Parmi les pionniers du rap et de la culture hip hop malgache dans les années 90, North and Center (N&C) fête cette année ses 30 ans de carrière. Un groupe emblématique qui a traversé les époques, marqué des générations et gardé intacte son identité musicale.
Tout a commencé sur les bancs de l’école
Le nom North and Center reflète les racines de ses fondateurs : l’un, Murphy, venant du Nord (Antsiranana), l’autre, KD Taliano, issu du Centre (Antananarivo). « Tout a commencé en 1995, sur les bancs du lycée Saint Joseph Mahamasina. Murphy et moi, en classe de Première L, avons partagé une même passion. Murphy écrivait déjà des textes, tandis que moi, danseur de hip hop depuis 1991, voyait dans le rap un nouveau terrain d’expression. De cette rencontre naît l’idée de créer un groupe », se remémore KD Taliano. Autour d’eux, d’autres membres joignent le groupe, à savoir Ralava, un camarade de classe de KD au SFX Antanimena, Randy, voisine de KD à Soavimbahoaka, dont la voix sublime séduit rapidement, Mike J, petit frère de KD, inspiré par leurs répétitions, Puis Katia (en 1999), Tsiory ( en 2004) et Patty (en 2007). Le groupe atteint alors sa formation complète avec 8 membres, et se forge une identité unique : un rap cool tempo, teinté de RNB et de mélodies mélancoliques, abordant la vie, l’amour et les réalités quotidiennes.
Les débuts
En 1996, North and Center monte pour la première fois sur scène à Andohalo, durant le concours « up the RAP». Venait ensuite son spectacle au Collège Sainte Famille Mahamasina où résonnait pour la première fois “Revy sa ditra, ditra sa revy”. D’ailleurs, cette chanson devient emblématique pour le groupe, d’autant plus qu’elle a été choisie comme bande originale de la série « Revy sa Ditra», diffusée sur plusieurs chaînes télévisées. A l’époque, le hip hop restait encore difficile d’accès pour le public, mais le groupe a pu ouvrir la voie.
Le premier grand concert solo de N&C se tenait en 2004 au CCAC à guichet fermé, suivi par une longue série de spectacles marquants, dont
Afondasy 2 (2005),
Soavita Tamatave (2005, 4000 spectateurs – complet),
Fianarantsoa (salle comble malgré un prix d’entrée élevé),
Torajofo à Antsonjombe (2005), aux côtés de Jerry Marcoss, Ambondrona, Lôla, Tsiliva…. La portée de “Tsy Digniko”, une chanson marquant la carrière du groupe, y a pu être mesurée
CC ESCA (2010, guichet fermé).
Les chansons phares
La musique de N&C, autoproduite depuis le début, se fait une place durable dans le paysage malgache. Parmi ses titres marquants figurent :
Revy sa ditra / Ditra sa revy, un titre célébrant les 30 ans avec le groupe,
Miverena ianao, avec un refrain en anglais,
Voady, hymne d’amour et de promesse,
Very aho, sur les séparations douloureuses,
Magnigny (tube de 2004),
Mahatsiaro (une chanson de Rossy)
Tsy digniko (2005),
Sedra (Jeedai feat Randy), remixé plus tard,
Tsy ampahafiriny,
Lôso anao (BO du film Rimorimo en 2007),
Nenina (Donat feat. Mike J).
Leurs chansons plus récentes, comme Mama, Samy love, Papa sôsy, Rahoviana ihany (juin 2025), continuent d’illustrer la fidélité du groupe à son style.
