Publié dans Dossier

Princesse Fenosoa Ralandison Ratsimamanga - « Je suis une mère de famille et dirigeante d'entreprises »

Publié le dimanche, 08 novembre 2020

Aux côtés des autorités depuis le retour du couronnement du dais royal de Ranavalona III jusqu'à la cérémonie d'inauguration du Rovan'iMadagasikara, jeudi et vendredi dernier. Beaucoup se sont posé des questions sur son identité. Après avoir résumé sa généalogie, elle a accepté de nous accueillir chez elle à Amboatavo Itaosy pour plus d'informations à son sujet. Elle, c'est la Princesse Ralandison Fenosoa Harivola Ratsimamanga.

 

La Vérité (+) : Etes-vous vraiment une princesse ? Si oui de quelle descendance ?

Princesse Ralandison Fenosoa Harivola Ratsimamanga (=) : Oui, je le suis même si je ne réclame pas ce titre dans la vie quotidienne. En fait, le fils du frère de Razafindrahety, connue de tous sous l'appellation de Ranavalona III, s'est marié avec la Princesse Razafindrazaka, une fille adoptive de Ranavalona II, Ramoma de son vrai nom. Ce couple royal a donné naissance au Prince Ratsimamanga, qui fut exécuté un 15 octobre par les colons. C'est mon arrière grand-père, le père du Prince RafaralahyRatsimamanga. Ce dernier étant le père de ma mère. Bref, je suis une descendante de Ranavalona II et Ranavalona III.

(+) : Vous étiez une « inconnue » du public pendant des années. Pourquoi cette discrétion ?

(=) : Je suis une mère de famille et dirigeante d'entreprises mais j'étais et je reste discrète dans la vie quotidienne. Ma famille était victime de persécutions, d'exil et d'exécution, notamment pendant la colonisation. Cette époque nous a traumatisés, non seulement mes ancêtres et ma famille mais aussi les employés du Palais qui en étaient victimes, ce qui explique notre discrétion. Mon grand- père, le Dr RafaralahyRatsimamanga, a été exilé à l'étranger, sous prétexte d'avoir obtenu une bourse d'études car il est issu des 2 dernières reines de Madagascar. Ma mère et sa sœur avaient respectivement 4 et 3 ans à l'époque. Même dans leur classe, les colons les cherchaient juste pour les prendre en photo, mais elles ont pris la fuite en étant traumatisées par les évènements dramatiques.

(+) : Les colons ont confisqué les richesses matérielles dès leur arrivée à Madagascar. Quels sont vos biens et héritages saisis à l'époque ?

(=) : D'abord, nos ancêtres ont été renvoyés du Rova à l'époque. Mon arrière-grand-mère, la Princesse Razafindrazaka qui est l'héritière directe de Ranavalona II, a pu emmener avec elle quelques documents et biens symboliques. D'ailleurs, les biens dans le Palais sont tous répertoriés, dont les chapeaux et vêtements. La majorité de nos propriétés à Andohalo et Antaninarenina ont été confisquées. Actuellement, elles servent de bâtiments administratifs et d'établissements scolaires. Personnellement, je n'y vois aucun problème d'autant plus que mon arrière- grand- père a laissé un héritage et richesses culturels considérables. A cela s'ajoutent les valeurs transmises de génération en génération, dont l'humilité, la foi et le courage.

(+) : Comment avez-vous fait pour pouvoir prendre la parole lors des 2 récents évènements dans le Rovan'i Madagasikara ?

(=) : Après avoir été informée du retour du couronnement du dais royal de Ranavalona III, j'ai tout de suite pensé à ma mère qui aurait pu être là pour l'accueillir. Pour l'honorer, je me suis proposé au ministère de tutelle de participer aux évènements dans le Rova, en montrant les images de ma généalogie. Ils ont surement mené leurs propres enquêtes avant de valider ma proposition. Au final, j'ai pu me présenter publiquement et exprimer directement ma reconnaissance envers le Président de la République, celui qui a pu relever le défi de réhabiliter et restaurer l'Anatirova, désormais Rovan'iMadagasikara. Je ne suis pas politicienne, mais je me base sur l'histoire.

(+) : A qui vous adressiez- vous quand vous avez encouragé la cessation des conflits et l'unité lors de votre discours durant cette cérémonie d'inauguration du Rova ?

(=) : Tout le monde est concerné. En fait, ma mère m'a toujours dit que j'ai tout mais je ne suis pas spéciale. « Tu n'es pas comme tous les autres « Andriana », tu es une « Andriana » de l'unité et de la réconciliation », m'a -t- elle fait comprendre. Je persiste à dire qu'il est maintenant temps de mettre fin aux divisions, prônées par les colons pour renforcer leur pouvoir. En promouvant l'amour, la solidarité et l'entraide, Madagascar connaîtra un vrai développement. Vous pouvez ne pas m'appeler « Princesse ». D'ailleurs, je suis et je me comporte comme une simple citoyenne. Pourtant, j'ai cette responsabilité de contribuer et promouvoir la réconciliation et l'unité nationales. Mes frères « Ampanjaka » partagent cette même vision…

Réalisé par Patricia Ramavonirina/ Photos E.F.

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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