune sale, presque irréelle. Dans les quartiers bas, l’air est chargé, les yeux piquent, les respirations se font courtes. Les enfants toussent, les personnes âgées s’enferment. Et pourtant, la ville continue de vivre sous ce ciel de cendres, comme si cette atmosphère étouffante faisait désormais partie du décor.
Ce brouillard brun n’est pas qu’un signe de saison : il est le reflet d’un déséquilibre profond entre pratiques rurales, pression urbaine et absence de régulation environnementale. Il rappelle que même dans la capitale, l’air peut devenir aussi rare que l’eau.
Les impacts économiques ne sont pas négligeables : les destructions de parcelles cultivées, la perte de charbons de bois ou de bois utile, la détérioration des infrastructures rurales (routes, ponts, habitations) en situation de feux non contrôlés imposent des coûts élevés aux communautés. Les collectivités doivent mobiliser des ressources pour lutter contre les incendies — matériel, main-d’œuvre, moyens logistiques — alors que souvent leur budget est limité.
Le secteur du tourisme, qui dépend de la nature, des parcs nationaux ou des réserves naturelles, pâtit aussi. Les feux abîment les paysages, les sentiers, les infrastructures de protection des aires protégées, ce qui peut décourager les visiteuses et visiteurs, entraînant des pertes d’emploi ou de revenus dans les régions concernées.
Socialement, les feux aggravent la vulnérabilité des populations rurales. Les communautés qui pratiquent l’agriculture de subsistance se retrouvent privées de récoltes, parfois de bétail. Les feux peuvent aussi causer des déplacements temporaires à la suite d’un incendie qui menace une commune ou un village. La disparition des ressources naturelles — bois, plantes médicinales, matière première pour l'artisanat, gibier — affecte les revenus complémentaires des ménages, notamment ceux déjà en situation de pauvreté. Les femmes et les enfants, souvent chargés de collecter bois de cuisson ou ressources de proximité, subissent particulièrement ces pertes.
Mesures déjà prises
Face à ce fléau, Madagascar a engagé plusieurs initiatives. Le ministère de l’Environnement et du Développement Durable, en partenariat avec des ONG telles que le WWF, a élaboré un plan de contingence national destiné à anticiper, préparer et répondre aux feux de brousse et de forêt, tout en organisant la période post-incendie. Le plan national de reboisement 2024-2025 prévoit de restaurer 75 000 hectares de terres dégradées, en ciblant les zones les plus touchées par les incendies et en impliquant les communautés locales pour assurer la durabilité des plantations.
La sensibilisation des populations sur les risques du tavy et la promotion de techniques agricoles alternatives accompagne ces efforts, tandis que des systèmes de surveillance satellitaire, tels que MODIS et VIIRS, permettent de détecter les foyers dès leur apparition et d’alerter les autorités compétentes. Certaines législations encadrent la protection des forêts, la régulation du charbon et des brûlis, et favorisent l’agroforesterie et la restauration des sols, bien que leur application reste inégale selon les régions.
Ce qu’il reste à faire
Malgré ces initiatives, Madagascar reste vulnérable. Les communes rurales, les plus exposées, manquent de moyens humains et matériels pour prévenir ou combattre efficacement les incendies, et l’accès à des systèmes d’alerte rapide reste limité dans les zones isolées. Les alternatives au tavy et à la coupe de bois ne sont pas toujours disponibles ni adaptées aux conditions locales, ce qui pousse de nombreuses familles à recourir au brûlis pour survivre. La gouvernance environnementale et l’application des lois restent hétérogènes selon les régions, tandis que le suivi des plans de reboisement et de prévention est parfois incomplet. Les changements climatiques aggravent encore la situation : les saisons sèches s’allongent, les épisodes extrêmes se multiplient et les pluies irrégulières compliquent la régénération des forêts replantées. Dans ce contexte, il devient crucial de combiner moyens financiers, organisation locale, alternatives agricoles durables, sensibilisation et coordination nationale pour transformer ces crises répétées en opportunités de restauration et de résilience.
Action concertée et durable indispensable
Madagascar se trouve aujourd’hui à un carrefour. Faut il continuer à subir, année après année, les ravages des feux de brousse et de forêt, avec leurs conséquences érosives, sanitaires, économiques et climatiques, ou de mettre en place une stratégie robuste, correctement financée, coordonnée et appliquée sur le terrain. La solution ne réside pas dans un seul secteur, mais dans la convergence des politiques agricoles, environnementales, énergétiques, de gestion des terres et de santé publique.
