Il fallait bien s’y attendre. Avec les restrictions de voyage et la fermeture des frontières, le nombre de compagnies aériennes en grande difficulté augmente à vue d’œil, un peu partout dans le monde. Et l’Afrique n’est pas épargnée. Mercredi dernier, la compagnie aérienne Air Mauritius s’est placée en redressement judiciaire. Cette démarche vise surtout à maintenir le navire à flots, et ce, malgré les difficultés financières. « La cessation de l’ensemble des vols internationaux et intérieurs dans une crise sans précédent ont conduit à une érosion complète des revenus de la société. De plus, il n’est pas certain que le trafic aérien international reprendra et toutes les indications tendent à montrer que les activités normales ne reprendront qu’à la fin de l’année 2020 », a déclaré le Conseil d’administration de la compagnie dans un communiqué partagé sur les réseaux sociaux, pour justifier sa décision de placer l’entreprise en redressement judiciaire. Dans tous les cas, le Conseil souhaite surtout préserver les intérêts de la compagnie mais aussi ceux de ses employés.
A part Air Mauritius, le South Africa Airways est aussi obligé de mettre la clé sous la porte. D’après les explications rapportées par les médias africains, cette faillite est surtout due « au refus du Gouvernement sud-africain d’accorder à la compagnie les subventions nécessaires pour sa survie ». Effectivement, pour pouvoir poursuivre ses activités, la compagnie aérienne avait besoin de 500 millions d’euros. « Et le Gouvernement est incapable de fournir d’autres fonds pour financer le plan de sauvetage (de la compagnie), au-delà de ceux déjà apportés », ont laissé entendre les autorités sud-africaines. Le South Africa Airways a notamment rencontré des difficultés au cours des dernières années, et la crise liée au Covid-19 lui a donc été fatale. La compagnie Corsair se retrouve également dépourvue de toute solution. Elle n’est en effet pas éligible aux prêts garantis par l’Etat (PGE), l’empêchant de trouver des fonds assurant la continuité de ses activités.
En tout cas, concernant Madagascar, la compagnie aérienne nationale n’a encore émis aucune déclaration quant à sa situation actuelle et les mesures prises en conséquence. Jusque-là, les mesures restent la fermeture de ses agences à Paris et à Saint-Denis.
Rova Randria