Par ailleurs, Ranoë déplore les idées fausses qui circulent parfois, comme celle sous-estimant sa diffusion : le malagasy compte plus de locuteurs que l’hébreu, preuve de son dynamisme et de son influence. Pour l’écrivain, la mondialisation offre certes des opportunités de progrès et d’interconnexion, mais elle représente également un danger imminent. A ses yeux, cette vaste évolution mondiale risque d’engloutir la langue malagasy, amenant avec elle un affaiblissement culturel. Ce péril ne provient pas uniquement de la domination des langues étrangères, mais aussi de la manière dont le malagasy est marginalisé dans des domaines clés tels que les discours publics, le commerce et l’éducation. Il appelle à une mobilisation collective, affirmant qu’il faudra des acteurs déterminés pour contrer cette tendance destructrice.
Madagascar porte également les stigmates de son histoire coloniale, marquée par sept décennies de domination française, ayant installé la langue de Molière dans le milieu éducatif dès la Première République. Aujourd’hui encore, l’héritage francophone demeure puissant, comme en témoigne la multiplication des écoles françaises.
Filon
Pourtant, l’ecrivain Ranoë reste ferme dans son optimisme, affirmant que la langue malagasy est plus qu’un simple symbole identitaire car c’est également un outil essentiel pour bâtir une Nation solide et fière de son enracinement culturel. Pour lui, la langue nationale doit être vue comme une force active, capable d’accompagner Madagascar dans son développement. C’est grâce à elle que le pays pourra continuer à briller sur la scène mondiale, tout en restant fidèle à ses valeurs fondamentales. Selon ses propos, le malagasy s’impose comme une clé indispensable pour concevoir un avenir prospère, sans jamais renier les traditions.
Le congrès d’Ambatondrazaka dépasse ainsi le cadre d’une simple célébration culturelle. A cet effet, il incarne un appel urgent à sauvegarder un trésor inestimable. Ranoë et ses collègues insistent sur le fait que l’avenir de la langue malagasy repose entre les mains des Malagasy eux-mêmes, où qu’ils soient dans le monde. Et comme il conclut avec émotion : cette langue est bien plus qu’un moyen de communication. Celle-ci représente l’espoir ainsi que le cœur vivant de l’histoire pour les générations futures.
Si.R