Les communautés locales, lorsqu’on les écoute, qu’on les forme et qu’on les considère comme des actrices plutôt que comme de simples victimes, peuvent devenir les meilleurs alliés de la prévention. Il faut se rappeler que les feux ne sont pas uniquement une “catastrophe naturelle” : ils sont largement anthropiques, prévisibles et en partie évitables. Le changement climatique les rend plus fréquents et destructeurs, mais ce sont les choix humains — dans les modes de production, l’utilisation des terres, la gouvernance et les priorités budgétaires — qui détermineront si Madagascar répète le drame saison après saison ou réussit à retrouver des paysages vivants, résilients et riches en biodiversité, au bénéfice de tous.
Données satellitaires / alertes récentes
Global Forest Watch (GFW) – Alertes VIIRS
Il y a eu 8 676 alertes de feux à haute confiance détectées en 2025 à Madagascar.
Ce nombre d’alertes est considéré comme “normal” comparativement à d’autres années, selon GFW.
Note : “alertes de feu” ne se traduisent pas directement en “hectares brûlés” — ça dépend de la taille de chaque incendie, de leur intensité, etc. Les satellites voient les “points chauds” mais pas toujours l’étendue brûlée complète avec précision.
Global Forest Watch – Deforestation alerts
Entre le 22 et le 29 août 2025, Madagascar a eu environ 64 026 alertes de déforestation (ceci concerne les alertes liées à la perte de couvert forestier), couvrant ~ 745 hectares pour cette période.
Cette donnée de 745 ha concerne donc une semaine, uniquement pour des alertes de perte de forêt, pas tous les feux de végétation ou broussailles.
Cas spécifiques – incendies dans des zones protégées etc.
Par exemple, dans la zone protégée de Manombo, district de Farafangana, un incendie a brûlé environ 89,4 hectares à partir du 19 décembre 2024. (BNGRC)
Dans la région de Sainte Luce (sud-est), des feux en janvier 2025 ont affecté des fragments de forêt, notamment des corridors de forêt littorale. Mais je n’ai pas trouvé de chiffre consolidé sur la superficie pour l’intégralité des fragments brûlés.
Limites et ce qu’on ne sait pas encore
Les alertes satellites donnent des signes de feux actifs ou de perte de couverture végétale, mais ne donnent pas automatiquement une surface brûlée précise, surtout pour les broussailles ou les feux de végétation peu denses.
Beaucoup de rapports de terrain (et de sources gouvernementales régionales) ne sont pas encore publics ou consolidés en données nationales pour 2025.
Les données de “déforestation” ne captent pas tous les feux : certains brûlent des herbages, broussailles, zones déjà dégradées et ne sont pas classés comme “forêt”.
Estimation raisonnable
À partir de tous les signaux :
On peut supposer que la surface brûlée en 2025 (feux de broussaille + forêts) est déjà dans plusieurs millions d’hectares — si on compare à 2023-2024 — mais inférieure ou comparable à celle de 2024, puisque la saison spectaculaire des feux semble moins avancée en certaines régions.
Si on prend les chiffres hebdomadaires de déforestation (ex : ~ 745 ha dans une semaine fin août pour les alertes forestières) et qu’on les projette, cela indique une perte forestière via incendies non négligeable, mais pour avoir le total, il faut encore des rapports officiels complets.
La chaleur d’été frappe à nos portes. Le climat d’intersaison touche très prochainement à son terme. Période, mutation brutale du froid vers le chaud et vice-versa, où les personnes sujettes aux allergies saisonnières provoquant des difficultés respiratoires ou asthmes souffrent. Les petits enfants et les personnes âgées sont les premières victimes. Ils supportent mal le caprice du climat. De toute manière, la chaleur s’installe progressivement au grand plaisir des âmes sensibles et des frileux.
L’entrée en lice du climat d’été annonce de fait l’arrivée incessamment de la période des pluies. Dès le mois prochain, les cultivateurs attendent, avec espoir, la tombée des premières pluies. Bien qu’il ne s’agisse pas déjà du début du « fahavaratra » proprement dit, c’est un phénomène naturel donnant le coup d’envoi aux premières brèches et un signe prometteur pour la saison culturale.
Mais, qu’en est-il des travaux entrant dans le processus d’anticipation des effets destructeurs des pluies abondantes dans la Capitale et périphéries. Les crues de Sisaony et de l’Ikopa suite aux ruptures des digues de Soavina, d’Ampanefy et d’Ampitatafika et bien d’autres dans les environs menacent les habitations de part et d’autre. De même les débordements des canaux d’évacuation dans les bas-quartiers donnent du fil à retordre aux agents de la voirie de la CUA et ainsi qu’aux populations défavorisées.