Pilier de la culture hip hop
North and Center, ce n’est pas seulement un groupe, c’est aussi un pilier de la culture hip hop malgache à travers son leader KD qui est le fondateur du Clan 8mm en 2000, aux côtés de Jeedai, Mashakado, Ra Lav, Mike J, Bôbô, .... Il figure également parmi les membres fondateurs du Clan L Dazz avec G Prince, OL, Kapodah. De plus, il est à l’origine du Clan Tangala Mainty aux côtés de OL et Kapodah en 1999, ainsi que du label « Ray Lasy» à Antananarivo et Toamasina. Le fondateur de N&C est aussi un :
Pionnier et promoteur du Rap Gasy à Tamatave depuis 1996 jusqu’à maintenant
Créateur de l’ARC Studio en 2002, focalisé à 90% sur le hip hop à Madagascar et où sont passés différents artistes dont Raboussa. D’ailleurs le premier album de N&C, composé de 14 titres, est sorti en 2005 avec l’ARC Studio
Détecteur de talents (Big Jimdah, Ra Best, Kim, Raleva, Odar, Real Tamatave,…),
Animateur de nombreuses émissions rap sur Radio Fanamby, Radio Record, Sky FM Tamatave, Fréquence Plus.
Apparitions et célébration des 30 ans
North and Center était à l’affiche du concert Génération 2000 à Antsahamanitra en 2022. En 2024, le groupe a fait des apparitions au Rap Old School (RDJ), à la finale Kopi Kolé au Coliseum, et dans plusieurs événements privés à Tamatave et Antsirabe.
Pour 2025, un concert inédit au Palais des Sports Mahamasina, le dimanche 30 novembre, viendra célébrer les 30 ans du groupe. La scène vibrera d’abord au rythme des invités de prestige, réunissant aussi bien les figures du rap “old school” que les voix montantes de la nouvelle génération de la musique urbaine. La seconde partie du spectacle sera naturellement dédiée à North and Center, qui revisitera ses plus grands classiques tout en dévoilant ses dernières créations. Tout ceci dans une atmosphère de nostalgie partagée entre les artistes et leurs fans.
Un nouvel album en perspective
Outre le grand concert d’anniversaire prévu au Palais des Sports, North and Center programme une série d’événements pour les mois à venir. Le groupe annonce, entre autres, une nouvelle chanson accompagnée d’un clip, témoignant de sa créativité toujours vivante. Le public aura également l’occasion de le retrouver lors d’une tournée à Tamatave, suivie d’un autre événement à Antananarivo, réunissant ses fans de la Capitale. Ce qui n’est pas des moindres, N&C prépare la sortie d’un nouvel album, toujours dans le cadre de ses 30 ans et symbole d’un parcours artistique riche.
Figure majeure du Rap Gasy, North and Center a su rester fidèle à son identité, marquant les cœurs avec une musique noble, intemporelle et éducative. Le groupe a accompagné des générations, surmonté les épreuves et continue à représenter la force du hip hop malgache. Son héritage se lit autant dans ses tubes immortels que dans l’inspiration donnée à de jeunes artistes comme Mr Sayda ou Sphynx, autrefois simples spectateurs. Avec la célébration de son 30ᵉ anniversaire, le groupe promet une fois encore de prouver qu’il fait partie des piliers indestructibles du rap et du hip hop à Madagascar.
P.R.
Une affaire qui expose encore les magouilles de la Fédération.
Une humiliation de plus pour le sport malagasy… et un scandale qui met une nouvelle fois la Fédération malagasy d’athlétisme (FMA) face à ses incohérences.
L’athlète malagasy Ralisinirina Marthe, dite Ralisy, devait représenter Madagascar ce samedi 29 novembre au Meeting de La Réunion et de l’océan Indien à l’Étang-Salé. Mais la sprinteuse n’a jamais quitté le sol malagasy. Elle est restée bloquée mardi au comptoir d’enregistrement d’Ivato, alors que ses coéquipiers embarquaient sans difficulté.
Un billet “annulé” à la dernière minute
Contactée peu après l’incident, Ralisy explique qu’elle disposait d’un visa en règle, mais que son billet a été invalidé, son nom ne figurant plus sur la liste des passagers.
