Parmi les 25 pays bénéficiaires. Il y a un mois, le Fonds monétaire international (FMI) a décidé d’alléger les dettes des pays membres, y compris Madagascar. Cette mesure a été prise afin que les pays les plus pauvres puissent se concentrer sur les dépenses urgentes pour faire face à la pandémie de coronavirus. L’Institution met ainsi à la disposition de la Grande île un don à travers le fonds d’assistance et de riposte aux catastrophes ou le fonds fiduciaire ARC. « Le fonds d’assistance correspond à une série de prêts aux pays bénéficiaires. L’allocation correspond au montant à rembourser et qui arrive à échéance. Autrement dit, ce fonds va permettre l’annulation des services de la dette de ces pays sur une certaine période. Pour Madagascar, la dette pour la prochaine échéance s’élève 5 millions de dollars, soit à peu près 18 milliards d’ariary. Celle-ci sera ainsi annulée », annonce Marc Gérard, représentant du FMI à Madagascar, lors de son intervention sur une chaîne de télévision privée. D’après toujours le représentant, cet allégement de la dette permettra à donner un flux d’oxygène à la Banque centrale. Cette dernière pourra par la suite libérer des liquidités afin de renforcer la stabilité du système financier. Les banques et les institutions de microfinance favoriseront par la suite l’accès au crédit au secteur privé à travers l’allongement des prêts et l’octroi des facilités de crédit.
Rappelons que Madagascar a récemment contracté un prêt de 166 millions de dollars auprès de la FMI à travers la Facilité de crédit rapide. Malgré l’effacement d’une partie de la dette, un économiste recommande surtout une politique orientée vers la croissance pour une réduction à long terme de la pauvreté. « L’allégement de la dette s’avère toujours bénéfique, mais le plus important consiste à adopter une politique de développement à long terme. Espérons que cette mesure n’entraînera pas notre pays à contracter d’autres dettes comme cela a toujours été le cas. C’est le moment de changer notre vision de développement du pays. La pandémie nous a fait savoir les secteurs prioritaires, entre autres le domaine social », explique l’économiste.
Recueillis par Solange Heriniaina