Où en sont les travaux de renforcement des digues. Les Communes environnantes et les autorités chargées de la protection civile des infrastructures villageoises contre les crues sont-elles déjà à l’œuvre. Le Chef de l’Etat Rajoelina devait tous les ans taper sur la table pour rappeler la nécessité d’enclencher les travaux d’anticipation bien avant l’arrivée des pluies. A Antananarivo, la voirie de la CUA entreprend des travaux de curage des canaux d’évacuation. En principe, ce genre de travaux doit se faire régulièrement durant toute l’année. Les débordements des eaux usées dans les bas-quartiers, sur les chaussées de Besarety ou d’Andravoahangy, d’Ampefiloha ou d’Anosy ne datent pas d’hier. Depuis la nuit des temps, les populations des zones basses, périphéries de la Ville des mille, devaient subir à chaque période de pluies du caprice des eaux. La prestation des souverains se mesuraient en fonction de leur capacité à protéger le peuple des crues. L’année dernière, on se rappelle bien des dégâts sérieux causés par les ruptures des digues de la plaine d’Alasora, de Soavina et d’Ampitatafika. Ce sont des phénomènes qui se répètent tous les ans, il parait qu’on soit toujours pris au dépourvu ! La capacité d’anticipation nous échappe-t-elle ? Il y a également le problème des remblais que nous ne sommes pas capables de contrôler et ce malgré l’existence des lois strictes.
Le manque d’anticipation touche aussi d’autres domaines. Le cas de la santé publique nous interpelle. L’arrivée de la saison chaude coïncide avec l’apparition des épidémies de choléra et de la peste. Il se trouve que ses maladies dites de la main sale ou de la pauvreté persistent. Les foyers du choléra ou de la peste, on les connait où sont-ils, mais ils sont là et résistent. Les observateurs pointent du doigt notre incapacité à anticiper. Des fois, on attend que les organismes internationaux (OMS, UNICEF) nous fouettent pour qu’enfin on fasse bouger le petit doigt.
Misère rime-t- elle avec incapacité de prévoir ?
Ndrianaivo
Lalatiana Rakotondrazafy répond avec fermeté à la récente manifestation menée par une poignée de conseillers municipaux d’Antananarivo, menée par Rakotoarisoa Faniry Alban dit Gangstabab, Clémence Raharinirina et Lily Rafaralahy. Hier, ces élus d’Opposition ont défilé dans les rues de la Capitale, traînant des bidons et répétant en boucle via un haut-parleur des propos de la sénatrice tenus en 2016 sur le délestage et l’approvisionnement en eau.
Leur objectif affiché était de « convaincre » la parlementaire de rejoindre leur mouvement de protestation contre les coupures d’électricité et les problèmes d’eau à Antananarivo. Ou de mettre la sénatrice dans l’embarras. Notons que cette manifestation a été organisée un jour de marché du côté de Mahamasina et d’Anosy. Pour beaucoup, il ne s’agit pas d’une coïncidence, mais d’un calcul prémédité par les manifestants, pour tenter de rameuter le plus de gens possibles derrière leur mouvement. Une tentative qui n’a manifestement pas eu le résultat escompté.
En tout cas, dans une réaction claire et posée, publiée sur ses réseaux sociaux, la sénatrice Lalatiana Rakotondrazafy a affirmé que ses positions de 2016 restent entièrement valables. Elle a souligné que la responsabilité principale pour résoudre ces problèmes incombe au Gouvernement exécutif, et non à une action de rue. Cependant, l’ancienne journaliste et chroniqueuse politique a tenu à rappeler que contrairement à la situation d’il y a presque dix ans, aujourd’hui, des mesures concrètes sont déjà en cours. Elle a notamment évoqué la mise en place de parcs solaires, l’installation de groupes électrogènes, ainsi que le lancement d’un appel d’offres international pour le remplacement de 64 km de conduites d’eau dans la ville.
La sénatrice a insisté sur le fait que des programmes solides existent pour résoudre ces difficultés, et qu’il ne reste plus qu’à attendre l’achèvement des travaux. Selon elle, le rôle des autorités législatives et de la population est désormais de suivre et d’accompagner la mise en œuvre de ces projets, et non de chercher à provoquer des manifestations qui n’apportent pas de solution concrète. Elle a critiqué l’Opposition pour son manque d’actualisation sur la situation réelle et a dénoncé leur volonté de semer le désordre en imaginant un scénario à la « Népal » sur le sol malgache.
Par ailleurs, Lalatiana Rakotondrazafy a laissé entendre qu’elle ne se laissera pas manipuler par des tentatives de mobilisation fondées sur des idées dépassées ou sur le sensationnalisme. Et elle de conclure ainsi en appelant à la responsabilité de tous les acteurs politiques et citoyens, estimant que la voie actuelle, basée sur des actions concrètes et planifiées, est la plus efficace pour résoudre les problèmes d’électricité et d’eau de la Capitale.