« Air Austral m’a confirmé que le problème ne venait pas d’eux », indique-t-elle, encore choquée.
Rapidement, des publications sur les réseaux sociaux accusent la FMA d’avoir retiré elle-même le billet de l’athlète. Une accusation que la Fédération rejette, mais qui interroge. Un visa ne peut être obtenu sans billet confirmé, ce qui signifie que le billet de Ralisy était bel et bien valide au moment du dépôt de sa demande. Comment un billet confirmé et utilisé pour l’obtention d’un visa pourrait-il être “inexistant” le jour du vol ?
La version fragile de la Fédération
Interrogé hier, le président de la FMA, Dominique Raherison, s’est empressé d’écarter toute responsabilité.
« La Fédération n’a ni le droit ni la capacité d’annuler un billet », assure-t-il.
Selon lui, cinq athlètes dont Ralisy ont été sélectionnés par la FMA et validés par le ministère. Les billets, émis par les organisateurs réunionnais, auraient tous été conformes.
Sauf que le président admet un élément troublant. La liste envoyée à la compagnie le jour de l’embarquement contenait neuf noms malagasy, alors que la liste officielle n’en comptait que six (cinq athlètes et un accompagnateur qui est le chef délégation).
Trois individus supplémentaires, dont l’identité reste inconnue, se seraient donc glissés dans la délégation.
« Ce sont peut-être ces passagers non prévus qui ont entraîné des ajustements et l’annulation du billet de Ralisy », avance timidement le président.
Un «ajustement», qui tombe curieusement… sur l’athlète pour laquelle le ministère et plusieurs personnalités s’étaient mobilisés.
Une mobilisation exceptionnelle finalement réduite à néant. Le cas de Ralisy avait pourtant fait l’objet d’une chaîne de solidarité peu commune, résolution express de son problème de passeport grâce à la Police nationale ; visa obtenu sans difficulté ; prise en charge totale (billet, hébergement, équipements, argent de poche) par les organisateurs de La Réunion ; soutien du ministre de la Jeunesse et des Sports, du député Tafs Ramahafadrahona et de plusieurs personnalités.
Tout était prêt. Tout était validé.
Jusqu’à ce que son billet «disparaisse» mystérieusement. Accusations de sabotage et perte de crédibilité.
Selon Soa de Valiha, très suivie dans le milieu sportif, la Fédération aurait « délibérément fait annuler » le billet de l’athlète. Elle dénonce des agissements qui « détruisent l’avenir des jeunes » et affirme que les partenaires étrangers « ne font plus confiance » à la Fédération.
Que la version soit exacte ou pas, la FMA n’apporte aucune explication solide. Comment trois personnes inconnues se retrouveraient-elles sur une liste officielle ? Qui les a ajoutées? Pourquoi seule Ralisy, dont le billet était validé pour son visa, a-t-elle été bloquée ?
Pourquoi aucune procédure d’urgence n’a été déclenchée pour lui permettre de voyager ?
Un nouvel épisode d’un mal profond
Ce scandale ravive les critiques contre une Fédération régulièrement accusée de favoritisme, opacité et gestion catastrophique.
Il illustre aussi les obstacles absurdes auxquels les athlètes malagasy sont confrontés pour participer à des compétitions internationales… même à 800 km de chez eux.
Pendant que ses coéquipiers s’aligneront ce samedi à l’etang-Salé, Ralisy, elle, restera à Madagascar victime d’un système où la transparence semble être la grande absente.
Elias Fanomezantsoa

L’enquête sur le meurtre atroce du petit Miguel, 6 ans, survenu dans la nuit de vendredi à samedi à Tsimbazaza, connaît un tournant décisif. Quatre individus impliqués dans cette affaire ont été déférés au Parquet d’Anosy lundi dernier. A l’issue de leur audition, deux suspects ont été placés sous mandat de dépôt.
