Publié dans Culture

Troupe «  Bakomanga » - Mariette Rasoarinala n’est plus

Publié le jeudi, 02 juillet 2020

Le monde de la musique est en deuil. La rage de la mort a encore une fois frappée, et cette fois-ci, elle a touché une grande figure de la musique malagasy. Mariette Rasoarinala, connue sous le nom de scène " Bakomanga ", portant d'ailleurs le nom de sa propre troupe folklorique est décédée, hier, à l’âge de 67 ans. Selon une source familiale, elle a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Bakomanga se distinguait par sa voix dotée d'une grande dose de trémolo mais surtout de douceur avec bien sûr une touche de zozotement quand elle chante.

Cette grande figure du Vakodrazana Malagasy a contribué à populariser la musique malagasy à l'instar de ce genre musical,  à travers le monde. Mariette Rasoarinala est née en 1953. Elle a baigné dans la musique depuis sa tendre enfance. Elle chante, danse et anime aussi bien les bals populaires que les cérémonies de mariage. C’est en 1964 qu’elle a intégré le groupe Ramafadrahona en tant que chanteuse et danseuse. Puis, elle a créé la troupe «  Bakomanga » en 1996.

Bien qu’elle fasse partie des artistes qui ont rayonné et ayant commencé leur carrière musicale des années 60, aucune des générations qui se sont succédé ne l’a pas connu à travers ses morceaux «  Bakomanga », «  Raozy Maria » ou encore dernièrement la reprise de "Dia ilay fitia". Ces chansons sont même toujours chantées dans les karaokés et il ne se passe aucune fête, de mariage ou autres, sans que ces tubes de toujours ne passent. Avec sa voix suave et ses « latsi-tanana »,  elle a séduit plus d'un et non seulement dans les hauts plateaux, mais dans le monde entier. Bakomanga a déjà porté haut le flambeau de Madagascar dans différentes pays comme le Japon, l’Algérie et la France. En juin 2014, sa troupe a même représenté la Grande île à travers le Vakodrazana, ce patrimoine vivant perpétuant à la fois un répertoire de danses de nos Régions accompagné des tenues et autres caractéristiques témoignant de la particularité des danses traditionnelles régionales de Madagascar au festival intitulé " Dance Africa" qui s’est tenu à New York.

Ce qui a choqué plus les fans était que ces derniers l'ont encore vu sourire et resplendissante dans le dernier clip «  Stopeo ny Corona » rassemblant une vingtaine d’artistes concernant la sensibilisation de la population face aux dangers du  coronavirus. Plusieurs hommages ont donc été rendus notamment sur les réseaux sociaux, par les artistes mais également par les milliers de fans à Madagascar ou à l'étranger. «Elle laisse un héritage immense pour la culture, trop vaste pour qu’on puisse tout citer», a dit son fils et « elle a aussi beaucoup fait pour la culture dans son pays mais surtout, elle a valorisé la musique malagasy en la faisant connaître à travers le monde». En tout cas, on se souviendra d'elle comme une femme stylée, amusante mais surtout aimable avec un caractère de mère et de leader de groupe. Sérieuse dans son domaine de travail c'est-à-dire la musique, un monde où elle excelle depuis une décennie, sa famille et surtout ses proches auront toujours le souvenir d'elle d’une grande femme avec un grand cœur. La musique était tout pour elle. Elle laissera donc un grand vide dans le milieu de la musique mais surtout du Vakodrazana. Heureusement que ces descendants sont déjà là pour porter de nouveau le flambeau. L'équipe de la rédaction de la Vérité présente ses sincères condoléances à ses familles et proches.

 Recueillis par Anatra  R.

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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