Même si les chiffres sont positifs, le Produit intérieur brut (PIB) c'est-à-dire la richesse nationale diminue en conséquence. Madagascar figurait déjà parmi les pays pauvres avec un PIB par habitant de 471 dollars l’année dernière. A ce stade, 70% des Malagasy vivaient déjà au seuil de la pauvreté. Une chute brutale du niveau de vie des habitants n’est donc pas exclue cette année.
Finances publiques
Les finances publiques sont aussi battues en brèche alors qu’il faut consacrer beaucoup plus de budget dans le domaine de la santé et l’éducation. Les recettes fiscales et douanières, initialement prévues de 7036,80 milliards d’ariary ne seront plus que d’environ 5000 milliards d’ariary pour 2020 soit une diminution de l’ordre de 29% par rapport à la loi de Finances initiale, à condition que le ralentissement des activités économiques ne dépasse pas trois mois. Or, en sus du budget initialement prévu pour les secteurs sociaux dans la loi de Finances initiale (LFI), il faut continuer à débloquer d’environ 724 milliards d’ariary pour soutenir les mesures d’urgence sociale décidées pendant ce ralentissement économique. Les prêts auprès des bailleurs de fonds se sont, par la suite, accumulés arrivant jusqu’à 440 millions de dollars en l’espace de deux mois.
Taux d’inflation
La crise sanitaire engendre également une hausse généralisée des prix. Le taux d’inflation passera de 6,6% à 7,2%. Parallèlement à cela, l’ariary se déprécie face à l’euro. Hier, l’euro s’échangeait à 4113 ariary alors qu’il était à 4090 ariary il y a deux jours. Il faut dire que ces indicateurs sont encore maitrisés grâce aux nombreuses mesures gouvernementales notamment sur le contrôle sur le commerce non équitable des Produits de première nécessité (PPN) ainsi que l’émission de liquidités de la Banky Foiben’i Madagasikara.
Solange Heriniaina