Point positif. Durant la période de confinement, la qualité de l’air dans la Capitale, ainsi que dans toutes les villes du monde entier, s’est nettement améliorée. Outre la prévention contre la propagation de la pandémie de coronavirus, le confinement a également eu des bienfaits sur l’environnement. L’air est devenu plus pur, plus « respirable ». Pour Antananarivo par exemple, la pollution de l’air a effectivement baissé de 17 %, « à cause de l’arrêt des activités industrielles mais aussi la limitation de la circulation des voitures », a expliqué un responsable au niveau du ministère de l’Environnement et du Développement durable. Pour mesurer cette baisse, l’Initiative pour le développement et la restauration écologique et l’innovation (INDRI) a mesuré la présence en avril dernier de particules fines et grossières dans l’air. La quantité de ces particules définit notamment la qualité de l’air. Ainsi, cette organisation n’a détecté que seulement 5,6 µg/m3 (microgramme par mètre cube) à Analakely et 18,8 µg/m3 dans le tunnel d’Ambanidia. Alors qu’en temps normal, selon les chiffres recueillis par l’Institut national des sciences et techniques Nucléaires (INSTN), une valeur de 157 µg/m3 pourrait être atteinte, ce qui excède de loin les normes fixées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), soit 20µg/m3 de moyenne annuelle et 50µg/m3 pour une moyenne en 24 heures. « Ces chiffres sont encore plus élevés en cette période, notamment en septembre et octobre quand la fumée des feux de brousse s’ajoute aux gaz d’échappement des véhicules », stipule l’organisation. Et cette même situation a pu être observée lors de la seconde période de confinement total, au mois de juillet dernier.
Deux personnes sur dix
De plus, selon l’ONG Pure Earth, deux personnes sur dix à Madagascar décèdent effectivement à cause des maladies liées aux différentes formes de la pollution de l’air. Cette bonne qualité de l’air doit ainsi être maintenu pour améliorer la qualité de vie dans la Capitale, mais surtout pour préserver l’environnement. « Les solutions ne manquent pas comme le vrai contrôle technique des voitures mises en circulation, la révision du moteur et le retrait des véhicules les plus polluants, ainsi que la création des transports alternatifs, sans oublier la promotion de l’usage du vélo », recommande l’INDRI. Pour leur part, les autorités misent sur la valorisation des énergies renouvelables en alternative au bois-énergie et au charbon. L’enjeu est alors d’envergure. Chacun devra revoir ses habitudes pour contribuer à cette amélioration de la qualité de l’air dans la ville.
Rova Randria