Ce choix nous a pris de court mais on l’a respecté », se remémore son père, Marc Rakoto, responsable dans le milieu du tennis malagasy à l'époque. C'était le début de la longue marche de la reconversion d'Ilo Rakoto, aujourd'hui âgé de 20 ans. Dans ce concours national de piano, Madagascar Mozarteum en 2018, il trustait la première place. Dans la foulée de ce sacre national, il intègre l'Ecole normale de musique de Paris Alfred Cortot. Quatre ans après son départ de Madagascar, Ilo Rakoto est de passage au pays et profite de cette occasion pour partager avec une assistance restreinte les fruits de son dur labeur.
C'était samedi dernier au Radisson Blue Hôtel de Water Front à Ankorondrano où tout le monde a ressenti que le tour d'horloge du récital offert par Ilo Rakoto est vite passé. Trop même. Le jeune prodige qui est entré de plain-pied dans la cour des grands a ébloui plus d'un. « C'est un super doué. Avec une aisance déconcertante pour jouer des morceaux difficiles, je lui tire mon chapeau », avoue le Professeur Razafintsambaina, un renom dans le domaine de la médecine et de la musique classique. Durant sa prestation, Ilo Rakoto a emmené l'assistance dans son monde. Un monde de douceur, de magie et de la virtuosité. « Maintenant, je lui conseille de participer à des concours internationaux. Il a l'étoffe de s'y briller », avance Ny Hasina Andriamanjato, fin connaisseur. Et ce ne sont pas Valérie Raveloson, visiblement émue à la fin du récital, et Mirana Randria, qui ont guidé les premiers pas d'Ilo Rakoto dans cette voie, qui vont dire le contraire.
Entre son départ de 2018 et son bref retour au pays, Ilo Rakoto a accroché sur son mur le diplôme d'enseignement supérieur avec mention très bien et félicitations du jury. Excusez du peu. Actuellement, selon son père, Ilo prépare le Diplôme supérieur d'exécution dans la classe du grand pédagogue Marian Rybicki. En parallèle, il étudie la musique de chambre avec Nina Patarcec. Avec ces grands noms dans son entourage, Ilo Rakoto est sur de bons rails pour arriver à la gare de la réussite. C'est d'ailleurs le souhait de tous à la fin du récital de samedi dernier. Le standing ovation accordé par l'assistance à ce futur grand pianiste est plus que justifié.
La Rédaction