Publié dans Dossier

Education dans le Sud - Des salles de classe en piteux état

Publié le mercredi, 17 août 2022




Une situation presque généralisée dans les zones éloignées de Madagascar. Les élèves suivent des cours dans un environnement défavorable. Ces conditions semblent d’autant plus chaotiques dans bon nombre de Communes et Fokontany de la Région d’Androy, avec l’insécurité alimentaire presque permanente. Pour y remédier, les partenaires techniques et financiers se donnent la main pour la construction d’infrastructures, la formation d’enseignants ou encore l’opérationnalisation des cantines scolaires…

« Mon frère et moi parcourons quotidiennement des kilomètres à pied pour rejoindre le collège. Nous quittons la maison à 4 heures du matin pour arriver en classe à 6h30. Nous arrivons chez nous à 18 ou 19h, fatigués mais contents d’avoir la chance d’être scolarisés ». Soa, élève au sein du Collège d’enseignement général (CEG) d’Antavy Nord, Commune rurale de Faux- Cap dans le District de Tsihombe Androy, nous le confie. Cette collégienne de 14 ans vit avec ses parents et ses 5 frères et sœurs dans le Fokontany de Bevazavo, à 8km du CEG. Des heures de marche s’imposent pour aller en cours, sans parler des jours durant lesquels ils ne prennent pas le déjeuner faute de moyens. Mais cela ne décourage point les collégiens, soif d’éducation. Les enseignants endurent presque le même calvaire. Pis, certains d’entre eux travaillent sans salaire ni indemnité. « Cela fait 3 ans que je travaille bénévolement, tout comme 7 de mes collègues. Nous ne touchons ni salaire ni subvention alors que nous parcourons des kilomètres pour rejoindre le collège. Nous le faisons pour l’intérêt des élèves », témoigne Jean Pascal Mahasoa, professeur de français auprès du CEG d’Antavy Nord.
...en ruine !
Deux bâtiments en état de délabrement avancé et un autre en dur. Ces infrastructures ont servi de salles de classe pour les 344 élèves du CEG d’Antavy Nord, inscrits durant la précédente année scolaire. « Nous étions contraints de suspendre les cours pendant la tombée des pluies, avec les toits en fuite. Seuls les élèves en classe de 3è sont scolarisés dans le bâtiment en dur », se souvient le prof de français. Outre les bâtiments construits en matériaux locaux, les quelques tables-bancs s’avèrent loin des normes requises, et encore moins le tableau noir. Les profs ne disposent que d’une petite table servant de bureau, mais sans chaise.
Malgré cette situation, le taux de scolarisation pour ce collège a connu une hausse progressive, surtout avec la venue de nouveaux élèves issus des Communes environnantes, dont ceux d’Anjapaly et de Nikoly, à en croire son directeur en la personne Bertholin Rafanomezantsoa. « Conscients de l’importance de l’alphabétisation et de l’éducation, les parents sont motivés à scolariser leurs enfants », reconnait Irinasoa Voltaguerin, chef de la Circonscription scolaire (CISCO) de Tsihombe. La preuve, 63 collégiens sur les 91 qui ont passé l’examen du BEPC ont décroché leur diplôme officiel cette année, soit un taux de réussite de 69,23%. Cela figure parmi les meilleurs résultats enregistrés pour la CISCO de Tsihombe.
Des infrastructures polyvalentes modernes en construction !

Une époque bientôt révolue. Le calvaire des élèves et enseignants auprès du CEG d’Antavy Nord, notamment côté infrastructure, prendra fin d’ici quelque temps. Des constructions polyvalentes modernes, un programme gouvernemental soutenu techniquement et financièrement par l’UNICEF et le Japon, y sont en cours. « Deux bâtiments à 4 salles de classe y seront construits. A cela s’ajoute un autre bâtiment servant de salle polyvalente, que ce soit pour un laboratoire ou une bibliothèque. Le troisième bâtiment accueillera les bureaux et le logement du directeur. Le dernier bâtiment sera un kiosque pour les activités parascolaires », explique Jacky Roland Randimbiarison, coordonnateur des urgences et de la réduction des risques et des catastrophes auprès dudit organisme onusien. Deux latrines ainsi qu’un terrain mixte foot-basket seront également construits pour le CEG. De plus, ce collège aura un espace vert d’une capacité de 100 plants, avec l’usage de la technique moderne utilisant des bouteilles et du système de goutte à goutte dans la plantation. Les infrastructures sont construites sur un terrain appartenant au président du Fokontany d’Antavy Nord, mais qu’il a alloué gracieusement pour l’intérêt public.
La pose de la première pierre pour ces nouvelles infrastructures s’est tenue le 11 août dernier, en présence des autorités locales et des représentants des partenaires. Les travaux de construction seront exécutés sur un délai de 180 à 190 jours. Les nouvelles constructions, plus durables et aux normes paracycloniques, seront ainsi opérationnelles en février ou mars 2023.
Le CEG d’Antavy Nord fait partie des 2 établissements pilotes construits avec l’appui de l’UNICEF et partenaires au titre de cette année. Le second CEG se trouve dans le District de Befotaka, dans la Région Atsimo-Atsinanana. Ces constructions polyvalentes modernes seront équipées de mobiliers et autres matériels scolaires. Notons que 10 écoles ont été construites en 2021, dans le cadre de ce projet mis en œuvre dans le domaine de l’éducation. Si les établissements préscolaires et primaires en étaient priorisés pendant des années, l’extension du projet dans les collèges est actuellement en cours.

Reportage de Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Souci national
    L’équipe nationale de football, les Barea, touche le fond. Soit ! Un fait, une réalité que personne ne contredit point. Pas besoin d’une longue démonstration par A + B pour le constater. Il suffit de voir, d’écouter et de lire pour s’en rendre compte. Situation catastrophique qui défraie la chronique. En fait, notre Onze national devient un problème national, une honte nationale. Bref, un souci national que même les moins fervents au ballon rond en parlent.Le dernier match des Barea contre nos voisins les Cœlacanthes au cours duquel l’équipe nationale concéda la plus lourde des défaites avec un à zéro balaie définitivement nos espoirs. Un échec qui confirme le classement de la CAF comme quoi Madagasikara se trouve derrière les Comores. La « Grande terre », le dernier de la classe, est l’ombre d’elle-même !Le sport, la grande fenêtre qui ouvre un pays vers le monde extérieur, un tremplin qui…

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