Parmi eux figure une femme, principale personne soupçonnée : la belle-mère de la victime. Cette dernière a été provisoirement incarcérée à la prison d’Antanimora. Selon une source proche du dossier, le père du petit garçon s’est constitué partie civile, une démarche qui aurait surpris la mère biologique de Miguel. « Je ne l’ai appris qu’au Parquet, alors que je n’avais pas encore pris la même initiative que mon ex », confie-t-elle, non sans amertume.
Les services météorologiques annoncent de fortes pluies pendant deux jours. Celles-ci touchent principalement plusieurs Districts de la Région d’Analamanga. Les cumuls de précipitations pourraient atteindre 50 à 100 mm en l’espace de 24 heures, un niveau susceptible d’engendrer diverses perturbations. Ces ppluis intenses pourraient provoquer une désorganisation des activités quotidiennes, notamment dans les zones urbaines où la circulation devient rapidement difficile en cas d’inondation. Les prévisionnistes alertent également sur un risque accru de stagnation des eaux, de montée des rivières ainsi que de glissements de terrain dans les secteurs les plus vulnérables. Certaines routes pourraient également être endommagées, compliquant ainsi les déplacements.
Le Gouvernement lance un Appel à manifestation d’intérêt pour le recrutement de 23 chefs de Région. La date de clôture du dépôt des dossiers de candidature est fixée pour le 28 novembre prochain.
D’emblée, des observateurs attentifs trouvent curieux d’acter prestement un tel « Appel ». Y a-t-il urgence ? Est-ce qu’un Appel à manifestation d’intérêt pour recruter des chefs de Région présente un caractère si urgent. Vu les urgences prioritaires du moment, cet Appel ne peut-il pas attendre un peu ? N’y a-t-il pas d’autres choses plus importantes et plus essentielles ?
Initiative. L’établissement financier SOLIDIS a annoncé, hier à Ambohijatovo, la mise en place d’un nouveau mécanisme destiné à appuyer les micro, petites et moyennes entreprises (MPMEs) confrontées aux récentes perturbations économiques, politiques ou climatiques. L’initiative, élaborée avec plusieurs institutions de microfinance, prévoit une ligne de crédit ajustée aux besoins immédiats des petites structures impactées par des arrêts d’activité ou des baisses brusques de revenus.
Au-delà de la diplomatie, la présence turque à Madagascar prend une dimension économique.
Depuis l’ouverture de l’ambassade de Türkiye à Antananarivo en 2010, les relations entre les deux pays ne cessent de se renforcer. La visite du Président Recep Tayyip Erdogan a marqué le début d’une nouvelle ère de coopération et d’amitié. L’ambassade agit surtout comme une « ambassade économique ». Cette dernière soutient les entreprises turques qui veulent investir à Madagascar et encourage les échanges commerciaux.
Du sang neuf sur la littérature malagasy. Une nouvelle génération de lecteurs découvrira bientôt l’héritage littéraire de deux géants de la poésie et de la littérature malagasy, et ce grâce à la publication de deux ouvrages « jeunesse » inédits. Ces livres, destinés aux enfants de 8 à 13 ans, incarnent une initiative ambitieuse visant à faire rayonner le patrimoine culturel national auprès des plus jeunes, en leur offrant un accès accessible, bilingue et captivant à la vie et aux œuvres de Jean Joseph Rabearivelo et Jacques Rabemananjara.
La Haute Cour constitutionnelle (HCC) a rendu, ce mardi, un arrêt marquant la réintégration de trois anciens membres du Gouvernement dans leurs fonctions parlementaires. Cette décision met fin à la suspension de leur mandat et entraîne le remplacement immédiat de leurs suppléants. Saisie via des requêtes enregistrées au greffe, la HCC a jugé recevable les demandes, en vertu de l'article 116 de la Constitution qui confère à cette juridiction la compétence de statuer sur les élections législatives et sur le statut des parlementaires élus.