La rédaction
1945 – 2025. Cela fait exactement 80 ans que les Nations unies ont vu le jour. Le 80e assemblée générale des Nations unies à New York aura donc une consonance très particulière car marque plusieurs décennies de combat pour la paix et la sécurité dans le monde. Pour ce 80e anniversaire de l’organisation, le thème retenu est : « Mieux ensemble, 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains ».
Madagascar sera représentée par une forte délégation conduite par le Président Andry Rajoelina et son épouse, Mialy Rajoelina. Six membres du Gouvernement seront du voyage à savoir, la ministre des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika ; la ministre de l’Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Max Fontaine Andoniaina ; la ministre de la Population et des Solidarités, Aurélie Razafinjato ; le ministre de la Jeunesse et des Sports, Moustapha Marson, et le ministre de la Pêche et de l’Economie bleue, Paubert Mahatante. Cette présence malgache montre l’importance de ce rendez-vous mondial pour le pays dans la réalisation des enjeux liés au développement durable.
Une opportunité de plaidoyer
En termes de droits humains, les droits des femmes seront au centre des discussions lors d’un événement relatif au 30e anniversaire de la 4e conférence mondiale sur les femmes le 22 septembre prochain et auquel participera la délégation malgache. Il faut dire que la Grande île a réalisé un grand bond en avant en matière de droits des femmes.
Pour cause, l’engagement du couple présidentiel, notamment en matière d’égalité des genres et de lutte contre les violences. Dès l’entame de son mandat présidentiel, Andry Rajoelina a toujours donné une place de choix aux femmes. A preuve, la hausse du nombre de descendantes d’Eve occupant des postes à responsabilité aussi bien à la Présidence qu’au sein du Gouvernement. Pour sa part, la Première Dame Mialy Rajoelina a mené un combat acharné pour protéger les jeunes filles et les femmes victimes de violences à travers la législation et les différentes formes de prise en charge. Le sommet des Nations unies sera ainsi une nouvelle opportunité de porter la voix des femmes malgaches et de fixer de nouveaux objectifs pour le futur.
En outre, le débat général auquel le Chef d’Etat malgache prendra part sera également un des moments forts de ce sommet. Le Président Andry Rajoelina aura à nouveau l’occasion de s’exprimer sur la tribune des Nations unies en tant que numéro un du pays mais également en tant que porte – voix de l’Afrique australe en sa qualité de président en exercice de la SADC.
Sandra R.
Depuis le début de la semaine, plus de 3.000 patients ont reçu des soins gratuits à Ambohitrarahaba, dans le District d’Antananarivo-Avaradrano. Les prestations incluent des consultations générales, des soins dentaires et des examens de la vue, selon le communiqué de l’ambassade des Etats-Unis à Madagascar. L’activité propose également d’autres prises en charge médicales assurées par des médecins américains et locaux. L’initiative a été organisée par « Medical Missions Outreach » (MMO) venant des Etats-Unis, en partenariat avec l’Eglise baptiste d'Ambohitrarahaba et les autorités locales. Elle cible principalement les communautés vulnérables et défavorisées.
Avant-hier, la chargée d’affaires de l’ambassade américaine, Stephanie Arnold, a visité le site, accompagnée du conseiller en communication et culture, Craig Ferguson. Leur présence a permis de rencontrer les patients et de suivre les interventions. Au total, 35 professionnels de santé venus de 11 Etats américains participent à cette mission. Ils collaborent avec des médecins locaux, responsables gouvernementaux ainsi que des leaders religieux pour offrir des traitements adaptés et soutenir les familles dans le besoin.
Solidarité internationale
Cette visite souligne l’importance du contact direct avec la population et valorise les efforts humanitaires américains. Elle renforce également les liens entre les deux pays. Cette année, la MMO a déjà envoyé 541 volontaires dans 11 pays, permettant à plus de 22.000 patients de bénéficier de soins gratuits. Les interventions couvrent plusieurs domaines : consultations générales, soins dentaires, interventions chirurgicales, santé mentale et campagnes de sensibilisation à la santé publique. Les organisateurs mettent l’accent sur la coopération entre acteurs locaux et internationaux, ce qui facilite l’organisation des prises en charge et le suivi des patients. L’engagement communautaire reste essentiel au succès de ces programmes. Les responsables remercient chaleureusement tous les partenaires, notamment les participants malagasy, « Medical Missions Outreach », ainsi que les pasteurs Daniel et Rachel Brown, dont le soutien a été important pour la réussite de l’initiative.
Carinah Mamilalaina